Je me réveille quelques instants. Je suis toujours dans le bus. J'ai du m'assoupir j'imagine. Flûte ! J'espère que je n'ai pas raté mon arrêt ! Non c'est bon. La voix du haut parleur m'indique qu'il me reste 6 arrêts en annonçant la ville d'Alpine. Seulement ? Le bus à sans doute été retardé à cause de la neige. Je me rend soudain compte que ma tête repose sur l'épaule de mon voisin. Je porte également sa veste. Je lève les yeux vers Gabriel, à demi-étonnée de le voir ici. Il a le regard dirigé vers la vitre. Je me demande pourquoi il est encore ici. N'est il pas censé être descendu ? Je tente de fouiller dans ma mémoire pour me souvenir de ce qu'il se passait quelques minutes plus tôt. Ma vue se trouble. Mes membres me font mal. Je sens mes paupières lourdes. Je lutte pour ne pas me rendormir. Si je dors, je risque d'oublier de descendre. Trop tard. Mes yeux se ferment et je sombre de nouveau dans le sommeil.
Je m'éveille quelques heures plus tard. Je suis dans mon lit. Quelle heure est il ? Les aiguilles de l'horloge face à mon lit indique 22h37. J'ai faim. Je réfléchis et me souviens de la journée. Est ce que j'ai rêvé ? Est ce qu'il n'est pas plutôt dix heures du matin ? Je regarde par la grande fenêtre de ma chambre : nuit noire. Il est tard. Les souvenirs du car me reviennent. Je me lève en sursaut et m'assied au bors du lit de bois. Comment est ce que je suis arrivée la ? Je ne me rappelle pas avoir marché ! De plus, il a neigé toute la journée, je me serais enfoncée en arrivant, j'aurais pris un certain temps pour arriver ici et je m'en souviendrai !
J'enfile une robe de chambre, sors de la pièce et descend l'escalier de bois qui mène au rez-de-chaussée. En entrant dans le salon, je vois papa enfoncé dans son fauteuil, un journal à la main. Benji est par terre au coin du feu, allongé sur des coussins. En guise de bonsoir je lance : 《Toujours pas couché toi ?》et lui adresse un sourire. Il me sourit à son tour, s'approche de moi et m'embrasse sur la joue gauche.
《Bonsoir !》me répond papa. Je me penche vers lui et lui claque un baiser sur chaque joue.
Je m'attend à des questions. Elles ne viennent pas. Tant mieux, moi j'en ai !
《Comment je suis arrivée à la maison ? Je... je ne me souviens pas...
- Moi non plus !》me repond mon père.
Je ne le crois pas.
《Non, sérieusement ? Repris-je.
- Et bien c'est un jeune garçon qui t'a sauvé ! En fait, il est descendu à ton arrêt (il t'as portée), et m'a appelé avec ton téléphone pour que je vienne te chercher. Heureusement qu'il était là !
- Et... où est-il ?
- Il est reparti. J'ai insister pour le ramener à la maison et le reconduire chez lui ensuite. Il n'a accepté que la première proposition parce qu'il devait téléphoner à ses parents pour qu'il viennent le chercher et tu sais que le réseau à l'arrêt...》
J'acquiesce et remercie mon père. Celui ci m'informe que je suis malade. Grippe. Génial ! Je crois que la bataille de neige de Gaëlle a porté ses fruits ! Je m'assoie au pied de la cheminée, face à mon frère, toute emmitouflée dans un plaid blanc. J'attrape mon téléphone posé sur la petite table derrière moi.
J'ai 7 messages. 4 appels manqués.
Gaëlle m'a appelée 2 fois et envoyé 2 messages. Je les ouvre.*Coucou ! On a passé une très bonne journée, trop heureuse ! A refaire ;) *
*Pk tu répond paaaaaas ?? :'( Jojo s'inquiète il paraît que t'es malade, déso*Il s'inquiète ? Pourquoi ?
4 messages et 2 appels de Josef.*Cc !*
*Gab m'a dit que tu es malade, cv ?*
*Répond !!*
*Ambre, stp je m'inquiète la ! Ça va pas ? Gaëlle a essayé de t'appeler tu lui a pas rep. Y a un prblm ?*Je leur répond rapidement. Ils s'inquiètent pour peu de choses ! Je commence par envoyer un sms a Gaëlle :
*Heeey sista ! Désolée de vous avoir inquiétés je vais bien je suis juste un peu malade tkt ;)*
*c'est bon je suis làààà ! Et non toujours vivante ! Faut pas que tu t'inquiète comme ça hein t'es fou !*
Mon deuxième texto est destiné à Josef.
J'ouvre le dernier message, plus long que les autres, qui vient d'un numéro inconnu.*Salut ! Dsl pour tt à l'heure. J'ai appelé ton père pour qu'il te ramène j'ai du utiliser ton tel parce que moi j'ai pas son num ! Du cp j'ai du prendre ton doigt pour le déverrouiller deso (empreinte digitale)
J'espère que tu vas mieux,
Bisous.Gab.
Ps : Gaëlle et Josef s'inquiètent de ouf à ton sujet tu devrais les rassurer encore désolé de les avoir prévenus ;)
PPS : c'est jojo qui m'a donné ton num*
J'enregistre le contact.
*Gabriel*
Et je lui répond.*Re-coucou ! C'est à moi de te dire désolé pour tt à l'heure ! Tkt pour le tel, c'est normal. Oui je me sens mieux, merci d'avoir pris soin de moi ca m'a fait plaisir ;)
A+
Ambre.Ps : je n'ai pas manqué de les rassurer, c'est même la première chose que j'ai fait !*
Je pose mon portable sur la table et regarde le feu brûler dans la cheminée. Je me remémore ma journée. Depuis combien de temps je n'avais pas rit ? Depuis combien de temps je n'avais pas passé un jour si agréable ? Je ne sais rien de tout ça. Et puis j'ai même rencontré quelqu'un. Il y a 3 ans, je me suis refermée sur moi même, j'ai arrêté de voir du monde, mon cercle d'amis s'est resséré. Je ne voyais presque plus personne, je pleurais, je ne suis plus allée a l'école pendant 1 an et demi. Papa ne m'y obligait pas. Je lui en suis reconnaissant. Même maintenant je n'y vais pas régulièrement et les professeur le savent, la plupart l'accepte. Certains me détestent. Quand je retourne en classe, ceux-là s'acharnent sur moi. D'autres font comme si je n'existait pas. Je ne participe pas ou très peu.
Malgré le fait que les deux meilleurs amis soient dans la classe, j'ai mes raisons de ne pas me pointer trop souvent au lycée. J'ai peur de certaines personnes.Je sort de mes pensées à cause du bois qui pétille dans la cheminée. Le feu crépite. J'adore ce son. Je me lève et colle mon visage à la fenêtre. Le lac est gelé. Le spectacle est magique. Les arbres sont blancs, les branches des saules pleureurs sont glacées, les gouttes sont gelées et j'ai envie d'agiter les branches contre les autres pour faire de la musique. Derrière, il y a les sapins, et encore plus loin les montagne. Belles, majestueuses. Magnifiques. Il fait sombre. La neige blanche paraît bleutée. Bleue claire. J'aime ce paysage. Chaque matin, quand je me lève, je reste quelques temps devant la vitre à l'observer.
Dans la pénombre, j'aperçois une masse importante bouger. Elle s'avance vers le chalet. Oh ! Un buffle ! Cela faisait si longtemps que je n'en avais pas vu ! Il est magnifique.
J'appelle mon frère.
《Benji, Benji viens voir !》
Il se lève et me rejoins à la fenêtre. Papa l'imite.
Benjamin reste bouche-bée. Il est impressionné et lâche une exclamation :《Oooh !》
Nous l'observons pendant une dizaine de minutes.
Le buffle s'arrête à quelques mètres de la maison, il reste immobile et nous fixe. On le regarde. Soudain il se retourne et galope vers la forêt. Je le suit des yeux : que c'est beau !
Nous restons une poignée de minutes à observer l'endroit où il a disparu.Je me retourne et souris. Papa (qui était sorti de la pièce) entre dans le salon. Il porte un grand plateau de trois bols fumants. Mmmh ! Du chocolat chaud, un vrai délice ! Il y a également un grand plat où sont disposés 3 oeufs et 3 tranches de lard. Il y a également une demie boule de pain fait main, par moi.
Mon père dépose le plateau sur la petite table et nous nous asseyons autour sur des coussins. La dernière fois que nous avons fait ça, je crois me rappeler que nous étions cinq. Maman et Josef étaient là.
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Espoir
Подростковая литератураLa vie n'est qu'un puzzle. Chaque épreuve, chaque obstable, chacune des joies, des peines, des souffrances, des pertes que nous vivons est une pièce qui apparaît. Je n'ai que 16 ans. Et j'en ai perdu une. Lorsqu'une partie du puzzle disparaît, elle...