Onze

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Gabriel.

Je suis dans ta chambre.
On ne me l'a pas dit mais j'ai tout de suite compris que c'était toi. Trop de choses me renvoient à des souvenirs que je voudrais oublier.

Je voudrais t'oublier. Je n'arrive pas à graver ça plus profond dans mon crâne, et pourtant je me le répète sans cesse.
Oublie Ambre !! Oublie !!
À chaque bribe de souvenirs, chaque phrase qui me fait penser à toi, tout mon être me crie de t'oublier. Mon coeur se serre et j'ai mal. Et si j'arrêtais tout ?

Je sais que mes recherches, quelles qu'elles soient, ne sont au fond destinée qu'à toi. Il y a apparement un énorme mystère qui m'entoure, mais je donnerai cher pour te revoir ne serait-ce qu'une fois. Un jour, une heure, quelques secondes... Alors je m'accroche à ce fameux mystère dont tu fais partie, pour avoir même une infime chance sur mille de te rencontrer.

Je suis sur ton lit dans ta chambre. Mon lit, ma chambre. Je pleure. Je ne veux pas pleurer pas pour ça. Mais si. Tu me fais pleurer alors que tu n'es pas là. Ou plutôt, tu me fais pleurer parce que tu n'es pas là.

Je me rend compte de plein de choses et ça me fais peur.

Savoir qu'il y a quelques jours tu était là, à ma place me fais quelque chose au coeur que je ne saurais décrire. Je n'en peux plus. J'écrit pour ne pas oublier, mais je veux oublier. Pas tout. Seulement certaines choses : les choses qui me font mal. Tu en fait partie.

Si un jour tu lit ces lettres, sache que je voulais t'oublier parce que je t'aimais. Mais aimer fait mal. Aimer donne la souffrance, et je ne veux pas souffrir pour quelqu'un que je ne reverais pas.

Ambre.

EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant