Mercredi 5 Juillet (suite)

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23h12

Cher Journal,

J'ai écrit la dernière fois ce matin, mais j'ai l'impression qu'une éternité s'est écoulée depuis.

Je ne peux pas tout raconter, ce serais bien trop long.

Simplement j'aimerais. Je voudrais tout décrire dans ce cahier, y écrire toute ma vie, chacun de mes gestes, chacun de mes mots, de mes joues et de mes peines. Comme si j'allais tout oublier. Je sais pourtant que rien de tel ne m'arrivera, que toute ma vie je vivrai avec ces instants gravés au fond de mon être.

Je suis actuellement assise sur le lit qui est maintenant le mien, et de grosses larmes coulent sur mes joues.

Quand je suis partie, j'était persuadée que je trouverai rapidement ce que je voulais et rentrerais vite à la maison. Ou du moins je l'espérais très fort, bien que ce mot me soit interdit par moi-même.
À présent j'ai la très forte impression que je ne reviendrais jamais. Je me vois confrontée à mon destin, et j'ai peur qu'il se déroule de cette manière. Partout où je suis je sens le danger.

Papa, Benjamin, Gaëlle, Josef,
J'ai peur de ne plus jamais vous revoir.

J'ai peur de devoir une fois de plus dire adieu à quelqu'un.
La liste de mes au revoir sera t'elle encore longue ? Je ne veux plus de ça, je ne veux que des "à bientôt", des "à tout à l'heure", des "je reviens tout de suite" en claquant la porte.

Mais ces mots ont disparus de mon dictionnaire depuis bien longtemps. Je voudrais retrouver ma vie banale et inutile de mes années collège, avant l'accident.

J'ai besoin d'une épaule sur qui me reposer, mais je suis loin de tout. Je n'ai aucune famille, aucun ami près de moi. J'ai peur de sombrer à nouveau dans les ténèbres de mon esprit qui avaient pris place en moi après la mort de maman.
Peut être que ça arrangerai tout ? Je retrouverais ma mère, personne n'aura plus à supporter mes cris et mes pleurs. Je ne pleurerais plus jamais.

Maman, oh maman j'ai tant besoin de toi ! Pourquoi tu es partie aussi tôt ? Je t'aime de tout mon coeur je ne voulais pas que tu me laisses ! Maman j'ai peur ! Je voudrais être encore un nourisson que tu prendrais dans tes bras pour me consoler.

Je t'aime.

Ambre.

EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant