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Cinquante neuvième partie (Merci Nassima <3 <3 )


Bismi Llah Al-Rahman Al-Rahim


- Non s'il te plaît, rentre avec moi !
- Mais nan ça craint c'est toi la mariée aujourd'hui !
- S'il te plaît !
- Comme tu veux aller bah en avant marche hein !!

Je m'avançais aux côtés de Jalila, presque collée à cette fille que je ne connaissais que depuis quelques minutes mais auprès de laquelle je cherchais une espèce de protection. Je faisais de petits pas afin de repousser le moment de la rencontre mais mon frère n'habitait malheureusement pas dans un château donc nous avions vite fait de traverser le couloir qui nous menait au salon. Nous étions restées silencieuse et ce silence me pesait, je récitais des versets du Coran dans ma tête pour essayer de me calmer.
Arrivées devant la porte du salon mes yeux se posèrent sur Amine qui me fit un beau sourire, sa fossette se creusa sur sa joue et mon cœur se réchauffa. J'étais rassurée de le voir, si je faisais ça c'était bien pour lui. Il était tellement beau, il avait une petite chemise bleue et blanche à carreaux et on voyait qu'il venait d'aller au coiffeur se faire beau pour l'occasion. Sa barbe venait embellir encore son visage et ses yeux se remplirent d'amour quand il m'aperçut.

Je scrutai alors le reste de la pièce et vis d'autres personnes que je connaissais de vue dont la petite sœur à Amine, Manel. Elle me faisait rire, je l'avais vu plusieurs fois, c'était un petit garçon manqué et sa façon de parler avait le don de me faire sourire.
La mère d'Amine se leva, et déclara fièrement :

- Elle est là ma belle fille ! YOUYOUYOUYOUYOU

Les autres femmes la rejoignirent et je me sentis gênée, je ne savais pas quoi faire, je me contentais de baisser la tête, comme toujours, ma protection et de sourire timidement. Je saluai tout le monde, ils avaient l'air vraiment gentil et me souriaient tous tendrement.
Mon frère Adil me demanda de venir m'asseoir à côté de lui et de mon beau père :
- On a discuté de la dot, je lui ai dit qu'on ne voulait pas une grosse somme, dis nous tout de suite si ça te dérange parce que c'est à toi qu'elle va revenir.
- Non moi ça me va, ils m'ont déjà tant acheté, d'ailleurs hammi (tonton = signe de politesse) merci pour tout.
- C'est normal benti, je suis heureux que mon fils ait choisit ta famille, tu sais je connaissais bien ton père Allahi rahmo, ma cha Allah c'était quelqu'un de bien, je ne pouvais pas espérer mieux.
- Barak Allahou fik hammi.
- Alors n'ais pas honte, demande ce que tu veux, combien tu veux ?
- Je ne veux rien, je te jure, je n'ai besoin de rien !
Adil – C'est une obligation dans la religion, écoute on va demander un euro symbolique c'est bon ?
- Moi ça me va.

Mon beau père sorti une pièce d'un euro de sa poche et dit gaiment :
- C'est ce qu'on appelle une bonne affaire ça !!

On rapporte d'après 'Âïsha que l'Envoyé de Dieu a dit :
« Le mariage qui reçoit le plus de bénédiction divine est celui qui est le moins onéreux. »

Tout le monde rit, l'ambiance était plutôt détendue, je suis allée m'asseoir plus près des femmes et j'ai discuté avec tout le monde comme si je les connaissais depuis toujours, après tout, il faisait parti de ma famille maintenant.
Vint le moment de parler du mariage. Ma belle mère prit la parole :

- Nous voulons un grand et beau mariage, ce qu'il y a de mieux pour nos enfants in cha Allah.
Moui Hafida – Ca il faut en parler directement avec la mariée.

Les regards se retournèrent vers moi et voilà que la gêne reprit possession de mon corps. En effet je ne voulais pas du tout de grand mariage, ni même de petite fête, un repas en famille comme l'avait fait Adil m'aurait amplement suffit.

- Khalti je ne veux pas de mariage moi.
- Pas de mariage ? Mais c'est impossible, une fille ne peux pas sortir de chez elle sans avoir de mariage !
- Je n'en veux pas parce que mes parents ne seront pas là, je n'aurais personne, je ne veux pas de mariage sans eux.
- Benti tu penses que t'es parents auraient voulu que tu ne fasses pas de mariage ?
- Je ne sais pas justement et je ne peux pas leur demander.
- Toutes les femmes veulent que leurs filles aient un grand mariage, qu'elles soient les plus belles. Et puis tu sais, nous c'est notre premier mariage dans la famille, on veut une grande fête pour ça.

Je ne pouvais pas les empêcher de vivre ce qu'ils voulaient sous prétexte que je ne savais plus faire la fête, je ne voulais pas être égoïste, je voulais qu'Amine et sa famille ait ce dont ils ont toujours rêvé : le plus beau et le plus grand des mariages qu'il soit possible d'imaginer.
Alors j'acceptais poliment la demande de ma belle mère par un :
- Comme tu veux khalti.

Elle voulut être gentille en me disant que j'aurais le choix sur tout, qu'elle ne fera rien dont je n'ai pas envie, je n'en doutais pas, je savais que ce serait le cas.

Je suis allée dans la chambre de mon neveu, me suis blottie contre lui qui dormait déjà, mon petit Naïm avait déjà 7 ans, je l'aimais tant, il grandissait tellement vite ma cha Allah. Le temps, les années avaient passées, je ne l'avais même pas vu, me voilà femme, femme d'un homme, femme presque mariée. Me voilà prête à passer un autre cap.

Ibn Abbas rapporte du Prophète qu'il a conseillé un homme en ces termes :
Tire bénéfice de cinq choses avant cinq choses :
- ta vie avant ta mort, ta santé avant ta maladie, ton temps libre avant ton activité, ta jeunesse avant ta vieillesse, ta richesse avant ta pauvreté -
[Rapporté par El Hakim]

Chronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El HamdoulillahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant