XX

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Sous les coups de midi, Hermione se rendit à la salle commune de Gryfondor pour retrouver ses amis comme convenu. Elle gravit les multiples escaliers, passa la porte et entra dans la pièce. Encore une fois, elle y trouva Ron, seul, assis sur un fauteuil. Elle s'assit à côté de lui, il ne bougea pas d'un pouce.

- Tu n'as toujours pas trouvé Harry, n'est-ce pas?

- Je ne sais pas ce qui lui prend ces temps-ci, il est toujours absent, on ne le voit presque plus.

- Il traverse sûrement une phase difficile. Avec tout ce qui se dit sur Sirius Black, il doit être un peu chamboulé. Il a besoin d'être seul quelque temps.

- Mais enfin, nous sommes ses amis, il peut se confier à nous.

- C'est Harry, répondit-elle en se levant. Bon, tu viens? On va manger. J'imagine qu'il est inutile de l'attendre.

- Je le crains aussi, dit-il en la suivant jusqu'à la Grande salle. Au fait, j'ai entendu dire que tu avais de nouvelles chaussures.

- Oui, c'est mon admirateur secret qui me les a offertes.

- Ton admirateur secret? S'étonna Ron.

- Oui. Elles son magnifiques.

- Comment sont-elles? Dit-il, ne se rappelant pas lui avoir offert un tel présent.

- Elles sont bleues pâle avec des diamants en forme de papillons. Ce sont celles que nous avons vu en allant à Pré au Lard pour chercher... Harry, dit-elle en décélérant le ton.

- Ca va, Hermione?

- Oui, oui, tout va bien, je trouve seulement étrange que...

Elle songea un instant. Elle trouvait étrange que Harry disparaisse à Pré au Lard sans en parler à qui que se soit et qu'elle reçoive le soir même des chaussures provenant du petit village. Soudain, un éclair de lucidité la traversa. Ses yeux devinrent ronds comme des soucoupes. Elle avait tout comprit à son petit manège.

- Oh non! Cria-t-elle paniquée.

- Quoi? Qui a-t-il?

- Ne m'attends pas pour dîner, dit-elle comme seule réponse en remontant les escaliers en quatrième vitesse jusqu'à son dortoir, laissant son ami seul au milieu de la foule d'élèves.

***

Le chemin de traverse était comme chaque jour bondé de sorciers et de sorcières. Drago avançait de pied ferme dans la petite allée tandis que Harry était un peu plus timide. Il n'était pas très sûr de devoir être ici. Aller à Pré au Lard en cachette était une chose, mais le Chemin de Traverse en était une toute autre. Il ne craignait que quelqu'un les dénonce à Dumbledore ou à un autre professeur qui les punirait de façon bien plus terrible.

- Arrête de stresser, Potter, on est bientôt arrivé.

- Imagine si on se fait attraper, on sera renvoyé. Je doute que ton père apprécie ça, surtout avec notre motif.

- Tu crois sérieusement que je vais dire la vérité à mon père?

- C'est vrai que ce serait un peu stupide.

- Et puis, après tout, c'est ça la vie: faire bêtise sur bêtise, être libre.

- Je ne t'imaginais pas comme ça.

- Il faut dire que j'ai bien joué mon rôle pendant deux ans.

- A tel point que je n'ai pas encore entière confiance en toi.

- C'est normal. Je ne m'attendais pas à ce qu'on sympathise si vite.

- Et, tu joues aussi un rôle devant tes parents?

- Bien sûr. Imagine si j'étais moi même. Ils m'auraient déjà chassé de la maison. Ils ont tout décidé de mon avenir.

- A quoi est-ce qu'il ressemble?

- Eh bien... Je dois faire de grandes étude, devenir ministre de la magie, me marier avec Pansy Parkinson et devenir riche.

- Un truc bien crégnos en somme.

- C'est ça. Mais je n'ai pas envie de cette vie là. Je préfère devenir... Aurore. Ouais, c'est bien ça, Aurore.

- Pour quelqu'un qui a la moitié de sa famille à Azcaban, c'est plutôt téméraire.

- Mais pas impossible. De plus, je veux me marier à Hermione Granger, et nous vivrons dans une maison avec un grand jardin et avec un balcon à notre chambre. Nous aurons deux enfants. Ou trois. Des jumeaux! Ouais, ça me plaît des jumeaux. Ah et on aura un chat.

- Je vois que tu n'as pas besoin de tes parents pour décider de ton futur.

- Mais avant d'en arriver là, il faut que je lui achète son cadeau.

- D'ailleurs, on est bientôt arrivé?

- On est arrivé, dit-il en pointant une boutique du doigt.

- Chez les Soeurs doigts de fée, robes et jupons, lut-il à haute voix. Tu veux lui acheter une robe?

- Tout juste.

- Mais ça coute le prix d'un loyer, ici.

- Tu veux que je te rappelle qui sont mes parents ou ça va aller?

- Non, merci, ça va aller. Bon, entrons.

- Je te suis.

***

La nuit tombait doucement sur Poudlard. La lune remplaçait le doux soleil et les étoiles apparaissaient une à une. De son côté, la jeune Hermione était bouleversée. Si sa théorie était juste, cela gâcherai tout. C'est alors que la porte de la salle commune s'ouvrit d'elle même. Elle releva la tête et dit:

- Harry, je sais que c'est toi.

Il apparut alors devant elle, retirant sa cape d'invisibilité.

- Tiens, Hermione, ça va?

- Où étais-tu passer?

- J'ai été faire du shopping au Chemin de Traverse. D'ailleurs, si tu pouvais garder le secret, ça serait top. Maintenant tu dois m'excuser, mais je vais monter pour...

- Reste là Harry Potter.

Il obéit.

- Ecoute Hermione, j'ai des tas de devoirs à faire et chaque minute compte.

- Fais-moi voir ton sac.

- Pourquoi est-ce que tu veux fouiller dans mes affaires?

Sans vouloir en entendre plus, elle se saisit de son sac en papier recyclé et en sortit du chocolat, tout un tas de babioles sans grande importance et une robe bleue magnifique signée les Soeurs doigts de fée.

- J'imagine qu'elle n'est pas pour toi.

- Ecoute Hermione, je vais t'expliquer.

- Pas la peine, je sais déjà tout.

My Horcrux; comme une part de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant