~ Chapitre 25 ~

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Je n'ai presque pas dormi. J'étais trop excitée à l'idée de pouvoir aujourd'hui découvrir quelques bizarreries des mystères qui m'entourent.

5h23.

Il est encore tôt, mon rendez-vous n'est que dans plus de quatre heures mais je suis déjà debout.
À dire vrai, il y a bien longtemps que je suis réveillée mais je ne m'étais pas levée de peur d'éveiller papa ou Benjamin.

Et puis, c'est devenu une habitude. En fait, j'ai beaucoup de mal à dormir depuis des mois. Je me couche plus tôt que la plupart des jeunes de mon âge parce que je m'ennuie constamment. Benjamin est couché aux alentours de 21h15, et Papa travaille dur : s'il est rentré avant onze heures du soir, il se repose. Il est toujours très fatigué.

Alors comme d'habitude, le soir, je suis seule. Je fais des aller-venues dans la maison pour m'occuper. Je ne monte dans ma chambre que lorsque je sens la fatigue me gagner, seulement quand je me sens tomber de sommeil. Si je me couche trop tôt, je sais que je ne pourrais m'endormir immédiatement. Alors je reste dans le noir de la nuit pendant de longues heures. Des souvenirs reviennent, les regrets me rongent, des pensées renaissent.

Et la nuit... toutes mes nuits sont hantées de cauchemars. Je dors mal et me réveille en sueur vers les trois heures. C'est devenu un rituel. Je me lève, je bois, me rince le visage à l'eau froide, et ouvre ma fenêtre.
L'été dernier, je me permettais des petites promenades autour du lac au clair de lune.

Après ça, si j'arrive à me rendormir, c'est d'un sommeil léger. Je me lève toujours vers cinq heures et demi parce qu'au delà de cette heure je sais qu'il me sera impossible de me rendormir. Alors je saute sur mes pieds et m'occupe jusqu'à l'heure du lycée ou jusqu'a la sonnerie du réveil de mon frère.

Mais aujourd'hui, c'est différent de d'habitude. Je n'ai pas cours, j'ai un rendez-vous. Avec A. ou Aaron, comme on veut. Grâce à lui, je vais pouvoir comprendre certaines choses. J'ai peur de ce que je peux apprendre comme je suis excitée de les savoir.

5h29.

Je descends les escaliers le plus discrètement possible afin de ne pas réveiller papa et Benji, et marche jusqu'à la cuisine. Sur la table, je pose un bol ou je verse du lait froid. Je me retourne pour attraper deux oeufs au réfrigérateur ainsi qu'une tranche de lard que fais cuire à la poêle. Je me sers tout dans une assiette et m'installe.

Tout en mangeant, je promène mon regard dans la pièce. Mes yeux se posent sur le mur qui me fait face. Il est chargé de photos, de souvenirs. Au centre, une femme belle, grande et souriante serre une jeune fille aux cheveux blonds foncé et raides. Leurs yeux sont identiques, de couleur ambrée magnifique qui m'a valu mon nom. Ceux de la jolie dame, plongé dans le regard de sa fille expriment une douceur et un amour immenses. Les deux femmes sourient. La petite ressemble traits pour traits à sa mère.

J'observe notre photo durant de longues minutes. Maman était vraiment magnifique, elle était....
Était. Elle était. Elle n'est plus.

Je détourne les yeux et les pose sur une photo représentant toute ma famille réunie.
Papa et maman derrière, la tête de ma mère posée sur l'épaule de mon père, un sourire éclatant sur leurs lèvres. Benjamin et moi, devant, serrés dans les bras l'un de l'autre. Son visage, figé sur la photographie, est éclatant et on voit qu'il riait au moment de la prise.

Je reste bloquée sur l'image, un sourire nostalgique aux lèvres, me rappelant cette famille heureuse et unie.

Je termine mes oeufs au lard quand je vois papa sortir de sa chambre.

《Qu'est ce que tu fais déjà debout toi ? _ me dit il en s'approchant pour m'embrasser.
- J'arrivais pas à me rendormir
- Tu devrais aller chez le médecin histoire de vérifier que tu es en bonne santé...
- Papa on en a déjà parlé.
- Je sais bien ma chérie, mais tu fais des insomnies presque toutes les nuit !》réplique t'il.
Je ne répond pas. Il a plus ou moins raison : je fais des insomnies, oui mais pas "presque", non, toutes les nuits. Je préfère qu'il ne le sache pas.

Je reste discuter avec lui quelques minutes puis lorsqu'il a fini son petit déjeuner, je monte me doucher.

En sortant de la salle de bain, je choisis un short de jean et un haut rose pâle sans manches. Je ne sais pas ce que  cette journée me réservera, mais je dois être prête si il faut courrir.

7h49.

J'ai beau avoir pris mon temps, j'ai toujours de l'avance. Je me jette sur mon lit et y reste allongée une dizaine de minutes. Puis je sors de la pièce et descends dans le salon où je vois papa en train d'enfiler sa cravate. Benjamin est là aussi. Je l'embrasse et le serre dans mes bras.

《Salut frérot
- Bonjour Ambre _me répond il en me rendant mon geste.
- Je t'aime》lui dis-je. Il me souris et m'embrasse de nouveau.

Je regarde mon père partir pour le travail et Benjamin chez un ami. Papa le déposera en passant. Je précise à ce dernier que je ne suis pas sûre de rentrer à la maison ce soir.
《Ton portable est chargé ? Tu ne l'oublie pas je peux te faire confiance ?
- Oui t'inquiète pas papa.
- Bisous ma puce, à ce soir ou demain》
Il m'embrasse lui aussi et sort.

À mon tour, j'enfile mes chaussures et un léger gilet, puis quitte la maison en prenant garde à n'oublier ni mon sac ni mon téléphone, et tourne mes clefs dans la serrure.
Même s'il est tard, je me propose une promenade au bord du lac.

A l'Est de la maison, je tourne et descend vers la large étendue d'eau située à quelques arbres et centaines de mètres de moi.

Le paysage est magnifique. Le soleil qui n'est levé que depuis peu se reflète dans l'eau, ainsi que les arbres et les montagnes au second plan. C'est magnifique.

Vers 10h, je retrouve Aaron que j'aperçois à quelques dizaines de mètres de moi. Je ne m'étais pas trompée. Aaron et A. ne sont en effet qu'une seule et même personne.

Nous discutons tranquilement pendant une petite heure puis je lui pose une question sur sujet d'origine.

《Ambre... Il y a beaucoup de choses que tu devrais savoir. Mais je suis... nous sommes gardés au secret, nous avon promis de taire certaines choses. Je ne pourrais que t'éclaircir grossièrement sur les points essentiels mais si tu veux savoir quoi que ce soit, tu devras rechercher par toi même. _m'explique t'il_ est ce que tu es d'accord ?
- Oui. Je t'écoute.
- Voilà ....》

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