~ Chapitre 46 - Deuxième partie ~

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Elle est là, à seulement quelques mètres de moi.

Mon cœur bat tellement fort que j'ai l'impression que le monde entier peut l'entendre.

Le coucher de soleil offre un magnifique spectacle mais ce n'est pas ce qui m'importe. En bas, sur la plage, elle est immobile, fixant l'horizon.

Je me rappelle de la nuit du cinq août, le soir de son anniversaire, lorsque je l'ai croisée sur cette même plage.

Le nombre de chances que je la revois un jour était minime, et pourtant elle était là et elle s'approchait de moi, les pieds dans l'eau, les yeux fixés sur le sol.

Quand je suis passé à ses côtés, j'ai du me faire violence pour me retenir de ne pas lui parler. Je suis passé en l'ignorant. Comme un inconnu.

Mais c'est elle qui m'a retenu. Je l'ai fixée, imaginant soudain qu'elle se souvenait de moi. Et elle me l'a dit. Elle m'a dit qu'elle m'aimait. Et puis elle s'est enfuie en s'excusant et en pleurs. À cet instant j'ai compris qu'elle n'avait pas retrouvé ses souvenirs.

Je n'ai rien compris. Pourquoi m'avait elle dit ça alors ?

À présent, je m'en fiche. Ça n'a plus aucune importance. La seule chose qui en a, c'est qu'elle est de nouveau ici, et que je veux la voir, lui parler, la prendre dans mes bras.

Mais même si elle se souvenait de moi, elle me détesterait.

Je l'ai abandonnée.

La raison ? Et bien si vous voulez tout savoir, depuis ma première année de collège, ma mission était de la protéger. Je ne sais pas si c'est compréhensible, mais l'observer, faire tout ce que je pouvais pour la garder en vie pendant six ans... ça m'a fait quelque chose. J'ai commencé à tenir à elle. Je ne lui parlais jamais, elle ne me connaissait presque pas et ne m'aimait pas.

Le premier Janvier 2018, j'ai passé une merveileuse journée avec Josef, Gaëlle, et elle. Je lui ai enfin parlé.

Mais pour je ne sais quelle raison, je me suis mis en tête que nous ne pouvions pas être amis. Ça l'aurait mise en danger.

Un soir, j'étais dans le parc du lycée parce que je savais que quelqu'un d'Ethleas y était. Ils la recherchaient elle. Parce qu'elle est la fille de Louis et Elisabeth Smith. Et évidement elle est apparue. J'ai tenté de la sauver, mais elle est partie dans la montagne après que nous nous soyons disputés.

Après avoir réussi à la retrouver, je ne pouvais pas rester. Ethleas a appris que je la protégeais et ils se sont mis en tête de me trouver parce qu'ils pensaient qu'elle serait avec moi. C'est pour cette raison que je suis parti. Quoique je fasse, je la mettrais en danger.

Et je l'ai revue. Presque trois ans plus tard, le jour où elle devait mourrir. Le jour où elle m'a oublié définitivement.

Ethleas à été détruit. C'est en grande partie Emma et James qui ont réalisé cet exploit.

Elle ne sait pas ce qu'elle a accomplit, ce qu'elle a permis de réaliser. C'est grâce à elle que nous avons pu arriver jusque là.

Je me rend soudain compte que je suis descendu sur la plage.

Je suis encore plus près.

Sentant certainement que quelqu'un la fixe elle arrache ses écouteurs de ses oreilles et se retourne lentement dans ma direction.

Elle plaque une main sur sa bouche. Les larmes perlent sur son visage. Elle s'immobilise pleurant à chaudes larmes.

Je m'approche.

J'observe son visage. Ses yeux reflètent le bonheur, la surprise, le chagrin, la douleur.

Est ce qu'elle se souvient ?

Pardon. Pardon, pardon, pardon.

Je voudrais le lui dire mais aucun son ne réussi à traverser mes lèvres.

Une larmes coule sur ma joue.

Moi qui ne pleure jamais....

Je me mord la lèvre et plonge mes yeux dans les siens. À quelques centimètres d'elle, je m'arrête.

Ambre, parle moi, je t'en supplie.

Dis moi que tu te souviens de moi.

Je prend soudain encore plus conscience du mal que je lui ai fait.

Dis moi que tu me hais.
Dis moi que tu ne veux pas de moi, que tu n'as pas besoin de moi.
Dis moi que je suis un idiot, un crétin, un abruti, tout ce que tu veux.
Dis moi que tu ne me connais plus,
Dis moi que c'est fini.

Dis moi que pour toi, je suis un inconnu.

Je ne la mérite pas. Je n'ai pas le droit de l'aimer.

Mais pourtant oui, je tiens à elle.

Je l'aime plus que tout.

《Je t'aime Ambre.》

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