bonnie sans clyde / nekfeu

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« recharge mes batteries j'ai besoin de ton regard »

anaë

Je passe enfin le portail de la propriété au volant de mon audi et le referme derrière moi à l'aide de la télécommande. J'ouvre en grand le garage et me gare pile en face de l'entrée. Je sors et prend mon téléphone et les clefs de la maison bien que j'ai laissé la baie vitrée entre-ouverte et referme la voiture. J'allais sortir quand j'entends un raclement de gorge. Je sursaute et me retourne vers la source.

— Qu'est-ce que tu fous ici ?

Il est assis contre une des voitures, l'air fatigué. Depuis combien de temps est-il ici ?

— J'sais pas, j'voulais me promener, il répond en haussant les épaules.

— Ken, je dis fermement.

— Anaë, il dit calmement.

Je roule des yeux et croise mes bras contre ma poitrine. Je perds patience. C'est fréquent chez moi en ce moment

— Qu'est-ce que tu fous là, pour de vrai ?

— Et toi ? Il rétorque.

— Qu... hein ? Je suis chez moi pour ton information.

— Pourquoi pas dans ton appartement ?

— Lève-toi, tu m'fais pitié par terre, je lui dis en levant les yeux au ciel.

Il se lève et je regrette presque aussitôt mes paroles quand il s'approche de moi et qu'il me dépasse facilement par sa taille. Je lève les yeux pour continuer à le fixer.

— Alors, pourquoi pas dans ton appartement ?

Je souffle bruyamment et décroise mes bras. Je tourne les talons et sors du garage le refermant derrière moi. Bien sur, Ken me suit sans s'arrêter, les mains dans les poches de son jogging, déterminé à avoir des réponses. J'arrive devant la piscine sur la terrasse et pousse la baie vitrée pour entrer dans le salon.

— Bordel Anaë tu vas répondre ?

— Franchement ? Je dis en me retournant vers lui. J'suis flattée que t'ai trouvé le temps de venir me voir, je continue en haussant un sourcil, penchant la tête sur le côté.

— Quoi ? Pourquoi tu dis ça ? C'est toi qui me donne pas de nouvelles depuis quasiment un mois ? Il fronce les sourcils.

— Oh bah oui bien sur, comme si t'étais trop occupé pour passer par l'appart si jamais t'en voulais vraiment. Trois semaines que je suis ici et c'est que maintenant que tu débarques !

— Donc maintenant ça va être de ma faute, c'est ça ?

— J'ai eu des échos même d'ici, tu sais. T'as l'air d'avoir trouvé quelqu'un, alors pourquoi tu t'embêtes à venir ici ? Je lâche.

Je croise mes bras sous ma poitrine en m'adossant contre la rambarde des escaliers. Il fronce encore une fois les sourcils et un rictus se dessine. Quel abrutit, j'aimerais tellement lui coller ma main au visage là tout de suite.

— Sérieux, Anaë ? Moi ? Trouver quelqu'un ? Où est-ce que t'as entendu ces conneries ? Il dit.

— Ah bon, personne ? J'hausse un sourcil. Et la petite blonde à la fac, tu sais, quand t'as croisé Nolane ?