Mois de Juin 1992, j'allais avoir 13 ans dans un mois.
J'étais en vacances, je passais en 4ème avec les félicitations du conseil de classe. Je suis rentrée l'annoncer à mon père et chez moi il y avait mes frères Hakim, Kamel, Adil et Younes:
Adil - Alors ?
- Je passe j'ai eut les félicitations du conseil de classe !
Papa - Viens faire un bisou à ton père ma fille, viens.Il m'avait fait un gros bisou, il était fier de moi, c'était écrit sur son visage:
- Tu es la meilleure.
Hakim - T'embrasses pas tes autres frères ?Je fis un bisou à tout le monde, nous profitâmes de ce moment de joie dans cette période sombre.
Que deviens moui Hafida et hammi Lhousine dans l'histoire ?
Cette année là j'étais chez elle à chaque fois que mon père rentrait à l'hôpital mais le reste du temps je le passais avec lui quand il était là et ça ne la dérangeait pas. Elle savait que j'allais perdre mon père, ne plus le revoir et elle voulait que j'en profite, que je regarde son visage pour remplir ma tête de souvenirs, pour ne jamais l'oublier, pour qu'il sache jusqu'au bout que je l'aime.Younes n'habitait plus chez nous, il avait prit un appartement mais était souvent là, il était avait même dit à mon père qu'il voulait se marier avec une fille du nom de Samia. Mon père a voulu la connaitre et il lui présenta.
Je me rappelle de ce jour comme si c'était hier, à la maison il y avait moui Hafida et hammi Lhousine, mes frères et ma belle soeur Ahlem.
Samia était venue avec ses parents, son grand frère et ses deux soeurs dont une était dans mon collège en 3ème. Elle était belle, elle avait de grands yeux marrons entourés de khôl, un beau visage radieux et ses cheveux étaient couverts par un voile. Mon père se leva les saluer:- J'espère que vous m'excuserez de ne pas avoir pu me déplacer jusqu'à chez vous.
Son père - Comment t'en vouloir mon frère ? On est ravis de te faciliter la tâche en espérant qu'Allah facilite l'union de nos enfants.
- C'est laquelle qui veut me débarrasser d'un deuxième fils ?Samia sourit, je la trouvais tellement belle, sur son visage c'était écrit que c'est une fille douce.
- Ah c'est toi, bon courage ma fille.
Son père - Tes enfants sont très bien éduqués ma cha Allah, on ne pouvait pas tomber sur mieux que vous comme famille, el hamdoulillah.
- J'ai fait du mieux que je peux, tout seul ce n'est pas facile, je suis seul, des fois le plus jeune (en montrant Kamel) me fait des misères à l'école, mais el hamdoulillah cette année je n'ai pas entendu parler de lui, il s'est calmé.Kamel baissa la tête, je voyais qu'il était dégoûté de lui, il me l'a même dit plus tard:
- Papa jusqu'au bout il a dit que je l'ai fait galéré, wallah je regrette trop d'avoir fait le con, il était malade et moi j'en rajoutais !Son père - El hamdoulillah, c'est ça les jeunes.
Sa mère - Naïma qu'Allah te la protège, elle est tellement belle. Ma fille m'a dit qu'à l'école elle ne parle jamais à personne, elle est gentille et calme.
- Ma soeur saches que cette petite c'est mon plus grand bonheur dans cette vie, elle est forte, elle est calme, je souhaite à tout le monde d'avoir des enfants comme ça.Je suis devenue rouge, mes oreilles sont devenues chaudes, je n'avais pas l'habitude qu'on me complimente devant les gens et j'en étais touchée.
Son père - El pourra venir à la maison quand elle veut si elle veut sortir avec les filles hein Lamia (en s'adressant à sa soeur qui était dans mon collège)
Elle - Oui Naïma marhba bik (tu es la bienvenue) tu viens et on sort in cha Allah.
Moi - D'accord in cha Allah.Je disais ça par politesse, franchement je n'avais pas vraiment envie d'aller chez elle même si je ne doutais pas de son extrême gentillesse et de la sincérité de son invitation.
Il revinrent au sujet principal, à savoir mon frère et Samia.Son père - En dot je ne peux pas te demander d'argent, je préfère que tu gardes tout pour te soigner, le mariage c'est nous qui gérons.
- Non la dot est importante, il faut que ta fille ait ce qu'elle mérite.
- Elle a ce qu'elle mérite, elle va épouser un homme avec une bonne éducation el hamdoulillah.
- Mais elle est obligatoire.
- Ton fils lui achètera un beau Coran et in cha Allah i koun lkheir.
- In cha Allah mais pour ce qui est du mariage je veux y contribuer.
Samia - Hammi (tonton) je ne veux pas de grand mariage, je veux juste que tu assistes à notre union in cha Allah, une petite fête suffira, moi et Younes on pourra la financer.Sa voix était douce, elle m'inspirait confiance, je l'ai tout de suite aimée, elle était rentrée dans mon coeur.
Papa - El hamdoulillah, mon deuxième fils se marie aussi tôt, je suis comblé. Je peux partir tranquille.
Les larmes me sont montées aux yeux, je me suis mise à pleurer. Ahlem me prit dans ses bras, elle était enceinte de son deuxième enfant, elle attendait une fille et je sentis son ventre bouger. Ma nièce donnait un coup de pieds, comme si elle voulait me rassurer elle aussi, comme si elle avait senti ma détresse. Mon neveu qui avait alors 4 ans me dit:
- Hamti (tata) pourquoi tu pleures ?
Ahlem - Elle est fatiguée, vas avoir elle dans la chambre d'accord ?J'avais cassé l'ambiance, je me sentais mal, le jour où mon frère allait officialisé son union avec cette si belle femme moi il fallait que je pleure, mais je me sentais si faible face à cette maladie, je ne pouvais rien faire pour changer les choses et j'en étais malade.
Je suis allée dans ma chambre avec mon neveu, je le pris dans mes bras et j'ai pleuré. Quelqu'un toqua à la porte, c'était Samia.
- Ça va ma chérie ?
- El hamdoulillah.
- Tu sais des fois c'est bien de pleurer, ça doit être dur de vivre ce que tu vies mais en pleurant tu évacues.- Personne ne remplacera jamais ton père mais Allah comblera le vide dans ton coeur en le remplissant de Son Amour. Je sais tout ce que tu as vécu et wallahi hbiba je te trouve plus forte que toutes les personnes que je connais. Allah te rendra tout ce qu'Il t'a prit in cha Allah.
Je me suis mise à pleurer et elle pleura avec moi, elle avait le coeur sur la main, c'était une fille sensible et j'étais contente qu'elle se marie avec mon frère. Malgré que j'aimais profondément Ahlem comme une soeur, je voyais en Samia une femme qui pourra m'épauler dans la vie.
Le mariage était prévu pour le mois de Septembre, Samia allait chercher des robes au Maroc et Younes préparera la fête avec l'aide de sa belle mère. Mon frère avait 23 ans et voilà qu'il se mariait à son tour.
Le Messager d'Allah (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Ô vous les jeunes ! Que celui qui est en mesure de se marier parmi vous le fasse ! C'est mieux pour le regard et plus chaste pour les parties génitales. Que celui qui ne peut se marier jeûne alors, car le jeûne lui sera un bouclier. ».
(Rapporté par Boukhâry et Mouslim.)
VOUS LISEZ
Chronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El Hamdoulillah
General FictionChronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El Hamdoulillah