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Avant d'aller au commissariat nous passâmes chez Fatima. Mon frère toqua à la porte, personne n'ouvrit donc il insista en mettant de grands coups dedans. Fatima apparut enfin:
- Qu'est ce que vous voulez encore ? Sbahatou Llah vous nous avez pas assez fait de mal hier ?
- Toi je te conseille de te la fermer avant que j'oublie que t'es une femme et je te pète tes dents !
- (En me regardant) T'es contente, c'est comme ça que tu me remercies ? C'est ce que tu voulais depuis le début !
Papa - Ne parle pas comme ça à ma fille, tu veux en plus qu'elle te remercie de lui avoir voler son enfance toi et ton frère ? Il est où lui ? C'est lui que je suis venu chercher !
- Laissez mon frère tranquille ou je crie ! Je vais porter plainte !
- Ça tombe bien, on compte le ramener au commissariat viens avec nous !

Mon frère la poussa, elle cria, quelques voisins ouvrirent la porte pour voir ce qu'il se passait:
- Qu'est ce qu'il se passe Fatima ?
- ILS SONT VENUS, ILS ONT FRAPPÉ MON FRÈRE, ELLE, ELLE M'A FRAPPÉE MOI, ILS VONT ME RENDRE FOLLEEEE !
Une voisine demanda à moui Hafida:
- C'est quoi votre problème ? Fatima c'est une femme bien, on va témoigner contre vous. Vous devriez avoir honte.
- Tu devrais témoigner contre toi même ! Dans la maison à côté de la tienne une petite fille vivait un cauchemar à cause de cette femme et de son frère que tu défends !

Fatima arracha le foulard qu'elle avait sur sa tête, cria de toutes ses forces, elle se tirait les cheveux et se tapait dessus. Elle me faisait peur, on aurait dit une folle, une vraie hystérique. Des femmes la retenait quand Khalid débarqua, torse nu.
- Viens là toi, tu vas nous suivre au commissariat, on va expliquer ce que tu as fait à une enfant, on va voir si tu vas encore être un homme.

Je levai les yeux, le regardai. Il avait la lèvre enflée, comme papa, le visage tuméfié, cabossé, un oeil au beurre noir, il avait saigné du nez, ça se voyait, il était également gonflé et il avait des bleus un peu partout sur le torse.
J'avais comprit à ce moment là que papa et hbibi (tonton) Khalid ne l'avaient pas raté, ils s'étaient vengé à leur façon. Oeil pour oeil, dent pour dent.

- Je vous suis pas, laissez moi tranquille. Vous êtes témoins (en regardant les voisins) ils viennent me chercher chez moi !
Moui Hafida - Tu veux que je leur dise ce que tu as fait ou alors on règle cette affaire entre nous sans scandale ?
Khalid - Toi je te parle pas espèce de traînée. Tu oses venir ici sans ton mari, avec un homme qui t'es étranger et tu parles ?

Elle s'approche de lui et lui met une grosse claque mais Adil la retint, khalid lève la main:
Adil - Touches la et tu vas avoir affaire à moi, wallah je n'attend que ça, vas y, touches la !

Khalid ne broncha pas et moui Hafida se retourna vers la foule qui s'était formée devant la porte et leur dit:
- Vous voyez cet homme ? Et bien il a violée ma fille, cette fille c'est ma fille, c'est moi qui lui ai donné le sein, et lui il la sali !
Fatima cria encore en se tapant les joues:
- ILS VEULENT SALIR NOTRE NOM !!
Une voisine s'approcha, se mit à ma hauteur et me demanda:
- C'est vrai ma fille.

J'avais honte, tant de gens qui savent, c'était trop pour moi, j'éclate en sanglots. Elle me prit dans ses bras et me dit:
- Pourquoi tu n'es pas venue toquer chez nous ? On t'aurais aidée, on habite juste à côté !
(Et à moui Hafida, papa et Adil) On a rien vu wallahila on voyait votre fille avec elle et on a rien vu !

Un homme prit Khalid par le bras:
- Tu vas suivre ces gens au commissariat et j'espère qu'ils vont te mettre en prison, et on veut plus jamais te voir dans cette rue, on a des enfants nous aussi ! Et si tu veux pas les suivre on va t'y emmener de force !
Fatima - A WILI HLA KHOYA (mon frère) C'EST TOUT CE QU'IL ME RESTE ET CETTE MENTEUSE ELLE VEUT L'EMMENER EN PRISON, A WILI A WILI A WILI, YA RABBI QUE TA JUSTICE SE FASSE SUR EUX YA RABBI.
Papa - La justice elle s'est faite, et bien sûr je divorce de toi. Ya Latif je veux pas te supporter même après ma mort ikh (onomatopée qui exprime le dégoût) !

Chronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El HamdoulillahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant