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Septième partie (Merci à Amel MadeinOujda pour la photo <3)


Bismi Llah Al-Rahman Al-Rahim


Je ne comprenais pas ce qu'il se passait mais j'avais un mauvais pressentiment. Pourquoi il me dit qu'il va me tuer si il veut prendre soin de moi ? Et pourquoi il me met la main sur la bouche ? Si il ne me tape pas il n'y a pas de raison que je crie.

Je hoche la tête l'air de dire "oui oui d'accord". Il enlève sa main de sur ma bouche et me regarde en lançant:
- Tu es vraiment belle !
- Merci.
- Je peux te faire un bisou ?

Je l'autorise en tendant la joue. Il me fait un bisou mais pas comme papa, Adil, Yassine, hammi Lhousine me font, celui là étant différent, il m'a mit mal à l'aise.
- Regardes moi, (je lève la tête et le regarde) ce qu'il va se passer se sera notre secret d'accord ? Je ne veux pas te faire de mal mais si tu le dis à quelqu'un je vais devoir te tuer, te couper en morceaux et te jeter dans une forêt jusqu'à ce que un monstre vienne te manger.

Je hoche une fois de plus la tête, il commençait vraiment à me faire peur. Il me refait un bisou mais cette fois comme dans les films: SUR LA BOUCHE.
J'étais choquée parce que je savais que c'était mal. Chez moi quand un homme et une femme s'embrassaient sur la bouche on changeait ça veut bien dire que c'est mal ça !
Je m'écarte:
- Laisses toi faire ou je te tuerais et je tuerais ton père après et tous tes frères.

Mon père et mes frères ? Je me tais je ne veux pas qu'il leur fasse du mal, ils sont tout ce qu'il me reste sur cette Terre.
Il reprend son baiser, je me souviens de sa langue qui gigotait dans tous les sens, de l'odeur de la cigarette que dégageait son haleine, j'avais envie de vomir. Il m'enlève mon pyjama, je me laisse faire mais des larmes coulaient.
- Moi je t'aime Naïma et je ne veux pas te faire du mal, alors arrêtes de pleurer.

Je ravale mes larmes encore, coupe ma respiration de peur qu'il s'en prenne à papa et à mes frères. Ravaler deux fois ses larmes en une journée ça commençait à faire beaucoup.

Je me souviens de ses mains qui circulaient tout le long de mon corps, qui me caressaient... il m'enlève ma petite culotte, je me sens mal, même papa ne m'a jamais vu comme ça. "Il ne faut pas que je pleure pour que papa ne meurt pas". Je me rappelle sa bouche se baladant de haut en bas, embrassant mon petit corps fragile, puis il prit ma tête, la baissa et, par pudeur, je ne parlerais pas de ce qu'il s'est passé à ce moment là, l'horreur...
Il respirait fort et moi je voulais crier, hurler, vomir. Je voulais que papa vienne me chercher.

Je ne pourrais pas dire combien de temps ce calvaire a duré, j'ai l'impression que c'était des heures et des heures. Il se relève, se rhabille, me dit:
- On s'est bien amusés hein, je t'aime tellement que je te laisse vierge jusqu'au mariage, je ne veux que ton bien alors tu ne dis rien à personne.

Il s'en va, me laissant sur mon matelas, nue. J'avais cette sensation d'être sale, d'avoir fait une bêtise.
Je me met à pleurer tout en me rhabillant, s'en est trop pour moi. Cette journée à été un cauchemar, je veux retourner à la tranquillité de ma vie en France.

Pourquoi papa m'a laissé ? Il ne m'aime pas ? Pourtant moi il me manque. Ici personne ne me protège, tout le monde me veut du mal. Je repense à toute cette horreur qui s'est passé dans l'obscurité de cette maison, des larmes coulent, je ne les contrôle pas, je ne veux pas qu'on m'entende, je ne veux pas qu'il s'en prenne à mon père et à mes frères. J'avais envie de crier mais je mord fort dans ma couverture pour qu'aucun son ne sorte.
Je m'endors plus tard, épuisée par mes pleurs.

Le lendemain je me réveille avec les cris de Fatima:
- Lève toi fénéante ! Tu crois que tu vas rester là à ne rien faire pendant combien de temps ? Viens m'aider.

Je me réveille avec une boule au ventre, une envie de vomir. Je n'ai pas beaucoup de forces, je me sens faible. Je l'aide à préparer le petit déjeuner, mettre la table. Lalla Hadda a vu que je n'allais pas bien:
- Qu'est ce que tu as ma fille ?
- Rien lalla.

Les larmes montaient, si elles coulent je suis morte et papa, Adil, Kamel et Younes aussi. Je me retiens tant bien que mal et Fatima crie:
- Elle a que c'est une ingrate ! Je la nourrie, je la loge, je m'occupe d'elle et elle elle ne se sent pas bien !
- Doucement avec elle, elle vient de se séparer de sa famille pour vivre loin d'eux.
- C'est moi qui suis mariée avec son père c'est pas toi donc je la traite comme je veux. Woulda danone (elle aimait me traiter comme ça, en français ça veut dire enfant gâtée) vas ramener le plateau dans la cuisine.

Je baisse ma tête, me dirige vers la cuisine quand je vois Khalid descendre comme un prince et dire:
- SBAH LKHEIR (Bonjour) Ah c'est toi Naïma ? J'espère que tu vas te plaire avec nous ma petite !

Il a fait comme si de rien était, comme si la nuit passée il ne m'avait pas salie, il me regarde, me sourit et va s'asseoir à table. Je pose le plateau, j'ai honte je n'arrive pas à le regarder dans les yeux.

Je m'en vais en direction de la chambre où se trouve le père de Fatima et elle m'interpelle:
- Tu vas où ?
- Je vais voir hbibi Hamid.
- Espèce d'impolie tu viens manger avec nous ! Après je te ramène chez la famille à ta mère ils vont dire que je te nourrie pas ! Tu veux me faire des problèmes c'est ça ?

Je reviens sur mes pas et m'assied avec eux. Le coeur n'y était pas, en plus j'étais assise juste en face de Khalid. Ma boule à la gorge bloquait la nourriture et l'empêchait de descendre mais la folle m'obligeait à me gaver. Khalid lui dit:
- Laisses la meskina (la pauvre) si elle a pas faim tu vas pas la forcer.

Il comprenait pourquoi je n'arrivais pas à manger je pense c'est pour ça qu'il est intervenu. Je range ensuite la table, elle m'oblige à faire la vaisselle, je le fais puis vais m'habiller pour aller chez la famille à ma mère.

Je vais enfin avoir des témoignages d'amour sincères...

Chronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El HamdoulillahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant