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« en principe, on a tous des principes »

anaë

Ça fait une demi-heure qu'Hugo m'harcèle par message en me demandant ce qu'on fous avec Nolane. On est légèrement en retard à la soirée d'Adé mais c'est qu'un détail. On entre sans sonner quand on entend le boucan derrière la porte. On se faufile jusqu'à Hugo pour le prévenir qu'on est là. Il est avec Mathieu et Adrien que je prends tout les deux dans mes bras.

— Vous foutiez quoi, sérieux ? Ronchonne Hugo.

— Mais qu'est-ce que t'as aussi à être aussi impatient qu'on arrive toi ? Je dis en fronçant les sourcils.

— Bah, rien... T'étais longue c'est tout.

— Bah on est là maintenant, dit Nolane.

Je ris à sa remarque et lève les yeux au ciel devant la mine boudeuse d'Hugo.

— Je vais voir où est Luca moi, me dit Nolane.

— Nan, No' me laisse pas ! Je la supplie. T'as promis de pas me laisser seule !

— Et t'es pas seule, alors tu vas survivre, elle dit en m'adressant un dernier sourire avant de disparaître dans la foule.

Je grimace et commence à secouer ma jambe nerveusement. C'est blindé, je connais pas la moitié des gens et même si Adé est littéralement collé à moi j'ai l'impression d'être seule. Math passe un bras autour de mes épaules et embrasse mon front.

— Aller Naë, t'es pas sortie depuis longtemps alors profite ! Viens, on va te servir un verre, il me dit en attrapant ma main.

Il m'entraîne dans la cuisine ouverte et je bloque direct en apercevant qui s'y trouve. Ken, accompagné d'une belle blonde aux cheveux bouclés. Il tourne la tête dans notre direction et esquisse un sourire en coin quand il me voit. La lueur dans ses yeux était quelque chose que je n'avais encore jamais vu chez lui ; il était content que je l'ai aperçu avec cette fille, il avait deviné que ça me touchais, et ça aussi il en était content. Je retire doucement ma main de celle de Mathieu qui avait remarqué notre jeu de regards avec Ken et fais demi-tour. Il ne me rattrape pas et je me faufile en vitesse dans le couloir pour disparaître dans la chambre d'Alad.
J'ouvre les portes du balcon pour laisser entrer l'air et me laisse tomber en arrière sur son lit, inspirant un bon coup.

— Besoin d'air ? J'entends derrière moi.

Je me redresse aussitôt en entendant la voix grave qui m'avait interrompue dans mes pensées. Deen.

— Ah, salut...

— Désolé, il est con ce soir, il dit en me rejoignant sur le lit.

Je pouffe en soufflant légèrement. Il ne m'aura pas fallu plus d'une seconde pour deviner qu'il parlait de Ken.

— J'ai merdé la première, je dis en inspirant longuement.

— Il a merdé tout court, il dit à son tour.

Un léger rire franc m'échappe. Il sourit en me voyant rire. Il continue ses blagues dans le but de me remonter le morale et on parle de tout, comme de rien. Enfin, on parle aussi beaucoup de Ken. Il m'explique son caractère, il me raconte quelques histoires de son passé, sans trop de détails car " ce n'est pas à moi de t'en parler ", il me fait part de son état des deux dernières semaines... Je me sens un peu plus légère même si la culpabilité me ronge de plus en plus. Il faut que je lui parle.

— Enfin bref c'est un sacré numéro, mais il t'aime bien et je l'ai jamais vu regarder personne comme il te regarde toi alors... Eh bien disons qu'à ta place je m'inquièterais pas trop, il finit en se levant. Aller, je te laisse Anaë, passe une bonne soirée.

— Toi aussi, et Deen ? Il se retourne et hausse un sourcil. Merci.

Il hoche la tête en souriant et quitte la pièce. Je me rallonge sur le dos en fixant le plafond. Je me lève enfin pour descendre et me dirige vers la porte quand je manque de me la prendre en pleine face. Je relève la tête vers la personne se trouvant en face de moi et découvre Ken. Il entre et referme doucement la porte sans dire un mot. Je recule, nous trouvant bien trop proches l'un de l'autre.

— Où est ta blonde ? Je lui demande.

— Où est " Val " ? Il renchérît.

— Touché.

Il hausse les épaules pour toute réponse et s'adosse à la porte. Parle lui Anaë, c'est le moment.

— Ken, je...

Je relève les yeux vers lui et remarque qu'il a avancé et qu'il faut maintenant que je regarde plus haut pour que nos regards se croisent. Il me fixe déjà, sous sa casquette.

— Je suis désolée...

C'est tout ce qui sors de ma bouche et je me cris intérieurement de sortir plus d'excuses, mais son regard m'en déstabilise bien trop.

— Je... J'aurais jamais dû garder contact avec lui et, j'aurais dû t'en parler... Je, j'sais pas pourquoi je l'ai pas fais et je sais pas quoi te dire à part que j'suis désolée...

Il me fixe toujours avec autant d'intensité et je baisse les yeux, fixant le sol.

— Je t'en veux pas pour ça, il finit par dire.

Je relève les yeux, intriguée par ses mots.

— Je t'en veux parce que tu t'es servie de mes promesses pour défendre tes conneries. Comme si elles ne valaient rien. Comme si j'étais la seule personne impliquée ici alors que, franchement Ana, on sait tout les deux que c'est pas le cas.

Le détachement et le calme dans sa voix me font frissonner. Je sens mes yeux devenir humide et je me déteste de vouloir craquer pour si peu. Mais je me déteste encore plus d'ignorer tant de choses et de savoir que je peux le perdre à tout moment.

— Arrête, il dit.

— Hein ?

— Arrête de te prendre la tête. T'as tellement de choses à apprendre mais... Je veux pas te laisser filer pour quelque chose d'aussi subtile. J'ai qu'une chose à te dire Ana.

— Qu'est-ce que c'est ?

— L'amour c'est pas une prison, il souffle avant de déposer ses lèvres sur mon front et de quitter la pièce.

Je reste droite comme un piquet pendant au moins dix minutes avant de porter ma main à mon front.

L'amour c'est pas une prison...

. . .

hello mes chats. nouveau chapitre, j'espère qu'il est bien quoi qu'un peu court peut-être haha, dites moi dans les commentaires!

plein d'amour — l e a.

bonnie sans clyde / nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant