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« if you go down, i'm going with you »

ken


Les jambes ramenées contre moi, je commence à me dire qu'il fait quand même vachement froid et que je devrais peut-être rentrer. Je suis là depuis vingt-trois heure quand même. Je regarde mon portable, quatre heure. J'allais me lever quand une petite silhouette vient s'assoir à côté de moi. Je tourne directement ma tête et souffle intérieurement de soulagement. Elle a finit par venir. Son visage est marqué par des traces de larmes. Elle ne me regarde pas et a le visage baissé. C'est uniquement quand je pose mon pouce sur sa joue pour effacer les traces humides qui y sont qu'elle relève enfin la tête vers moi.

— Je commençais à penser que tu viendrais jamais, je commence.

— J'ai hésité, elle répond.

Le coin de mes lèvres se retroussent et elle répond elle aussi par un sourire.

— Ça s'est bien passé ? Je demande.

— Très bien même, elle souffle en posant ses mains derrière elle pour s'appuyer dessus.

Elle regarde les étoiles, elle a l'air exténuée, et ça ne m'étonne pas.

— Raconte moi, je lui demande.

— Raconter quoi ?

— Pourquoi t'as recommencé.

— J'ai pas recommencé. J'avais une dette, elle répond en soupirant.

J'hausse un sourcil pour qu'elle continue et qu'elle développe, ce qu'elle finit par faire.

— Y'a... Quoi, un an ? Deux ans peut-être. J'ai pris part à un de leurs coups. J'avais jamais participé à ce genre de conneries avant, moi je préférais les courses tu vois ? C'est plus amusant, moins dangereux même si bien sûr ça le reste toujours. On était tous très proche, et ils avaient besoin de moi sur ce coup là. Antonin m'a convaincue, alors j'ai dis oui. Mais ça s'est mal passé, je conduisais une des caisses d'Anto. J'ai faillis mourir ce soir là. Au final je m'en suis plutôt bien sortie. Mais pas la voiture, alors disons que je leur devais ce dernier coup. Maintenant, on est quitte.

J'hoche silencieusement la tête et porte mon attention sur sa cuisse. Sur sa cicatrice.

anaë

Il passe ses doigts au dessus de ma cicatrice et je frissonne à son contact. Je fronce les yeux vers lui, ne comprenant pas comment il savait qu'elle était là.

— Comment...

— Tout à l'heure, dans la voiture, je l'ai vue, il me coupe.

J'entre-ouvre la bouche mais la referme aussitôt, il n'y a rien a ajouter. Il me fixe et replace une de mes mèches derrière mon oreille. Comme à chaque fois qu'il me touche, je frissonne.

— Arrête de faire ça.

— Faire quoi ? Il demande.

— Ça, je dis en l'imitant avec une de ses mèches. Ça et tout le reste.

— Pourquoi t'es aussi distante ?

— Pourquoi ne pas l'être ?

— T'as jamais été amoureuse, hein ?

— Pour quoi faire ? Si aimer quelqu'un c'est attendre des heures dans un café que quelqu'un se pointe pour qu'il n'arrive jamais, alors non merci, je vais passer.

Ses yeux me laissent deviner qu'il est étonné de mes paroles. Je me re-concentre sur la seine devant nous.

— Tu vois que les mauvais côtés, il souffle.

bonnie sans clyde / nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant