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Soixante et unième partie (Merci BOUCHRA ATCHI<3 <3 )


BIsmi Llah Al-Rahman Al-Rahim


- Tu m'as ramené la meilleure de femme, rda a wouldi
- Et oui ma' !
Il l'embrassa sur le front et la regarda tendrement, j'étais contente à ce moment là de contribuer à leur bonheur en acceptant ce qu'ils veulent.

J'avais fait ma rentrée des classe en BTS commerce international dans le lycée où j'avais fait toutes mes années lycée. Certains soirs et week end je m'occupais de la préparation du mariage avec moui Hafida ou ma belle mère. J'avais déjà choisi ma robe de mariée, le photographe, la negafa (personne qui s'occupe de la mariée et de ses tenues pendant toute la soirée), les femmes se sont occupées de l'orchestre et des hissawa. Amine et moi étions chargés de trouver un traiteur mais il me laissa le faire avec mes belles sœurs prétextant que c'était des « trucs de femmes ».

Quant à lui il avait trouvé un petit appartement avec un grand balcon, une belle chambre et un salon. Quand il m'a emmenée pour le visiter, il m'a fait fermer les yeux et me dit :
- J'ai pensé direct à toi en voyant ça, c'est une surprise !

Honnêtement j'ai cru qu'il allait me montrer une baignoire balnéo ou quelque chose dans ce genre mais quand il a m'a dit d'ouvrir les yeux je me trouvais dans la cuisine :
- Alors c'est pas beau ça ? Elle est graaaaande, tu pourras être à l'aise pour m'engraisser comme ça !
Il me l'a dit tellement fièrement que j'ai explosé de rire et il me prit dans ses bras pour se châmailler en me disant :
- Pourquoi tu rigoles ? Tu veux pas me faire à manger hein ?? C'est ça !
J'étais heureuse et je me voyais vraiment vivre avec lui dans ce petit appartement, m'occuper de lui, être sa femme.
J'allais souvent avec lui afin de choisir les meubles et la décoration et je voulais absolument participer aux frais, il m'a donc laissé acheter la télé et le meuble T.V sachant que je n'avais que très peu d'économies, le permis de conduire ayant vidé mon compte en banque. L'appartement prenait petit à petit de l'allure, j'étais fière du résultat, fière de préparer ma vie de femme avec le seul homme qui m'ait donné l'envie d'aimer, je savais que je ne manquerais de rien avec lui.

« Le croyant qui a la foi la plus complète est celui qui a le meilleur comportement et les meilleurs d'entre vous sont les meilleurs avec leurs femmes. »
(Rapporté par At-Tirmidhi)

Le jour J approchait, il ne restait plus qu'une semaine, les femmes s'empressaient de faire des tas de gâteaux différents, mes frères avaient tous achetés de beaux costumes, mes belles sœurs s'étaient achetées de belles robes ainsi que de beaux habits à leurs enfants, j'étais la seule à ne pas bien me rendre compte que j'allais me marier.

Jeudi 25 Novembre 2007 : N'ayant pas cours l'après-midi j'en profitai pour faire la cérémonie du henné dans l'après midi afin de pouvoir dormir tôt Vendredi soir.
La negafa était déjà là quand je rentrai du lycée, elle préparait la place où je devrais restée assise pendant qu'elle me tatouera les mains et les pieds. Ma mouima se hâtait dans la cuisine, mon frère Kamel préparait la chaîne et les CD à mettre et ma belle mère me dirigea vers une chambre afin que je mette ma tenue traditionnelle. Je me suis donc changer, la negafa m'a rapidement bouclé les cheveux, maquillée légèrement et a posé une couronne sur ma tête, un collier à mon cou et une paire de boucle d'oreilles. On me demande de rester dans la chambre le temps que les invités arrivent, mes belles sœurs avaient conviées quelques amies à elle, moui Hafida et ma belle mère également, le reste étant simplement la famille proche.

Je reste donc seule dans cette petite chambre qui m'a vu grandir, qui m'a accueillit à la mort de mon père, cette chambre qui a vu mon chagrin, mes joies, qui connait tous mes secrets, cette petite chambre qu'aujourd'hui je vais quitter. Quelqu'un toqua à la porte et me sortit de mes pensées, c'était Nacer. Je me suis levée et l'ai serré fort dans mes bras, mon frère d'amour Cette fois ci ma chambre était complète, il était là celui qui l'avait partagée avec moi tout ce temps. Etant en faculté de médecine dans une autre ville, je ne pensais pas qu'il viendrait mais il a fait l'aller retour spécialement pour me voir.

- T'es vraiment belle !
- Merci, ça me fait plaisir que tu sois là !
- Si moi je suis pas là, il y a personne !
Je l'ai serré de nouveau dans mes bras et il me dit juste :
- Personne ne te mérite, t'es trop bien pour tout le monde mais lui il a de la chance que je le laisse te prendre. In cha Allah kheir, tu mérite le bonheur plus que quiconque, je serais toujours là si t'as un problème oublies jamais ça.

J'avais simplement envie de pleurer, je sentais cette boule dans la gorge qui m'a empêché plus d'une fois de parler, qui menace de me faire exploser en sanglot si j'ouvre la bouche, je sens mes yeux se mouiller, les larmes sont montées, je ne les quitte pas, je ne veux pas qu'ils pensent ça, je ne quitterais jamais personne. Kamel entra à son tour, ouvrit ses bras pour que je vienne vers lui, j'ai littéralement fondu en larme dans ses bras, non pas parce que j'étais triste de me marier, au contraire, j'étais très heureuse de devenir la femme de celui que j'ai aimé au premier regard mais j'allais également quitter ma famille, je ne voulais pas qu'ils pensent que je les abandonnais, je les aimais au contraire bien plus voyant à quel point ils ne cherchaient que mon bonheur.

En me détachant de mon frère je vis ses joues pleines de larmes, je me suis souvenue dans le bus, lui et moi blottis l'un contre l'autre, lui me serrant et pleurant en silence pour que je ne le vois pas et moi pleurant mon désespoir. J'ai alors pensé à mon père, lui qui sera absent à mon mariage, qui ne me verra pas mariée, qui ne pourra pas me dire que je suis belle, je me suis rappelée son absence, le manque que j'éprouvais et qui avait alors été dissimulé par les années qui sont passées avait brusquement ressurgit. J'ai alors constaté que la douleur n'avait pas disparu, qu'elle se cachait en attendant les grands moments de ma vie pour faire son grand retour plus vive que jamais.
J'imaginais son regard plein de fierté, tous les bons conseils qu'il aurait put me donner et comme il m'aurait conté l'histoire de sa rencontre et de son mariage avec ma mère, ses yeux rempli d'amertume en repensant à la femme qu'il a aimé.

Kamel me prouva une fois de plus qu'il savait lire dans mes pensées, dans mes gestes, dans mes yeux en me disant simplement :
- T'inquiètes pas, il aurait été fier de toi, comme nous on l'est !

Hammi Lhousine entra dans la chambre au même moment et me rassura à son tour jusqu'à ce que je sèche mes larmes, Kamel avait appelé la negafa pour qu'elle me remaquille, j'entendais des voix, des rires, de la musique. Moui Hafida vint me chercher dans la chambre pour que je fasse mon entrer :
- Tu es magnifique ma fille, je suis fière de toi, il te rendra heureuse in cha Allah.
Je lui souris et respirais un bon coup afin de déstresser :
- BISMI LLAH TAWAKALTOU HALA LLAH WA LA HAWLA WA LA QOUWATA ILA BILAH LHALI LHADEM (Au nom d'Allah, je m'en remets à Allah, il n'y a de force et de puissance que par Allah)

Je traversai le court couloir qui menait au salon, en arrivant à l'entrée tout le monde se leva et les youyou ont retentit dans la pièce. Les yeux se rivèrent sur moi, tout le monde me souriait, je m'efforçais de rendre les sourires le plus naturellement possible pensant qu'ils applaudissaient au rythme de la musique, prenaient des photos.
Une fois assise je dus rester figée, souriante afin de prendre des photos avec des filles, des femmes que je ne connaissais même pas, mes frères et belles sœurs ainsi que tous mes neveux et nièce.
La negafa commença son travail d'artiste sur mains, Ahlam et Dounia vinrent s'asseoir près de moi afin de me parler et que je sente moins seule. Elle achevait son travail quand la porte d'entrer sonna. Je n'y prêtai pas attention jusqu'à ce que j'entende des YOUYOU, j'ai levé les yeux et j'ai vu Amine, habillé comme un prince avec une jelaba beige.

La negafa lui demanda de tendre la main droite et lui déposa un rond de henné sur la paume. La séance photo continua pendant que les sœurs d'Amine et mes belles sœurs se firent aussi des tatouages légers au henné.

La journée finie bien et une soirée allait se dérouler chez Amine pendant laquelle nous allions être unis religieusement. Je suis allée m'allonger dans mon lit en repensant à tout ce que je venais de vivre, à la vie qui m'attendait... je reçus un message :
< Ca y est tu es ma femme devant Dieu, je t'aime en Allah et je veux qu'on fasse ensemble la route qui nous mènera à Lui. Bonne nuit ma femme>

Chronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El HamdoulillahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant