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Quinzième partie (Encore merci à Asma Laa Chelhàà <3 )


Bismi Llah Al-Rahman Al-Rahim


Quelqu'un toqua à la porte une bonne demi-heure plus tard. c'était mon père et moui Hafida, papa avait la lèvre en sang.
Lalla s'inquièta:
- Qu'est ce qu'il s'est passé ?
Adil - Il t'a frappé cet enflure ? (je vais utiliser ce mot pour rester polie)

Personne n'avait jamais vu moui Hafida mais avec la panique ils avaient complètement oublié de la saluer jusqu'à ce qu'elle prenne la parole:
- C'est pas fini pour lui ! On va porter plainte demain.
Mon frère avait parlé de moui Hafida en racontant l'histoire donc tout le monde savait que c'était elle. Ma tante réagit la première:
- Pardon ma soeur, viens, rentres, tu es la bienvenue !
- On est tous retournés par la nouvelle.
- J'aurais préféré te rencontrer dans d'autres circonstances, dans un moment de joie.

Puis elle salua le reste de la famille. Mon père ne voulait pas parler de ce qu'il c'était passé, sûrement pour ne pas m'inquiéter plus que ça mais il répéta:
- C'est de ma faute, c'est moi qui ai laissé ma petite fille avec eux !
Ma grand-mère tenta de le rassurer:
- On est tous coupables dans ce cas, ça se passait à quelques mètres de nous, elle venait souvent à la maison mais on a rien vu.
- Oui mais si je l'avais pas laissée ici rien ne serait arrivé.
- Écoutes wouldi c'est le mektoub (destin), Allah a décidé que ce serait comme ça pour elle, on y peut rien, li fet met (ce qui est passé est mort)
- Elle a déjà perdue sa mère, elle va grandir comment cette enfant meskina ?
- Elle va grandir droite, n'oublies pas que c'est la fille à Naïma. (En me regardant) Yek a benti (n'est-ce pas ma fille) que tu es la fille à Naïma ?

Je fit oui de la tête, oui j'étais la fille à Naïma, cette Naïma, ma mère, cette femme qui m'a donné la vie dont j'ai hérité le prénom et à qui je n'ai pas cessé de penser depuis le début de ce calvaire. Ma mère, celle que j'ai apprit à aimé tout au long de cette année, dont j'ai ressenti le manque après chaque visite de Khalid, après chaque raclée de Fatima, oui j'étais sa fille, et oui je suis fière de ma mère et je serais forte toute ma vie pour lui rendre hommage.
Mon père me prit dans ses bras et pleura:
- Tu es forte ma fille, je t'admire, tu es ma fierté !
- Papa pourquoi tu pleures ? On va rentrer en France et puis tout sera fini.
- Oui benti oui in cha Allah !

Mon oncle rentrait à ce moment là, et en voyant mon père, mon frère et moui Hafida les salua en croyant que c'était une visite de courtoisie, une surprise, mais quand il vit que l'ambiance des retrouvailles habituelles n'était pas au rendez-vous il comprit qu'il se passait quelque chose.
Ma tante me conduit dans la chambre où mes cousins dormaient, ça tombe bien, je suis épuisée.

Quelques minutes plus tard j'entend la porte claquer, c'était mon oncle qui était aller régler les choses à sa façon. Je ne voulais plus y penser, je fis la chahada (attestation de foi) et remerciai Allah d'avoir empêché Khalid de tuer mon père et mes frères. Je me suis rapidement endormie après ça.

Le lendemain, mon père me réveilla:
- Naïma... Naïma... Lèves toi pour prendre ton petit-déjeuner et on a voir la police.
Je m'étirai, me frottai les yeux, j'avais du mal à me réveiller. Mon père insista et je fini par me mettre assise, puis debout et je me dirigeai vers le salon pour manger, puis je commençai petit à petit à réaliser que mon père m'avait dit qu'on allait voir la police:
- Pourquoi on va voir la police papa ?
- Pour leur dire ce que Khalid t'a fait, pour qu'il soit puni.

Alors là je n'étais pas du tout d'accord, quelqu'un extérieur à ma famille allait entendre ça ? Non c'était hors de question, je ne voulais le dire à personne !
- Nan papa, je veux pas raconter.
- Il faut le faire ma chérie, il ira en prison, n'aies pas peur.
- Je veux pas raconter papa, je veux pas !
Moui Hafida intervint:
- On sera là, tu dis tout, comme ça il va en prison et nous on rentre en France après d'accord ?
Adil - Oui on va tous venir avec toi d'accord ?

C'était si gentillement demandé et en plus par des personnes que j'aime tellement... Je voulais bien essayer, après tout, il devait être punit c'est vrai ça. J'acquiesçai et allai m'habiller pour les suivre.

Chronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El HamdoulillahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant