Espoir

~ Chapitre 37 ~

Je ne sais pas ce qui m'a pris. Ou plutôt si, je le sais parfaitement mais je ne sais pas pourquoi j'obeis à mon subconscient. C'est peut être dangereux, si on me suis, je pourrais mettre ma famille et mes amis en danger. Mais j'ai besoin de faire ce que je fais. C'est vital.

Mon téléphone vibre. Je jette un oeil à mon appareil sur le siège passager. La photo d'Emma s'affiche pour la troisième fois sur l'écran.
Je soupire et retourne mon cellulaire sans prendre le temps de répondre. Au bout de quelque seconde, la sonnerie s'éteins mais elle reprend environ trois minutes plus tard. J'attrape mon portable.

《Quoi ? je dis plus aggressivement que je ne l'aurais voulu.
- Oula déjà tu te calmes !》
Je reste bouche bée lorsque j'entends cette voix familière au bout du fil.
《Carter... chuchoté-je en grinçant des dents. Pourquoi tu m'appelle avec le téléphone d'Emma ?
- Je savais que tu ne me répondrais pas.
- Et tu avais raison, j'ai pas envie à te parler.》
Je m'apprête à raccrocher lorsque je l'entends m'appeler.
《Ambre s'il te plaît !
- Bon t'as deux minutes !
- Où es tu ?
-...
- Ta voiture a disparu et tu es partie il y a plus de cinq heures...》
Je me tais toujours mais cette fois, Carter ne brise pas le silence. J'attend jusqu'à ce qu'il reprenne la parole.
《Ambre...
- Mhm ?
- On est le 17...
-...
-Ne me dit pas que... Tu rentres ?
-...
- Ambre écoute, je sais très bien que c'est l'anniversaire de ton frère et tout le reste mais...
- Tu ne sais rien du tout.
- Tu risque de le mettre en danger !
- Ça ne te regarde pas.
- Bien sûr que si, je m'inquiète et...
- Tu t'inquiète ? Tu t'inquiète ? Répété-je en appuyant bien sur mes mots. Et tu crois que moi je ne m'inquiète pas ? Putain mais Carter j'en ai ras le bol de toi ! J'ai une famille qui est complètement disloqué, on étaient quatre, ils ne sont plus que deux. Mes amis ? La moitié fait partie de la Résistance et l'autre moitié n'est au courant de rien. Et comme justement ce sont mes amis, ils sont tous en danger. Et tu sais quoi ? La dernière fois que j'ai parlé avec ma meilleure amie c'était pour l'engueuler. Peut être qu'elle me déteste, qu'elle m'a complètement oubliée ou encore qu'elle ne veut plus jamais entendre parler de moi. Mais ça on s'en fout. J'en ai marre que ce soit MA sécurité avant tout parce qu'on a peur qu'il arrive quelque chose à Ambre Smith. Pourquoi ? Parce qu'elle est la fille d'Elisabeth. Mais en ce moment j'en ai rien à foutre. J'ai dix huit ans, j'ai la majorité, et tu n'a aucun droit sur moi. Tu pourras essayer tout ce que tu veux je ne rentrerais pas avant de l'avoir décidé.
- Tu t'emporte pour rien. Tu ferais mieux de...
- Je ferais mieux de rien du tout. Je te rappelle quand même, au cas ou tu voudrais le savoir, que tu m'a frappée, que tu as battu Chase et James. Et en plus de ça, quand il est tombé d'un étage, tu n'as même pas essayé de le ranimer. Si tu l'avais fait depuis le début il ne serait pas... en ce moment il serait...》

Avec moi.

Je me tais. Le silence se fait et avant que mon interlocuteur ne décide de briser le calme, je raccroche et éteins mon cellulaire.

Oui il serait peut être là à mes côtés, peut être que je lui aurais demandé de m'accompagner. Chase est la seule personne à qui je voudrais parler en ce moment. La seule que je souhaiterais avoir à mes côtés. Je sais que c'est impossible.

J'essuie l'unique larme qui roule sur ma joue et me concentre sur la route. Je sens que je fais une bêtise.

~*~*~*~*~*~

Il est là, à quelques mètres de moi, même s'il ne sait pas que nous sommes aussi près l'un de l'autre. Papa est ici aussi, ainsi que Josef et Gaëlle. Un sourire s'est affiché sur mes lèvres il y a dix minutes, et il y est toujours plaqué malgré les larmes qui roulent sur mes joues.

Derrière la fenêtre du salon, j'observe Benjamin ouvrir ses cadeaux dans le grand fauteuil, entouré de mes amis et de mon père.

Un petit sourire se dépose sur ses lèvres lorsqu'il ouvre le paquet entouré de papier gris clair. Un lecteur de musique. Mon frère à toujours adoré la musique. Il commençait tout juste le piano quand ma mère est partie. C'était il y a bientôt cinq ans...