J'ai passé une merveilleuse journée.
Après être sortis de la libraire nous avons suivis les garçons. Ils avaient prévu un bon programme ! Nous avons tourné dans une petite rue pavée qui nous a entraînés vers une partie de la ville que je ne connaissais pas. Il y avait une petite place autour d'une magnifique fontaine. Les grands bâtiments autour dataient au moins du XIXème siècle ! Je fus émerveillée par ce décor. Comme pour en ajouter au spectacle, je sentis une chose légère tomber sur mon nez. En levant la tête, je m'aperçut qu'il commençait à neiger. Les flocons blancs tombaient du ciel et s'entassaient sur le sol formant petit à petit un duvet d'une blancheur parfaite.Emmitouflés dans nos écharpes et nos manteaux, nous suivons les garçons et nous engoufrons dans une petite boutique très mignone au coin de la rue. Une minuscule insigne m'indique que nous entrons dans une pizzeria italienne. Je me retrouve dans un tout petit restaurant de tables rondes. Nous nous asseyons autour de l'une d'entre elle et je me rend soudain compte que je n'ai pas mangé ce matin, j'ai très faim. Un serveur s'approche et nous propose les différentes pizzas possibles. J'opte pour une à la mozzarella accompagnée de champignons, de tomates et de basilic. Pendant que les autres commandent, je regarde autour de moi. Nous 4 mis à part, il n'y a que 3 clients. Un couple dans le coin du fond, semble avoir fini de manger depuis longtemps, ils sont à présent en train de jouer aux cartes. Plus sur ma droite, un vieil homme seul fini sa pizza au fromage, qu'il déguste accompagné d'un verre de vin rouge. Et c'est tout. Le restaurant n'est pas très éclairé. Bien que le côté gauche donnant sur la place soit presque entièrement vitré, le ciel est sombre dehors et les lumières des lustres ne sont pas très fortes. La place qui était vide tout à l'heure est à présent occupée par 4 enfants d'environ 10 à 12 ans qui semblent faire une bataille de boules de neiges. Je me sens nostalgique.
Il y a, il me semble une éternité, j'ai joué ainsi sous la neige avec un frère qui était alors différent de celui d'aujourd'hui. Et nous avons rit. Une femme grande et aux cheveux d'or s'est aprochee de nous pour nous appeler à manger. Mon père est arrivé derrière moi et ma jetée dans la neige. Benjamin m'a à son tour sauté dessus. Dans ma chute, je me suis accrochée à la jolie dame. Elle est tombée à son tour. Nous avons rit très longtemps. Beaucoup. Puis elle s'est relevée et ma tirée par le bras, son visage était doux et rieur, et nous sommes entrés dans notre maison près du lac. Mon petit frère s'est alors levé et a crié : 《Maman, maman ! Ambre ! attendez moi ! 》et elle lui a ouvert les bras.
《Ouhou ?? Ambre t'es la ??》
Je sursaute. Mes amis me regardent. Je me rend soudain compte que je suis perdue dans mes pensées depuis une dizaine de minutes. Les autres ont fini de commander et nous avons même été servis. Mais ils ont l'habitude. J'ai toujours été ainsi. Ou du moins depuis un certain temps. Seul Gabriel ne me connaît pas et ne sais rien de mon histoire. Je remarque dans ses yeux une lueur d'inquiétude.
《Oh désolé ! Je ne m'était pas rendue compte ! J'était... dans mes pensées... 》
Je souris, comme pour leur indiquer que tout va bien. J'ai l'impression de n'être qu'une façade. J'ai l'impression de porter un masque. Mais je ne veux pas les perdre. Alors je garde mon costume.
À cet instant précis, je sens les effluves de nos repas. Je ferme les yeux et respire à plein nez. Fromages, sauce tomate, champignons, jambon, thon. Ah et puis le basilic, le romarin et toutes les autres herbes.
Gabriel rit. 《Tu aimes l'odeur de la nourriture ?》
Je rougis
《Pas particulièrement... enfin si, mais les odeurs tout court...》
Il hoche la tête et commence son repas. Je fais de même. Hmm un vrai régal ! Qu'est ce que cest bon ! Les autres semblent être d'accord avec moi. En dessert, nous demandons tous une coupe de glace. Quelle originalité ! Nous parlons de tout et de rien. C'est très agréable. J'ai l'impression d'être juste une fille. Une fille normale je veux dire. Et j'aime ça.Après le repas, les garçons décident d'aller faire un tour dans un magasin de sport qu'ils ont repéré sur la route. Avec Gaëlle, nous choisissons de nous diriger vers une petite ruelle et de visiter cette partie de la ville que nous ne connaissons pas.
《On se retrouve dans le centre dans.... disons une heure une heure et demi ? Propose Josef.
- Ok ! A tout à l'heure !
- Faites gaffe hein ! On sera pas la pour vous sauver !》
Nous acquiescons avec un sourire. Il faut toujours que Josef en rajoute ou qu'il ai peur pour les autres.
《 Allez ! Direction je ne sais où ! 》lance mon amie en me prenant par le bras. Et elle m'entraîne vers la petite rue.
Nous découvrons une jolie place, qui ressemble à celle de tout à l'heure mais en plus petit et sans la fontaine. Il y a encore des enfants qui se lance de la neige. Parce que oui, il neige toujours. Je sens le bras de Gaëlle se retirer. Puis soudain, une chose glacée m'atteris sur la joue droite. Je me tourne et me baisse juste à temps pour en éviter un seconde. Mais je n'ai pas le temps d'esquiver une autre qui cette fois m'arrive dans le ventre. Je glisse et tombe les fesses par terre dans la neige. Je rit. Que c'est bon ! Je me sens surprise. Gaëlle l'est encore plus. Elle me regarde bouche-bée, la main en l'air tenant une autre boule de neige. Je saisis l'occasion et lui jette une en pleine face.
《Touchée !!》m'écriais je.
Elle essuie la neige et j'ai à peine le temps d'apercevoir son visage que déjà je me jette sur le côté pour esquiver son lancé. Mais je l'ai vu. Son regard humide, ce n'était pas à cause de la neige. Non. C'était bien plus. Une larme. Elle semble émue. Elle est heureuse de me voir à nouveau joyeuse. Depuis combien de temps je ne l'ai pas été ?
Merci. Merci de prendre soin de moi, merci de t'inquièter pour moi. Et Pardon. De t'avoir causé du soucis et de l'inquiétude. Pardon, parce que j'ai peur de ne pas être capable de rester heureuse longtemps.
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Espoir
Подростковая литератураLa vie n'est qu'un puzzle. Chaque épreuve, chaque obstable, chacune des joies, des peines, des souffrances, des pertes que nous vivons est une pièce qui apparaît. Je n'ai que 16 ans. Et j'en ai perdu une. Lorsqu'une partie du puzzle disparaît, elle...