Espoir

~ Chapitre 12 ~

Il est survenu de derrière moi. Tapis dans l'ombre, il a surgit quand je n'espérais plus rien. Cette seconde masse sombre s'est jetée sur la première comme un animal sur sa proie ou plutôt comme une lionne protégeant ses petits.
Devant mes yeux, il lui a sauté dessus.

Je ne peux pas bouger. Je suis terrifiée, figée d'horreur. Ils se battent devant moi. J'ai peur. Mes yeux suivent les actions et les gestes de chacun. Cette deuxième personne, qui est ce encore ? Quelqu'un qui est la pour m'aider ou au contraire, est ce qu'il va le faire fuir ou le tuer et ensuite s'occuper de moi ? La meilleure solution serait de fuir. Maintenant. Puisque les deux hommes devant moi sont trop occupés pour me voir ou me poursuivre, ne serait il pas judicieux de me lever et de courrir vers la ville ? Je pense que, dans mon état normal, je pourrais l'atteindre sans être rattrapée. Mais en ce moment, il me faudrait courrir plus vite que je ne le peux, ou alors avoir le plus de temps possible afin d'y arriver sans encombres. Si je part maintenant, à l'instant même, je pourrais le faire. Mais je n'arrive même pas à bouger. Je ne peux pas me lever. Je suis figée.

Mon esprit se réveille lorsqu'un grand bruit me surprend. Je comprend alors ce qu'il se passe. Le deuxième homme, plus petit et apparement plus jeune que le premier, vient de percuter un arbre. Ils se battent, se frappent, s'envoient valser contre les arbres... Celui-ci semble blessé. Je ne sais pas si cet horrible bruit que je viens d'entendre viens du fracas de son dos contre l'arbre ou du craquement des os de sa colonne vertébrale. Ça me fait froid dans le dos. Bien qu'affaibli, il esquive le coup suivant du point de son adversaire qui vient s'enfoncer dans l'arbre. Le sang qui dégouline tache la neige pure et blanche. Il roule sur le côté et se relève en un clin d'oeil. Le plus grand se retourne vers lui et lui enfonce un coup dans le ventre qui projette son adversaire à terre. Celui-ci tente de se relever mais un coup de pied dans les côtes l'en empêche. Faisant une roulade avant, il esquive le second pied et parvient à se remettre debout. Il se baisse, passe sous le bras tendu du grand et lui enfonce un coup dans le ventre, qu'il suit par une frappe dans le genou qui le fait tomber à terre. Dans la chute, de son assayant, il est entraîné par ce dernier qui le tire par la jambe.

Je n'arrive pas à voir leurs visages, je m'en rend compte. Leurs gestes sont trop rapides et m'empêchent de voir quoi que ce soit.
Je m'aperçois soudain de ma bêtise. Le jeune homme est allongé par terre, ensanglanté. Il semble incapable de bouger. L'autre se tourne vers moi et se retrouve en un instant à quelques mètre seulement. Pourquoi je n'ai pas bougé plus tôt !? Je me déteste moi-même. Je ne sais pas me battre ! S'il me jette sur un arbre comme l'homme gisant sur le sol tout à l'heure, je sais que mes os ne résisteront pas. Ils se casseront sur le choc, et je ne survivrait pas. De toute façon, la mort, est ce que j'ai souhaité il y a quelques semaines. Je l'avait envisagée. Comment vivre après tant de malheurs ? Et puis... je ne m'imagine même pas vivante après toute cette journée. Je me laisse glisser sur le sol et me recroqueville sur moi même. Je ne veux pas souffrir. Tuez moi, mais vite.

Pardon à toutes les personnes qui on eu une vie malheureuse à cause de moi. Pardon à tout ceux qui m'aiment. Merci à tout ceux qui m'ont aimée.

Le coup ne vient pas. J'ouvre les yeux. Il n'est plus devant moi. L'autre s'est relevé et l'a attaqué de nouveau. C'est sa voix qui me ramène soudain à la réalité.
《Barres toi qu'est ce que tu fout ?!》
Qu'est ce que je fait ? Je n'en ai aucune idée en fait. Rien.

Je me lève d'un coup. Je recule lentement puis me retourne et cours. Je connais cette voix, j'en suis sûre. Elle m'est familière... Je sort de la forêt et tout semble enfin plus lumineux. La lune éclaire la montagne. Je repère enfin les lumières de la ville. J'accélère et me concentre vers celles-ci.

Je cours pendant une éternité mais ne m'arrête jamais. Son nom me reviens lorsqu'arrivée aux bordures de la ville, je dépasse un arrêt de bus. Ce n'est pas Jackson Hole mais Driggs. Je me souvient.

《C'est mon chemin !
- C'est vrai ? avais-je répondu. Trop cool je serais pas toute seule, tu descenoù ?
- Driggs et toi ?》

C'était lui et il est encore la haut. Il m'a sauvée et je l'ai abandonné. Personne ne m'a suivit, ni l'homme ni lui. Je ne sais pas quoi penser. S'il n'est pas redescendu lui serait il arrivé quelque chose ?

Oui c'est lui jen suis sûre. Gabriel.