♥️26♥️ Correspondance avec l'enfer

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Vendredi 10 Octobre 2013 / 4:00 🕓

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Vendredi 10 Octobre 2013 / 4:00 🕓

Tout a commencé d'un coup, comme ci quelqu'un avait enclenché le bouton start. En un rien de temps j'étais à nouveau sur la plage des Catalans, dans ma ville natale.

J'ai senti que Sophia s'était arrêtée de marcher derrière nous tandis que Samy, lui, continuait d'avancer.

« Tu ne viens pas, So ? » lui ai-je demandé abandonnant mon partenaire de marche.

Sam, soucieux de ne plus entendre personne autour de lui, a tourné la tête et fait demi-tour, les mains dans les poches. Il nous a interrogé du regard chacun notre tour.

« Non c'est bon » a répondu Sophia en secouant la tête d'un petit sourire qui se voulait réconfortant. Celui même qui la caractérisait si bien. « Je vais vous attendre ici.

- S'il n'est déjà pas rassurant pour un mec de seize ans de rester près d'une plage tout seul ça l'est encore moins pour une fille, est intervenu Samy pas très emporté par l'idée de la laisser seule ici.

- Je ne suis pas seule, s'est-elle défendu, regarde tous ces gens autour de moi. Les rues sont presque aussi peuplées que dans la journée, personne ne dors jamais à Marseille et encore moins l'été. »

Il a hoché les épaules, que très peu convaincue mais a tout de même fini par acquiescer.

« Si tu le veux tellement. Il n'y a que des Français et des touristes de ce côté si de la ville, essaie de te fondre dans la masse.

- T'es sûr ? ai-je demandé à So toujours indécis mais elle a hoché la tête.

- Ouais, je ne ferai que vous ralentir. Je sais que vous n'avez pas l'habitude de me voir dans vos pattes, ce n'est pas votre faute si... »

Elle n'a pas terminé sa phrase parce que tout le monde savait très bien à quoi elle faisait allusion. Sophia avait passé toute la nuit à pleurer, recroquevillé sur le lit de Sam et c'était aussi parti pour durer la journée si Samy qui ne supportait plus de l'avoir chez lui, a préféré qu'on sorte la promener loin de la cité.

Ça la calmait tout le temps s'éloigner de la tess quand elle était plus jeune. Ouais, même à l'époque So pleurait pour un rien. Mais on ne pouvait pas lui en vouloir cette fois. Elle avait des raisons de se sentir aussi mal. Même si d'autres nanas seraient restées fortes en ces circonstances, Sophia ne l'était pas et ce malgré elle.

Son grand frère râlait toujours quand on rentrait à vingt heures parce que nous n'avions pas l'âge de rester dehors aussi tard et aussi loin tandis que sa mère se contentait de nous sourire et de nous remercier pour l'avoir consolé. Ouais parce que c'était aussi un autre défaut de Sophia. Quand ça commençait, rares étaient les personnes qui arrivaient à l'arrêter.

Elle avait finalement cessé de sangloter définitivement alors qu'on déambulait entre les stands de la foire d'été du premier arrondissement.

Mais aujourd'hui, assise sur le bord de la promenade, Sophia n'avait jamais été aussi silencieuse et ce sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être avait-elle ressenti le besoin d'être seule. Peut-être que ce qui s'était passé hier l'affectait encore. Ou alors elle devait se considérer comme un poids. Samy parfois pouvait s'avérer lourd et vous faisait comprendre de manière peu subtile qu'il ne voulait pas de vous. Mais ce n'était pas le cas aujourd'hui et la raison de sa mélancolie en cette fin de soirée restait inconnue.

Adel et Thelma : Les mondes inversésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant