Une fois les rires estompés, le travail reprit dans la grande salle. Elle était toujours occupée des deux amis uniquement, tous deux silencieux, écrivant studieusement sur leurs parchemins. Mais, la jeune fille n'était pas à son travail. Elle pensait à autre chose. A Drago. Ils étaient si proches et pourtant encore trop éloignés. Même si le statut de simple amie ne lui convenait pas, elle se disait que c'était mieux que rien. Et puis, c'est comme ça que l'amour nait, que le livre se remplit. Peut être que dans un futur proche, ils vivraient ensemble dans une maison ensemble, un cottage tranquille, élevant leurs deux magnifiques enfants. Tout en pensant à cet avenir parfait, elle regardait avec tendresse son voisin d'en face, la tête soutenue par le bras. Il s'en aperçut et releva doucement la tête pour la regarder avec un léger sourire et demander:
- Tout va bien, Granger?
- Comment imagines tu ton futur? Demanda-t-elle.
- Qu'est-ce que c'est que cette question farfelue?
- Réponds, s'il te plaît.
- Très bien, alors, dans le futur, dit-il tout en réfléchissant, idéalement, je me vois travailler au ministère, être propriétaire d'une grande maison lumineuse et donner une image neuve aux Malfoy. Mais, je ne pense pas que cela sera ainsi.
- Pourquoi pas?
- Mes parents ont des projets pour mon avenir. Il est déjà tout tracé.
- Comment le voient-ils?
- Je vivrai dans un grand manoir, serait ministre, me marierai avec une fille au sang pure et aurait un seul enfant, si possible un garçon. Mais je ne veux pas de cette maison, de ce boulot ni même de cette femme.
- Comment est-elle, la femme que tu veux?
- Elle est brune, le visage fin, le sourire rayonnant, impulsive, intelligente, gentille, drôle, altruiste, elle se bat pour ce qu'elle veut, même si ce n'est pas suivre le protocole, elle est forte, battante, mais également fragile au fond, et, lorsque je le regarderai dans les yeux, j'aurais l'impression que, malgré tout ce que peuvent dire ou penser les autres, on s'aimera à jamais.
- Waouh, dit-elle calmement, c'est beau. Tu y a beaucoup réfléchi à ce que je vois.
- Pas tant que ça. Et, à vrai dire, je trouve qu'elle te ressemble beaucoup.
***
Dans le dortoir des Gryfondor, Harry lisait tranquillement le journal dans la salle commune. Soudain, la porte s'ouvrit, laissant apparaître Hermione. Elle semblait vide, contrariée. Elle s'assit lourdement à côté de son ami, avec toujours la même tête désespérée. Comme il était évident que quelque chose ne tournait pas rond, Harry se risqua à demander:
- Ca va Hermione?
- Harry, qu'est-ce que tu ferais si tu étais en équilibre sur un fil très fragile au dessus du vide, et que tu trouvais comment arriver au bout, mais qu'il y avait 50% de chance pour que tu tombes, en sachant que cette corde te fais souffrir et que tu veux arriver au bout à tout prix?
- Tu peux arrêter de parler sous forme de métaphore, s'il te plaît? J'ai du mal à suivre.
- Situation douloureuse, toi avoir trouvé solution, 50/50, toi fais comment?
- Je suis pas débile non plus, merci.
- S'il te plaît, aide moi. Je sais pas quoi faire. J'ai envie de me jeter à l'eau, mais j'ai trop peur que ça finisse mal.
- Tout dépend du contexte. T'es dans quel genre de situation.
- Je peux pas trop t'en parler, mais j'ai jamais été aussi mal de toute ma vie. Tout semble me dire de le faire, mais je sais pas, j'ai l'impression qu'il faut pas que je me lance.
- Eh bien, dans ce cas, ne le fais pas. Ca ne sert à rien de brusquer les choses. Avance un pied à la fois et pense à garder l'équilibre. Peu importe si ça prend du temps, au moins, tu y sera arrivée.
- Finalement tu aimes bien les métaphores?
- Je m'adapte.
- Merci, Harry, dit-elle en l'embrassant sur la joue avant de monter à son dortoir.
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My Horcrux; comme une part de ma vie
Fiksi PenggemarDrago Malfoy a toujours été prêt à tout pour épater ses parents et devenir membre du conseil des Mangemors, même à laisser de côté celui qu'il était vraiment. Mais, c'était sans compter la sublime Hermione, cette jeune femme qui lui faisait tourner...