Trente deuxième partie
Bismi Llah Al-Rahman Al-Rahim
Adil avait maintenant deux enfants, Younès était marié, sa femme était enceinte de 3 mois en Décembre de cette année là, lui avait évolué dans son travail, il était devenu manager, Nacer était encore une fois dans ma classe, j'étais toujours aussi proche de lui ainsi que de mon frère Kamel qui lui passait son BEP cette année là. Hakim avait l'ambition de se marier et il me disait:
- Si je trouve la bonne je fonce, j'vais toquer chez son père.Je le soupçonnais d'entretenir une relation avec une fille du quartier, Souheïla parce qu'elle faisait la gentille avec moi quand elle me croisait et me demandait toujours où il était. Walid avait commencé le travail, Younes l'avait pistonné, il était aussi commercial.
Moui Hafida et hammi Lhousine s'occupaient particulièrement de mon bien-être, un jour j'avais entendu une conversation dans laquelle ils parlaient de moi:
Hammi - La pauvre elle n'a pas de chance, je ne sais pas comment elle va réagir à sa mort.
- Elle est forte, elle va tenir le coup in cha Allah.Tout le monde parlait de moi et me voyait forte mais moi je savais qu'à l'intérieur de moi j'étais fragile, que je ne suis pas la fille forte qu'ils pensaient.
J'étais une adolescente qui a connu le viol, la mort, la solitude, l'abandon... comment être forte ?Je n'avais pas de copines, j'étais coquette, qui prenait soin d'elle, j'essayais de masquer ma douleur derrière une jolie façade, celle d'une fille qui ne laisse rien transparaître. Mes seuls amis étaient tous mes frères, alors malgré toute la féminité dont je savais faire preuve en passant le pas de la porte, à la maison c'était une autre histoire. Je jouais toujours à la consoles avec eux, aux jeux de voitures, de foot, de combat...
Alors je n'ai jamais eut de réelles relation amicales, celles que je vois dans des chroniques, où quand on a un problème ou qu'on se sent mal on appelle notre amie pour discuter. Pour moi qui m'étais un tout petit peu ouverte, l'amitié s'arrêtait aux portes du collège, voire à celles des salles de classes.
Une fois une fille me parlait souvent aux récrés, elle s'appelait Ania. Elle se rapprochait de plus en plus, commençait à me raconter sa vie, et moi je me sentais hypocrite, je savais que je ne pourrais pas assumer cette amitié, elle me racontera des choses mais moi en échange je ne ferais que l'écouter sans m'ouvrir à elle, je ne me voyais pas lui raconter ce que j'ai vécut etc... Alors malgré toute la sympathie que j'avais pour elle j'ai prit mes distances, je ne pouvais pas être son amie parce que je ne serais pas une bonne amie. L'amitié ça ne peut pas marcher à sens unique.Il me reprochait de ne pas avoir d'ami, de ne jamais sortir avec les jeunes de mon âge qui sont en bas pour respirer, mais moi je ne voulais respirer que le même air que lui, ne voir que lui, ne rester qu'avec lui.
Il s'inquiétait je pense et avait peur que je reste seule toute ma vie, que je fasse un blocage. Mais depuis que Samia faisait partie de la famille je m'étais ouverte à elle, c'était vraiment beau notre relation et d'ailleurs ça l'est toujours aujourd'hui. Je lui avais raconté ce qu'il m'était arrivé et elle m'avait dit:- Tu es tellement forte ma cha Allah.
Encore une qui me trouvais forte, mais forte de quoi ? Pourquoi ? Ai-je un autre choix que de rester là à attendre que le temps passe et que mon tour arrive de rejoindre les morts, le monde réel ?
Je n'allais pas me donner la mort parce que c'est péché, je n'ai pas du tout envie d'aller en Enfer, moi mon objectif c'était juste de mourir en musulmane, faire mes prières pour aller au Paradis.Je lisais beaucoup le Coran et ça m'apaisait. Mon père me disait souvent quand il était allongé et fatigué:
- Viens me lire un peu de Coran fisabili Llah (dans la voie d'Allah) Nouïma.Alors je m'asseyais auprès de lui, tenais entre mes mains ce trésor rempli de vérité et de paix qu'est notre Livre Saint et je faisais la lecture à mon père.
Un jour je rentre du collège, moui Hafida m'attendait à la porte pour me dire que je devais aller chez elle. Ça ne sentait pas bon, pourquoi je ne pouvais pas aller voir mon père directement ?
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Chronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El Hamdoulillah
Ficción GeneralChronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El Hamdoulillah