❌ Depuis toujours la haine cause la perte de centaines d'âmes. Emplis d'une irrésistible envie de vengeance, de gloire et d'argent, nombreux sont ceux qui chaque année y passent. Les ambitions et désirs d'un tiers n'ont eu de cesse de provoquer la m...
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Jeudi 3 avril 2014 / 21h00 🕛
Seul. Assis devant l'aquarium à orque. Je sais même plus depuis combien de temps je suis là. Je ne compte de toute façon plus les fois où je me suis retrouvé ici. Il semble que ce soit le seul endroit où penser à Thel ne me fasse pas mal. J'avais l'impression de ne rien valoir devant des créatures aussi grandes. Déjà que je n'en pensais pas moins. Je ferme les yeux et je m'imagine m'enfonçant de plus en plus profondément dans l'eau. Et l'espace de plusieurs instants je souhaite y rester pour toujours. Le goût que j'avais réussi à retrouver à la vie est en train de se tailler, comme si je n'avais plus de raison d'exister maintenant.
Et puis tout a changé un jour quand Zeeshan a tenu à ce que je fasse autre chose de mes soirées que rester à Nefertiti. Je sais que c'est lui qui a demandé à Dan de me filer le poste, pourquoi un homme qui se méfiait autant de moi l'aurait fait sinon.
Mais même si Dan était sur ses gardes au point qu'il ait fait installer des rayons laser autour des salles interdites, ce que j'ai trouvé à Nefertiti m'a apporté beaucoup plus qu'une simple discrimination de plus et elle est apparu sous le nom d'Anna. J'en savais rien à l'époque mais elle allait être ce qui serait l'une des personnes les plus importantes de ma vie.
On l'appelait crinière de lion à cause de son importante masse de cheveux blonds, une version caucasienne de Fatima et de sa touffe de cheveux où tout le monde s'amusait à coincer des stylos. Avec son style de clochard à chien, ses airs de hippies et ses cheveux mélange de lianes multicolores, de dreads, et de tresses, Anna était le strict opposé de Thelma et de ses cheveux plus soyeux tu meurs.
Mais Différente aussi dans le sens où elle n'était pas lunatique, pas atteinte mentalement, qu'elle n'avait pas un tas de problèmes sur le dos.
Ni elle ni tous les autres qui travaillaient avec moi n'étaient amis avec moi par dépit. Or c'était la seule raison pour laquelle Thel s'était rapprochée de moi. A Saint-Pierre, je n'ai jamais eu l'impression d'être à ma place mais le soir, après les cours je retrouvais le seul endroit qui ne me faisait pas me sentir mal, même à la cité ce n'était plus pareille. On oubliait tout ici, les origines, les religions diverses et variées de chacun. Les amitiés ne se faisaient pas en fonction du salaire des parents.
Je lui en aie tellement fait baver l'année de mes dix-huit ans que ça me remet dans le mal quand je pense par tout ce par quoi on est passé. Hessoul, Anna c'est un autre chapitre de ma vie, ce n'est seulement plus tard qu'elle deviendra importante de toute façon, vaut mieux revenir sur l'histoire principale.
Le temps a défilé seul. Je travaillais tous les soirs après les cours et facilement toute la journée les weekends. On était une équipe de dix aux mêmes postes. À tour de rôle on s'occupait de l'accueil, des groupes scolaires ou de touristes, des spectacles d'otaries dont étaient responsables Claudia et Souad, de superviser les soigneurs ou nettoyer l'enclôt des pingouins ou des tortues. Ça va, c'était pas si mal, ça m'aidait à oublier Thel qui ne voulait pas de moi. J'étais trop occupé pour perdre du temps à me morfondre. Pourtant Dieu sait que ce n'est pas si simple d'oublier la personne que t'aimais le plus surtout quand tu la croise presque tous les jours.
