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« ton sourire énervé j'le connais par cœur »

anaë

Ça fait deux jours que c'est la déprime totale. Math est parti, j'ai vu Ken avec Cleo, Hugo est tout le temps en tournage avec Eli. Je suis toute seule et ma seule occupation c'est dormir. J'en peux plus, j'explose.
J'entends qu'on sonne à la porte et je descends tout de même ouvrir, ma couette enroulée autour de moi. J'ouvre la porte sur Rayane et Adrien.

— Yo, dit Rayane en rentrant.

— Salut ma belle.

— Mh. Salut les gars.

Je me retourne et vais m'affaler sur le canapé, toujours enroulée dans ma couette. Les gars ont l'air inquiets et ils s'étalent à côté de moi. Je pose ma tête sur l'épaule d'Adé et Rayane ouvre sa bouche le premier.

— Qu'est-ce que t'as ?

— Rien.

— Hugz nous a dit que tu sortais plus depuis deux jours. Arrête.

Je souffle et roule des yeux mais ne réponds rien. Je commence à avoir une boule au ventre. Je sais que j'agis comme une idiote mais je continue.

— Naë, c'est nous, tu peux nous dire.

Je commence à bouillir et je sais que je vais vraiment exploser. J'ai pas envie d'en parler, je veux qu'il me laisse me morfondre, c'est tout.

— Rien, c'est bon, je lâche sèchement.

Rayane hausse les sourcils et souffle du nez devant mon comportement.

— Casse pas les couilles Anaë ton comportement de branleuse on l'connait nous.

Je lui lance un regard noir sans rien dire. Je veux pas en parler, je veux pas en parler, je veux pas en parler, putain.

— C'est bon Zeu tu vois bien qu'elle veut pas en parler, dit Adrien.

Maintenant c'est Rayane qui fait la gueule mais il ronchonne en silence et ne dit plus rien. Adé allume la télé et tourne sa tête vers moi.

— Tu veux regarder quoi ?

— Naruto.

— D'accord.

Il met netflix et lance l'épisode que j'avais commencé plus tôt. Je me calme un peu et regarde en silence, jetant parfois des regards à Rayane qui finit par me vanner et rire avec moi. On peut pas s'en vouloir avec les garçons, c'est comme ça. Après une petite heure devant la télé j'inspire un grand coup et je décide de vider mon sac.

— J'explose à Paname, j'veux prendre l'air. Ça m'a foutu trop mal de voir Math comme ça.

— On sait, ça nous a tous affecter tu sais...

— J'essaye trop de pas faire de connerie les gars j'vous jure, mais je passe mes journées à rien foutre j'ai besoin que ça bouge.

— Au pire viens on va au parc demain ? Propose Rayane.

— Aller ta gueule, je ris en lui tapant l'épaule.

Il se marre aussi et on se re-concentre sur l'animé. Ils finissent par partir deux petites heures plus tard, me laissant seule à l'appart. Il fait nuit dans une heure et je suis soudainement prise d'une envie d'aller marcher. Je monte m'habiller et enfile un gros sweat avec un legging et des baskets. Je descends les marches trois par trois en regardant mes pieds et c'est en arrivant en bas que je bouscule quelqu'un. Je cri, surprise, et relève la tête. Bien sur.

— Qu'est-ce que tu fous là ?

— C'est Hugz qui m'a dit de passer.

— Bah il s'est trompé, je dis en faisant demi-tour.

Je remonte rapidement jusqu'à ma chambre, énervée, laissant Ken en plan. Je claque la porte et la ferme à clef, me laissant glisser contre celle-ci. Je l'entends se placer de l'autre côté.

— Ana, ouvre-moi.

— Vas t'faire foutre.

Mon cœur commence à battre à mille à l'heure et je veux foutre toute ma chambre en l'air.

— Ana... T'étais pas là, pendant un mois...

— Ferme-là, je hurle de l'autre côté de la porte. T'as pas le droit de m'en vouloir ! C'est comme mon frère !

— Je t'en veux pas pour ça, je t'en veux de m'avoir ignorer, c'est différent.

— Putain tais-toi Ken, tais-toi j'te jure tais-toi... je souffle.

— J'sais qu'il était mal mais c'était pas une raison pour m'ignorer pendant un mois entier ! Il hausse le ton. Un mois bordel Anaë c'est long un mois ! Pas un message, pas un signe de vie ! Rien, pas un seul « je vais bien » pour me rassurer !

— C'était pas une raison pour retourner dans les bras de ton ex ! J'en ai marre de tes mensonges, pourquoi tu t'efforce tant à me dire que t'en as plus rien à foutre alors que forcément c'est faux !

— On parlait de toi ! La vie d'ma mère Ana écoute avant d'aboyer comme ça ! Il cri aussi fort que moi. Je l'ai jamais revu ! Pas une fois ! Tu nous as vu au mauvais moment c'est tout, rien de plus ! Il finit en se calmant.

Je soupire et ma respiration qui était bien trop rapide se calme progressivement.

— Tu sais, t'as vu ce que tu voulais voir. Mais la vérité c'est qu'elle s'excusait pour la dernière fois. Elle me disait qu'elle était contente que je trouves quelqu'un d'autre. C'est ça, la vérité.

— Tu l'aimes toujours... je dis doucement.

— C'est faux.

— Arrête de mentir.

Je l'entends cogner dans un mur et un « putain » sec se fait entendre. Je me recroqueville sur moi même, fronçant le sourcils.

— T'es trop têtu putain ! Tu sais quoi t'as raison l'amour c'est pas ça Ana ! P'tetre que t'es pas faite pour ça même ! T'as ignorer combien de mes messages ce dernier mois ? Nan, combien t'as supprimé avant même de les lires ? T'as pensé combien de fois à comment me sentais, moi ? Pendant que je m'inquiétais comme un fou toi t'étais là dans ta petite bulle ! Et moi si Hugo avait pas été là j'aurais pu croire que t'étais morte en vrai hein, à ce niveau là. J'ai pensé à toi tout les jours, à chaque heure, à chaque minutes, à chaque secondes... Et toi t'as même pas été foutue de me dire que t'allais bien. Alors tu sais quoi t'as raison, si c'est ça l'amour, j'en veux pas non plus.

J'entends ses bruits de pas dans les escaliers mais ne bouge pas. Le visage inondé de larmes, rongée par la culpabilité.

. . .

hello mes chats! alors alors ce chapitre ? à votre avis c'est quoi la suite ?

plein d'amour — l e a.

bonnie sans clyde / nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant