Fake ?

Scène 27

La soirée se termina tard, mais pas au bout de la nuit, Maelys y veilla.

- Je suis sûre que tu as envie d'un bon bain glacé, susurra-t-elle en lui montrant l'océan, alors qu'ils arrivaient à l'hôtel.

- J'ai plutôt envie d'une bonne bouteille de bière, soupira-t-il en regardant celle qu'il avait à la main, vide.

- Tu as assez bu.

Elle le raccompagna jusqu'à la porte de sa chambre.

- Allez, bonne nuit, Sad.

- Bonne nuit, répondit-il sans faire mine de rentrer.

Elle hésita, puis finit par se rapprocher de sa porte de chambre. Elle s'arrêta à nouveau et se retourna vers lui.

- Est-ce que tu veux rester avec moi ? proposa-t-elle. Juste... pour les apparences, bien entendu.

Il la dévisagea, puis fixa sa porte close.

- Pour les apparences... souffla-t-il.

Il s'arracha à sa contemplation et la rejoignit.

- Pour les apparences, oui... Je veux bien.

Elle déverrouilla et entra, soulagée. Elle n'avait pas envie de le laisser tout seul. Et elle n'avait pas envie d'être seule. C'était juste ça, qu'est-ce que ça aurait pu être d'autre ?

Sans rien dire de plus, elle se rendit à la salle de bain et se prépara pour la nuit. Changée, elle se glissa sous les draps. Pour les apparences, oui, juste ça. Mais pour les apparences, on pouvait aller loin, jusqu'à se rouler dans les draps, jusqu'à crier de plaisir... Elle se pelotonna sous la couette, soudain frileuse.

Sad rejoignit la salle de bain, puis comme la veille se glissa dans le lit, mais cette fois, se colla au dos de Maelys et referma ses bras sur elle.

- Bonne nuit, murmura-t-il d'une voix pleine de tristesse.

Si sur le coup, Maelys s'était raidie, elle se détendit et serra ses mains dans les siennes. Pourquoi était-il si triste ?

- Bonne nuit, Sad, répondit-elle tout bas.

Elle glissa doucement un pied contre les siens et le caressa, puis elle ferma les yeux et se força au calme. Son cœur battait la chamade.

En pensée, Sad glissa ses mains sur elle et elle soupira doucement. Tout le reste se passa dans un rêve que l'alcool lui apporta sans attendre, bercé par la chaleur de son corps.

Maelys l'écouta s'endormir, puis chercha elle-même le sommeil. Il était en train de se passer un drôle de truc entre eux en ce moment, mais c'était bizarre et compliqué, alors elle perdit le fil de ses pensées et s'endormit.