♠️33♠️ Et nous au milieu de cette guérilla

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Samedi 6 Octobre 2013 / 22h00 🕚

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Samedi 6 Octobre 2013 / 22h00 🕚

« Ça va aller, ça aurait pu être pire, tu sais, je veux dire qu'elle aurait pu tomber sur du béton plutôt que sur un sol souple.

— Je sais.

— Ok, appelle quand t'as des nouvelles.

— Ouais...

— Je dahak pas, fait pas celui qui n'a pas entendu. On est pas là pour te sucer chaque fois que tu décides de partir. Une fois ouais mais pas deux. Tu fais ton choix, maintenant. »

Je l'ai regardé sans expression.

« Tss » Il a secoué la tête de droite à gauche. «  Un cas perdu ce mec. » Me tournant le dos, il est rentré dans son bloc.

J'ai haussé les épaules et rejoins Isaiah dans la voiture qui m'a de ses gros yeux bruns fait comprendre que je devais mettre ma ceinture.

C'est bon.
Maintenant il faisait nuit noire.
La voiture a pris le chemin de l'autoroute.
Et la lune nous suivait.
Et le silence perdurait.
Cet infini silence oppressant ou apaisant selon les situations.
Les voitures roulaient plus vite sur la voie opposée.
Le chauffeur a changé de station sur de la musique classique.
Foutue musique classique si caricaturale et dont je ne connaissais aucun musicien.
Et mon cœur avait chaque fois un peu plus mal.

Bientôt une heure s'est écoulé et il me semblait regretter ce que j'avais pu dire à Zeeshan.
Et voilà, tout était fini maintenant. J'allais rentrer à Marseille et laisser derrière moi ces deux derniers mois. Plutôt que d'avoir des remords, j'étais apaisé de ne plus être un danger pour eux. Tout le monde se porterait mieux sans moi. Et si tous ces cousins, ces oncles, tantes avaient de l'appréhension à me rencontrer, il avait finalement compris que le Adel qu'ils imaginaient dans leur rêve n'était pas  moi.

Pas moi.

Pas moi.

Si retour au bercail est souvent synonyme de reprise d'habitude, même s'il s'agissait de la cité où j'avais grandi que j'allais retrouver, ce n'était pas chez moi que je rentrerai. Chez moi n'existait plus et les personnes avec qui je vivais jour et nuit non plus.

Une autre heure a défilé sur le cadran de la voiture.

« Bientôt on apercevra la tour de ton père. T'as déjà eu la possibilité de visiter l'entreprise ? »

Il me regardait dans le miroir. J'ai détourné les yeux et reporté mon regard sur les voitures qui défilaient sur l'autoroute.

Adel et Thelma : Les mondes inversésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant