Chronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El Hamdoulillah

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Vingt quatrième partie (Merci Asma ma chérie <3 )

Bismi Llah Al-Rahman Al-Rahim

- J'ai une maladie dans les poumons, je dois me faire opérer, ça s'appelle le cancer, c'est une boule dans mes poumons, ils vont enlever une partie et pour le reste je vais faire de la chimiothérapie.

Le cancer ? J'en ai déjà entendu parler de ça ! C'est une maladie qui tue ! Nan ya Rabbi, pas mon père ya Rabbi, prends tout ce que tu veux, toute ma famille même mais laisses moi mon père s'il te plaît !
Je me suis mise à pleurer toute les larmes de mon corps comme si on m'avait déjà enlevé mon père.

- Calmes toi, Naïma, je ne veux pas voir de larmes sur ton visage, quand tu pleures tu me fais mal, kheit in cha Allah viens

- Tu vas faire ta prière bien comme il faut, c'est une épreuve de la vie encore une fois.

Pourquoi étais-je tant éprouvée ? Pourquoi à peine sortie d'une épreuve, à peine je retrouvais une vie à peu près normale que je rentrais dans une autre épreuve. Je veux bien que ce soit des test mais à ce point là, qu'on touche à mon père, pour moi c'était de l'acharnement (qu'Allah me pardonne)

- Wallah benti, tu es la plus belle chose que j'ai faite sur cette Terre, tu me rappelles ta mère, j'ai l'impression de l'avoir avec moi chaque jour grâce à ta présence, tu sais c'était une femme magnifique, une femme qui aimait Allah, et Allah l'aimait aussi, Il l'a rappelée rapidement à Lui. Tu vas être une femme bien in cha Allah, comme ta mère d'accord ?
- Oui papa mais tu vas rester avec moi hein ?
- Aussi longtemps qu'Allah le voudra, vas prier hbiba.

Je suis allée prier, j'ai fait des invocations pour qu'Allah me laisse mon père encore et encore et encore.
Le soir, Adil est venu à la maison, papa lui annonça qu'il m'avait tout dit :

- Ça va petite sœur ?
- Papa il m'a dit qu'il est malade, le cancer c'est grave Adil, il va guérir tu penses ?
- Kheir in cha Allah, on verra.
- Mais je veux pas que papa meurt
- On décide de rien Naïma, c'est mektoub.
- Oui mais moi je veux pas qu'il meurt, si papa il part je fais quoi moi ??

Je venais d'avoir 12 ans, j'étais presque une adolescente, j'avais totalement comprit la notion de mektoub mais quand il s'agissait de mon père je ne voulais rien entendre.

Il entra à l'hôpital, il se fit opérer de sa tumeur et allait commencer sa chimiothérapie. Moi je priais Dieu de l'épargner, je le priais de me prendre moi à sa place, je ne veux pas le voir mourir, je préfère partir avant lui plutôt que vivre avec son absence.

Le lendemain de l'opération je suis allée le voir, il restait une semaine avant la rentrée scolaire, j'allais être en 5ème, j'étais petite et pourtant j'avais tellement vécu de choses...

Adil qui regardait la scène sortit soudainement de la chambre. Je suis allée le suivre et je l'ai trouvé dans le couloir entrain de pleurer :
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Il a raison papa, t'es forte, t'es encore jeune et t'as vécu trop de choses, c'est trop pour toi, c'est nous qui devrions avoir mal pas toi, t'es encore un bébé, t'as trop subi.

Mon frère pleurait pour moi, il avait mal pour sa petite sœur, je le regardais sans trop savoir quoi répondre et la première chose qui me soit venue est :
- C'est des épreuves, el hamdoulillah