♥️2♥️ Un ange a rendu l'âme

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On m'a soupçonné à la cité d'être étroitement mêlé au braquage de la station-service

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On m'a soupçonné à la cité d'être étroitement mêlé au braquage de la station-service. Après tout, il n'y avait pas de Samy sans Adel. Mais j'ai nié. On m'aurait accusé de ne pas l'avoir aidé et je me sentais déjà assez coupable vis-à-vis de Khalti Houria.

Les journées se sont succédé. L'état de ma mère empirait à mesure que le temps passait. Elle souffre de tuberculose depuis plusieurs années mais la maladie s'est développé à un stade où plus aucun médicament ne pourrait lui redonner sa santé d'avant. Son état empire de jours en jours sans que rien ne semble pouvoir l'empêcher de souffrir. Tout ce qui pourrait lui faire du bien nécessite l'intervention de personnels dont nous n'avons pas les moyens ou de médicaments que la sécu ne rembourse pas.

Fut un temps où elle allait bien. La maladie ne s'est mise à se développer qu'il y a trois ans mais le cauchemar semblait déjà durer depuis une éternité. Elle passe la plus claire partie de son temps allongée dans sa chambre. Ma tante Alma fait le maximum pour venir à la maison l'aider dans certaines tâches du quotidien.

C'était mieux avant, quand mes grands-parents étaient encore vivants. Aujourd'hui, personne n'est assez solide pour s'occuper activement d'Umi et moi. Le temps passe, ma mère n'a jamais été aussi maigre et fatiguée. Je ne sais même pas comment elle fait pour se lever. Je n'ai plus qu'elle, qu'est-ce que je deviendrais si elle part.

[...]

Vendredi 2 août 2013 / 14:00 🕑

Elle n'avait pas arrêté de tousser aujourd'hui, des dizaines de mouchoirs ensanglantés traînaient sur le sol.

« Bouge pas, Umi, je te ramène un verre d'eau. »

Je suis passé au salon téléphoner à Alma. Je pouvais plus rester ici. Ça me faisait trop mal de l'entendre. Je suis pas doué pour apaiser ses douleurs, je ne lui apporte que des préoccupations.

Finalement, ce sont plusieurs de mes tantes qui ont débarqué, elles ont toutes affiché des mines inquiètes quand elles l'ont aperçu pâle, étendue sur son lit.

J'ai préféré les laisser seules et sortir déambuler près de la plage en songeant à Samy, aux cours auxquels je ne prends plus part depuis des mois, au monde qui s'écroule autour de moi, à ce que me réserver l'avenir. Que vais-je devenir, hein ? Je sais rien faire et je pourrais pas dealer toute ma vie, ils m'auront un jour comme ils ont eu Samy. Si je n'étais pas née entre ces six tours, si mon père ne s'était pas barré, j'aurais eu une autre vie.

Je ne suis revenu que plusieurs heures plus tard alors que le soleil s'était déjà couché. Il y avait beaucoup plus de monde que quand je suis parti. Toutes la mine triste, elles me fixaient avec pitié. L'ambiance était sinistre, lugubre, rien de bon ne semblait s'annoncer.

« Ce n'est que moi, pas besoin de faire vos mines d'enterrement »

On ne s'exprime qu'en arabe entre nous même si le français est une langue qu'elles maitrisent pourtant tout traduire ne servirait pas à grand-chose, ça n'a été que plaintes et gémissements.

« Oh, Adel» a pleurniché l'une d'elles en courant dans mes bras. Je ne lui ai pas rendu son geste, dans l'incompréhension de ce qui était en train d'arriver.

Une autre s'est mise à pleurer tandis que ma tante Alma a baissé la tête.

« Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que vous me voulez ? »

Mais dans ma tête, même si je ne voulais pas l'avouer, je comprenais. Il était arrivé quelque chose à ma Yemma. J'ai couru jusqu'à sa chambre. D'autres femmes que je connaissais de vue étaient assises autour d'elle sur des chaises. Ma mère était allongée sur son lit, les yeux fermés, l'air sereine.

« Je suis désolé, Adel, ta maman, Allah y Rahma ( Que Dieu lui accorde la clémence ).

—Quoi ? Non, je suis juste allé faire un tour.

—Hanane a toujours été très malade.

—Je le sais qu'elle était très malade, qu'est-ce que vous lui avez fait ?»

J'ai paniqué et couru la secouer. Mais elle ne bougeait pas. J'ai insisté jusqu'à en avoir mal aux bras mais rien. Non. Tout sauf ça, dites-moi que je rêve, dites-moi qu'il n'est pas entrain de se passer ce que je crois. Pas Umi, putain, ça pouvait pas m'arriver à moi. Pas maintenant. Elle était censée rester immortelle pour moi. J'arrêterai toutes mes conneries si elle pouvait se réveiller.

« S'il vous plaît, aidez-moi

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« S'il vous plaît, aidez-moi. Elle ne se réveille pas. »

Mais elles n'ont rien fait si ce n'est que me prendre en pitié. Je me suis mis à tout cassé dans la pièce : les armoires, les vitres, les murs. Je n'étais doué que pour ça, moi, détruire tout ce qui m'entourait.

Tout ce que j'ai récolté en m'acharnant sur les miroirs a été des bouts de verre plein le visage, mes phalanges étaient en sang. J'ai finit par m'asseoir par terre et crier de douleur. Mais ce n'était pas mes blessures qui me faisaient mal, c'était Yemma.

 Mais ce n'était pas mes blessures qui me faisaient mal, c'était Yemma

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Adel et Thelma : Les mondes inversésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant