Lundi 9 Septembre 2013 /10:00 🕗
Elle était assise au bord du toit, ses pieds se balançaient dans le vide. Les mains posées sur le béton froid, de part et d'autre de ses cuisses, elle regardait au loin. Elle murmurait, je l'entendais mais j'étais incapable de savoir quoi. Je ne me souviens plus de ce que je lui ai dit, sûrement que ce n'était pas prudent, le sol était humide depuis l'aube, elle avait sursauté et reculé avec précipitation. C'est fut la première fois que je l'ai vu.
Je ne sais pas vraiment ce qui fait que j'ai si longtemps attardé mon regard sur elle. Il est de coutûme de citer les yeux, mais ce jour-là, malgré la grâce qu'elle dégageait, tout ce qui ressortait était son visage incroyablement triste, comme si son créateur l'avait laissée inachevé ...
Il y a des choses qu'on oublie tout comme des choses qu'on s'efforce de retenir à travers le temps malgré le caractère éphémère de nos souvenirs, pourtant je n'ai pas besoin de faire d'effort pour me rappeler la première fois que je l'ai vue. J'ai en mémoire la moindre parcelle de son visage.
Thelma était belle, c'était évident aux yeux de tous mais ce n'est pas ce qui m'a marqué ce jour-là, c'était bien au-delà de tout sentiment rationnel, un lien indescriptible, comme si je venais de retrouver une personne perdue que je ne savais pourtant pas chercher, un morceau de moi-même, la dernière pièce du puzzle. Je me suis toujours demandé pourquoi Dieu m'avait envoyé sur terre, je me suis toujours senti si vide, elle semblait être toutes les réponses que j'attendais.
Avec les yeux que j'ai aujourd'hui je me dis que j'ai été naïf à l'époque de ne pas avoir compris tout de suite mais la fascination que j'avais pour elle m'empêchait de l'imaginer telle qu'elle était réellement. Je parle là de cette fille au cou maigre, aux veines marquées et aux yeux cernés que tout le monde voyait. Thelma n'était plus que l'ombre d'elle-même quand j'ai fait sa connaissance, elle n'avait plus grand-chose à voir avec celle qu'elle était avant pourtant j'en avais rien à faire tous les défauts que les gens pouvaient trouver chez elle, je n'avais jamais ressenti ça pour personne.
Toutes les marques qu'elle pouvait avoir se transformaient en trait sublime. Elle effaçait le monde autour d'elle comme une gomme efface les mauvaises traces laissées par le temps.
VOUS LISEZ
Adel et Thelma : Les mondes inversés
Teen Fiction❌ Depuis toujours la haine cause la perte de centaines d'âmes. Emplis d'une irrésistible envie de vengeance, de gloire et d'argent, nombreux sont ceux qui chaque année y passent. Les ambitions et désirs d'un tiers n'ont eu de cesse de provoquer la m...