♠️61♠️ On fera ça bien

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Mercredi 30 Avril 2014 / 14:00 🕑

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Mercredi 30 Avril 2014 / 14:00 🕑

C'est drôle de voir comment Thelma se forçait à faire semblant d'être heureuse quand bien même elle ne l'était pas. Qui aurait cru que Thel, la fille qui rechignait à dormir parce qu'elle avait peur d'un rêve dont elle ne se souvenait même pas finirait par passer ses journées à roupiller.

Elle faisait semblant de sourire quand elle voyait que je la regardais mais c'est parce qu'elle avait peur que je l'abandonne. Elle était archi nulle dans le rôle de la fille qui allait bien. Ce n'était plus vraiment Thelma, juste une personne qui essayait de lui ressembler. Au-delà de ses yeux qui parlaient pour elle, c'était tout son comportement qui avait changé.

Elle pouvait aussi bien me traiter comme un inconnu, quand je dis inconnu c'est réellement me regarder dans les yeux comme si elle essayait de savoir qui j'étais que me regarder avec tendresse comme elle avait l'habitude de le faire avant.

Parfois je la surprenais me regardant comme si elle essayait de savoir qui j'étais. Elle détournait les yeux quand je la surprenais, parfois pendant des dizaines de minutes et ça me faisait peur.

On essayait de se reconstruire, peut-être qu'on devait passer par toutes ces phases pour une relation plus durable dans le futur. Je devais lui prouver que je serai toujours là pour elle, pour le meilleur comme pour le pire comme on dit. Peut-être qu'elle finirait par redevenir comme avant.

On passait la majeure partie de notre temps chez elle, soit allongés sur le lit où je lui parlais de tout ce qui se passait à l'aquarium et quand j'en avais marre je me taisais et il ne lui fallait pas longtemps pour s'endormir ou bien au bord de l'étang à se laisser brûler la peau par les températures estivales naissantes. Mais il suffisait d'être au milieu d'autres personnes comme à la nouvelle foire qui s'était installé provisoirement à Base Castel ou encore au restaurant pour qu'elle rentre à nouveau dans un état psychotique et se renferme sur elle.

Alors je faisais la conversation pour nous deux, je me sentais moins seul comme ça. Le pire dans l'histoire c'est que ça ne me dérangeait pas tellement au fond. De toute façon, au fur et à mesure des jours, je crois que je me faisais à l'idée que Thelma ne serait plus jamais comme avant. Ce n'était peut-être pas si mal au fond. On ressortira tous les deux grandi de cette épreuve.

Mais s'il y a bien une chose que j'ai comprise durant cette semaine à Édimbourg c'est que ce n'est pas en restant ici que Thelma irait mieux. Cette ville l'avait pourri, et même si c'était dur de se dire qu'on n'était pas suffisant pour rendre heureuse la personne qu'on aime, j'ai mis ce que je ressentais de côté. Partir m'est apparu comme une évidence. Pas pour toujours bien sûr, mais s'en aller loin d'ici, là où personne ne serait capable de nous reconnaître allait sûrement lui faire du bien. Pas de forêt maléfique, pas de Charlotte ou Leon, pas de Zeeshan ou Gloria, pas de manoir néfaste. Rien, juste nous deux.

J'ai dit à Dieu à Néfertiti sans prendre conscience de ce que cela signifierait pour moi. Je n'ai même pas réfléchi à ce que je faisais, j'avais simplement l'impression que c'était ce qu'il fallait que je fasse. Pour nous, pour elle.

Adel et Thelma : Les mondes inversésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant