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« elle m'a dit tu peux tout lâcher »

anaë
une semaine plus tard

Pour le sixième soir d'affilé, je suis assise sur les quais où j'avais emmené Ken la première fois qu'on s'est vraiment parlé lui et moi. Il s'en est passé des choses ici. Parfois, je me dis que notre relation – ou ce qu'il en reste – est incroyable. Je veux dire, qui passe au moins quatre mois non-stop à parler de tout et de rien, à construire une relation en sachant pertinemment les intentions de chacun sans rien faire ? Nous, j'imagine.

Mes jambes se balançant dans le vide, je repenses à la dernière conversation qu'on a eu ici.

deux mois plus tôt

— J'peux te poser une question ? Il demande.

— Non.

Il rit et passe son bras autour de mon cou pour me ramener à lui. J'éclate de rire et me colle contre lui en lui faisant signe que je l'écoute.

— T'as penser à recommencer tes conneries, parfois ?

Je le fixe longuement sans répondre. Je crois que non. Il a tellement accaparé mon esprit ces derniers temps que je n'y ai pas pensé.

— Pas vraiment, je dis.

— Ah ouais ?

J'hoche la tête et un vrai sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'il se penche pour embrasser mon front.

— J'suis fier de toi.

Je souris en retour et il entrelace nos doigts ensemble tandis qu'on regarde devant nous, ma tête sur son épaule.

— Promet moi que tu recommenceras plus jamais, il dit.

— Quoi ? Je demande doucement.

— Promet moi que plus jamais tu referas ce genre de conneries. Promet moi que c'est derrière toi.

Je me redresse pour le regarder dans les yeux et réponds sans réfléchir.

— Promis.

retour au présent

Je souris en y repensant. Je n'ai jamais repensé à tout ça. C'est définitivement derrière moi. J'entends des légers bruits de pas et je décroche un écouteur pour voir qui est là. Rapidement, deux pieds rejoignent les miens dans le vide et je reconnais parfaitement les puma suède noir qui se balances aux côtés de mes stan smith.

— T'as mis six jours à venir, je murmure.

— J'me demandais si ça en valait la peine, il réplique.

— Et alors ?

— J'crois que ouais.

Je rougis en je sens sa main ramener une de mes mèches derrière mon oreille pour apercevoir mon visage. Je tourne la tête vers lui, les joues sûrement encore roses.

— T'es vraiment bête parfois, tu sais ? Il dit.

Je fronce les sourcils et il continue.

— J'te laisserais jamais me filer entre les doigts Ana. Jamais.

Je rougis de plus belle et me pince les lèvres. Il rit doucement devant ma gêne et fouille un moment ses poches.

— Tiens.

Il me tends une enveloppe et je l'interroge du regard avant de l'ouvrir devant ses encouragements. J'y découvre deux billets aller-retour pour L.A. Mon coeur se sert et mes yeux s'humidifient rapidement.

— T'as pas fait ça... je chuchote.

— Oh si, je l'ai fait. On part dans une semaine.

— Ken, je... Mais... Comment tu peux faire ça après toutes les conneries que j'ai faite ?

Il hausse les épaules en souriant. Je baisse la tête et essaye de ne pas craquer de toute mes forces, mais je me sens tellement idiote qu'un flot de larmes inonde aussitôt mon visage.

— Eh, pourquoi tu pleures ? Il demande, soudainement inquiet.

— J'suis désolée... J'suis trop désolée... J'ai fais n'importe quoi, j'sais même pas pourquoi j'ai voulu te rayer de ma vie et, j'suis tellement débile et j'sais pas pourquoi je pleure mais je... J'suis désolée, c'est tout.

— Arrête, Ana, c'est rien...

Il semble amusé et me sert un peu contre lui. Il baisse la tête vers moi et capte mon regard.

— Tu m'aimes ? Il demande.

— Oui.

— C'est tout ce que j'ai besoin de savoir, il dit en souriant. Le reste je m'en fou. Moi aussi j'ai fait des conneries, et on en fera d'autres, t'inquiète pas.

Je ris à ses paroles et me blottit dans ses bras aussitôt.

— Je t'aime comme un putain d'fou Ana. Je suis dingue de toi et je te laisserais jamais partir, ok ?

— D'accord...

Il embrasse mon front mais je me redresse pour l'embrasser pour de vrai, cette fois. Je dépose mes lèvres sur les siennes et glisse mes mains sur ses joues, tandis que les siennes serrent mon dos de toutes leurs forces. On se serre l'un l'autre, comme si on ne voulait plus jamais se laisser partir.

. . .

hello mes chats. pitié un rebondissement je veux pas finir cette histoire, vraiment... vous avez pensé quoi de ce chapitre?

plein d'amour — l e a.

bonnie sans clyde / nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant