XXXVII

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19 Septembre.

Jour le plus important de l'année. Harry et Drago s'étaient préparés au mieux pour que tout se passe parfaitement. La salle, les lettres, le cadeau, tout était sous contrôle. Rien ne pourrait déjouer ce coup de maître. En ce doux matin les trois amis déambulaient dans les couloirs comme à leur habitude pour retrouver la salle de potions. Hermione avait un sourire radieux que jamais ses deux amis n'avaient décelés. Un point plutôt positif pour Harry qui était presque certain de savoir ce qui la rendait si heureuse. Elle s'éclipsa un moment prétextant avoir un livre à rendre avant de prendre le chemin des cours. Ron profita alors de cette absence pour faire part à son meilleur ami de l'idée qui l'avait traversée hier soir avant le coucher.

-Écoute Harry, je sais que ça peut paraître insensé, commença-t-il, mais je crois que je vais foncer, y aller franchement.

-Mais enfin, de quoi parles-tu ?

-De mon plan avec Hermione, bien sûr!

-Ah oui, le plan, ça y est, ça me revient. Et donc ? Tu vas faire quoi ?

-Je vais lui dire que je l'aime, ce soir ?

-Et comment comptes-tu t'y prendre ?

-J'aurais besoin de toi.

-De moi ?

-Oui. J'aurais besoin que tu lui remettes cette lettre à dix-huit heures précises, dit-il en la lui tendant.

-Chère Hermione, je tenais tout d'abord à te souhaiter un joyeux anniversaire. Cela fait des années que l'on se connaît et que l'on sapprécie et je crois que le temps est venu de te dévoiler un grand secret. Rejoins-moi dès maintenant près du Saule Cogneur.

Ronald, lut Harry.

-Alors ? Comment c'est ?

-C'est... euh... très bien ! Très bien écrit, très... très simple, c'est parfait.

-N'oublie pas, dix-huit heures.

-Ne t'en fais pas.

-Merci Harry, tu es vraiment mon meilleur ami.

-De rien... répondit-il doucement.

Une vague de remords remonta en lui. Il y a longtemps qu'il ne l'avait pas ressenti. Qu'allait-il faire ? Aider son meilleur ami qui n'avait aucune chance de ressortir vainqueur ou aider son ennemi de toujours qui lui, avait toutes le chances et avec qui il avait un contrat ? Tout cela finirait de toute façon par lui causer des problèmes. Une chance qu'il lui reste la journée entière pour réfléchir.

Le soir venu, il n'avait toujours pas pris sa décision. C'était bien trop dur. En même temps, Malfoy avait travaillé tellement dur pour en arriver là. D'un autre côté, Ron était son meilleur ami, il lui avait toujours porté secours, il lui devait bien cela. Il regarda une dernière fois les deux lettres, en posa une sur le lit de son amie et partait à toutes jambes avec la seconde qu'il serra fort dans sa main.

***

La nuit fraîche s'installa une nouvelle fois sur Poudlrad et ne laissa paraître que la lumière de la lune à travers les vitraux. Hermione entra dans sa chambre, suivie des ses amies Gryfondor et remarqua le mot gisant sur son lit parfaitement fait. Elle le prit, le lut et se tourna vers ses camarades.

-C'est lui...

-Ton admirateur ? Commença l'une.

-Oui.

-Qu'est-ce qu'il dit ?

-Il veut que je me rendes au septième étage, que je me tourne côté ouest et que je me place entres les deux torches en forme de lions.

- C'est très précis.

- J'ai peur...

- Il n'y a aucune raison, voyons. Tu attends ta réponse depuis si longtemps. Vas-y, ma belle. Il t'attend.

- Ouais, tu as raison, dit-elle en se dirigeant d'un pas assuré hors du dortoir. Elle s'arrêta au seuil, attendit une poignée de secondes avant de se retourner et de dire:

- Merci.

- File, tu vas être en retard, lui sourit sa camarade.

Elle lui rendit son sourire et sortit retrouver son admirateur.

Elle se trouvait au troisième étage, entre les deux torches, mais il n'y avait personne. Elle déplia la lettre et lui le paragraphe suivant. Maintenant, ferme les yeux et pense très fort à moi, disait-il. C'était la question piège. Hermione n'était sûre de rien, mais elle essaya tout de même avec la possibilité la plus probable. Elle ferma alors les yeux et pensa très fort à celui qu'elle aimait. Elle était très angoissée à l'idée qu'il ne se passe rien et qu'elle se soit trompée. Au bout de quelques secondes, il ne se passait toujours rien. Elle allait ouvrir les yeux lorsqu'elle entendit des bruits de briques en face d'elle. Elle ouvrit les yeux et fut surprise de découvrir qu'une porte mystérieuse apparaissait devant elle. Elle hésita avant de pousser le petite porte en bois. En quelques secondes, elle se retrouva sur le haut d'une falaise, face à la mer qui cachait une partie du soleil couchant. C'était de la folie. Où était-elle? Comment avait-elle atterri là? Soudain, une voix qu'elle connaissait bien s'éleva derrière elle.

- Te voilà enfin...

Elle se retourna et vit un sublime garçon, accoudé à un arbre dont seul les yeux étaient éclairés par la lumière solaire.

- Drago! S'écria-t-elle en lui sautant au cou. Où sommes-nous?

- Dans la salle sur demande. Bon, je te l'accorde, ce n'est pas vraiment une salle, mais, j'ai seulement joué un peu avec les possibilités qu'elle m'offrait.

- C'est parfait.

- Heureux que ça te plaise.

- Je n'arrive pas à croire que c'est toi... J'attends ça depuis si longtemps. J'ai mon coeur qui bat tellement vite...

- Moi aussi j'attends cela depuis longtemps. Oh! Avant que ça me sorte de la tête, j'ai un dernier cadeau pour toi, dit-il en lui tendant un boîtier de la taille de sa main.

Elle le prit entre les siennes et l'ouvrit. De ce dernier, elle en sortit une chevalière sublime en argent en forme de serpent aux yeux en pierres vertes.

- C'est... Magnifique, bégaya-t-elle avec l'émotion. Je ne sais pas trop quoi dire.

Elle regarda alors sa main et la leva pour retirer une bague qu'elle possédait depuis un certain temps. Elle était aussi en argent et une tête de lion aux yeux rouges trônait au centre de l'anneau. Elle le lui donna ensuite avant de dire:

- C'est ma mère qui me l'a offert en première année lorsqu'elle a appris que j'étais à Gryfondor. Seulement, je veux que ça soit toi qui la porte.

- Waouh... Tu es sûre. C'est tout de même ta mère qui te l'a offerte.

- Garde la. C'est un peu comme si on était liés maintenant, toi et moi.

Il s'écoula un léger moment pendant lequel tous deux se regardaient dans les yeux. Perdus. Un rien risquait de tout gâcher. Mais ce silence était si inconfortable. Alors, comme si de rien était, Malfoy dit doucement:

- Joyeux anniversaire, Hermione.

Il s'approcha doucement d'elle, elle en fit de même. En quelques secondes, ils ne faisaient plus qu'un, leurs yeux clos, comme pour mieux savourer l'instant, leurs deux coeurs sur le point d'exploser, la sensation de voler dans un monde dont ils étaient les seuls occupants et leurs lèvres qui se touchaient, devant le soleil couchant.

My Horcrux; comme une part de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant