IV

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***

C'est dans un crissement sourd que le Poudlard Express s'arrêta le long du quai d'arrivée. Hagrid attendait comme toujours, sa lanterne à la main, que les élèves descendent du train pour les conduire jusqu'aux barques pour le château. Drago se munit de sa valise et sortit de son compartiment tel un zombie. Il avait l'air assombri et triste. Il pensait à elle, à Hermione. Soudain, il la vit sortir de son compartiment suivie de Ron et Harry qui riaient niaisement et arrachaient un sourire amusé à Hermione. Il s'arrêta net pour la regarder. Elle était encore plus belle à regarder avec un joli sourire sur sa bouille d'ange. Alors, comme si elle l'avait entendu penser, elle se tourna vers lui. Elle tentait d'effacer son sourire provoqué par les âneries de ses deux amis, mais n'y parvint pas complètement. Elle avait maintenant les yeux plantés dans les siens, et lui de même. Il serrait la hanse de sa valise du plus fort qu'il le pouvait pour étouffer un sourire, un regard trop intéressé, l'accélérèrement de son rythme cardiaque ou toute autre marque d'affection. Cet instant parfait dont il était le principal témoin aurait pu durer toute une vie si seulement Harry n'avait pas pouffé de rire après s'être retenu de s'égosiller à pleine voix en se mordant les lèvres et n'avait pas entraîné Ron à faire de même et Hermione à détourner le regard. Pour calmer leurs ardeurs, elle proposa, au plus grand désespoir de Drago, de quitter le train. Ils la suivirent sans rechigner tout en continuant de pouffer de rire tous les deux et en lui jetant des regards incessants jusqu'à disparaître complètement. Drago ne comprit pas ce qui venait de se passer. Pourquoi ces deux idiots se mettaient-ils à rigoler à sa vue? Que s'était-il passé de si drôle pendant qu'il n'était pas là? Etait-ce son intervention de toute à l'heure qui les mettaient dans cet état? Tant de questions sans réponse tournaient dans sa tête. Toujours stoppé net dans le couloir du train, il aurait bien voulu réfléchir un peu à la situation. Seulement, ses acolytes qui l'attendait dehors se mirent à l'appeler depuis le quai. Il sortit alors du train sans rien répondre, même s'il n'en avait pas vraiment envie. Il faut dire qu'ils n'étaient pas de la meilleure compagnie du monde. Ils n'avaient ni conversation ni points communs. Mais, leurs parents et les siens se connaissaient bien. Pour cause, ils faisaient partie du conseil. Il était alors contraint, faute de bonnes manières, de rester avec eux.

- Que faisais-tu pour prendre autant de temps? Demanda Goyle.

- Rien, répondit-il froidement. Allons-y.

Sans lui répondre, ses acolytes le suivirent jusqu'au regroupement d'élèves près des barques.

***

- Sérieusement, les garçons, dit Hermione avec un léger sourire en s'asseyant à la table des Gryfondor, vous auriez tout de même pu rester discret.

- Tu as vu comment il t'as regardé? Demanda Ron toujours amusé.

- C'est déjà un exploit qu'on ai réussit à tenir tout ce temps, rétorqua Harry.

- J'ai vu comment il m'a regardé, dit-elle rêveuse en regardant à la table des Serpentards. Mais, bizarrement, elle ne le vit pas. Elle continua de la chercher du regard, en vain.

- Il n'est pas là, c'est ça? Demanda Harry.

- Comment tu as deviné? Demanda-t-elle surprise et inquiète.

- Ca se voit sur ton visage. Tu es inquiète.

Hermione ne répondit rien. Comment avait-elle pu laisser paraître un tel sentiment sur son visage à l'idée que son ennemi de toujours soit absent. Cette histoire commençait à prendre une drôle de tournure.

- Ca va, Hermione? Demanda Ron.

- Oui, mentit-elle, pourquoi ça n'irait pas?

- Je ne sais pas. Tu as l'air bizarre.

- Je peux te jurer que tout vas bien. Ne t'en fais pas pour moi.

- Ne t'inquiète pas, il va arriver, je te le promets, plaisanta Harry.

- Très drôle... Dit-elle en faisant la grimace.

Soudain, la porte de la grande salle s'ouvrit sur Drago. Tous les élèves se tournèrent vers lui, y compris Hermione. Même s'il était son ennemi, elle ne pouvait nier que ses beaux cheveux blonds magnifiquement coiffés et ses yeux bleus luisants lui donnaient une allure plutôt intéressante et agréable à regarder. Il s'assit ensuit à la table destinée à sa maison. Il avait l'air un peu perdu et préoccupé. Même si elle ne l'aurait jamais admis devant qui que se soit (surtout devant Ron et Harry), elle le trouvait très beau et séduisant. Soudain, il releva la tête et tomba pile dans son regard noisette dur comme le marbre et en même temps doux comme la soie. Elle tomba aussi dans le sien, bleu comme l'océan et en même temps froid comme le givre. Il lui adressa un petit sourire en coin mais elle tourna la tête, comme si elle avait été torturée. Elle se tourna ensuite vers ses deux amis qui la regardaient avec un grand sourire.

- Magiiiiiie! Dirent-ils à l'unisson en frétillant leurs mains comme dans une représentation de jazz.

- Il est revenu, dit Harry.

- Et, apparemment, ce n'est pas pour te déplaire, continua Ron.

- Bon, que les choses soient claires, je ne suis pas amoureuse de Drago Malfoy.

- Quoi? Dit Fred.

- Hermione est amoureuse de Drago Malfoy? Poursuivit George.

- Dites-moi que c'est pas vrai, soupira la jeune fille en portant sa main à son front.

- Fred et George Weasley viennent encore une fois de prouver qu'ils sont les deux boulets de Gryfondor. dit Ron.

- Nous, au mois, on plaît aux filles, rétorqua Fred.

- Bon, maintenant que j'ai l'attention de tout le monde, j'aimerais mettre les choses au point une bonne fois pour toute: je ne suis pas et ne serais jamais amoureuse de Drago Malfoy.

- Ca, c'est ce que tu dis, dit Fred en plissant les yeux.

- J'en ais assez, soupira-t-elle en quittant la table, énervée et en disparaissant dans le couloir.

- Si, affirma Ron, vous êtes des boulets, et non, vous ne plaisez-pas aux filles.

- Il faut que quelqu'un aille la raisonner! Dit Harry.

- C'est bon, Roméo s'est porté garant, dit George en pointant du doigt Drago qui se dirigeait lui aussi hors de la grande salle.

- On doit tout de même y aller! Insista-t-il.

- Pourquoi? Demanda Ron.

- Pour voir la scène de plus près!

My Horcrux; comme une part de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant