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Vingt huitième partie (Merci Asma <3 <3 )


Bismi Llah Al-Rahman Al-Rahim

Le temps passait, j'allais au collège, j'étais toujours calme et en rentrant je m'occupais de mon père, je ne voulais pas qu'il fasse quoique ce soit. J'étais vraiment la petite femme de la maison, ma belle sœur et moui Hafida venaient aussi souvent faire le ménage et voir si on ne manquait de rien.
J'avais un petit espoir enfouit au fond de moi, celui que mon père guérisse, qu'Allah ait pitié de moi et qu'il me le laisse. Younes lui cherchait un appartement, comme si il était résigné à l'idée que mon père mourra bientôt et qu'il se préparait à se prendre en main.
Kamel, lui, était devenu calme en cours, comme si il voulait rendre mon père fier de lui avant qu'il parte, pour qu'il garde une bonne image de son fils, ou alors peut-être que le choc a provoqué une remise en question chez lui.
Adil était souvent à la maison avec Naïm et Ahlam, ils passaient des nuits avec nous, le plus âgé de mes frères voulait profiter des derniers instants de notre père.
Moi je passais le plus clair de mon temps à m'occuper de mon papa, de faire à manger, le ménage, essayer de lui facilité la vie en pensant que peut-être comme ça il guérirait.

Dans ces moments là on garde espoir, on ne veut pas y croire, on se dit que « peut-être que si... » et bien il guérira.
Je m'accrochais à cela, je priais Dieu, je lisais souvent le Coran (mon père m'a apprit lui-même à lire l'arabe pour que je puisse lire les écrits de Dieu, qu'Allah le récompense pour cela) mais malgré cela je voyais que mon père n'allait pas mieux, bien au contraire.

Son état se dégradait, il maigrissait beaucoup, il souffrait, et la tumeur qui grandissait à l'intérieur de lui me rongeait moi. Mon père faisait des allers-retours à l'hôpital, il prenait beaucoup de médicaments pour calmer la douleur mais il ne montrait rien. Je pense que mon père ne voulais pas nous paniquer, il voulait qu'on le voit fort jusqu'au bout.

Un soir je me suis allongée avec lui :
- Ca va papa ?
- Bien sûr que ça va. Tu travailles bien à l'école, tu veux faire quoi plus tard ?
- Je sais pas encore.
- Tu vas avoir une bonne place in cha Allah.
- In cha Allah, je t'achèterais une belle maison.
- Je ne veux pas de maison ici, j'en veux une au Paradis. Je l'emporterais pas dans ma tombe celle de cette vie. Et puis tu sais Naïma, je pense pas que je vivrais jusque là.

Les larmes me sont montées aux yeux, je n'arrivais toujours pas à accepter la situation.

Chronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El HamdoulillahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant