Scène 13

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Quelques heures plus tard, l'avion atterrit et tout ce petit monde s'installa dans un grand hôtel du bord de mer. Dès le lendemain matin, ils se retrouvèrent sur la plage fermée au public pour le tournage.

- On aurait dû faire la fête, hier, pour se mettre dans l'esprit naufrage, remarqua Sad pour sa partenaire.

Dans ses vêtements désuets abîmés, il avait l'air sorti d'un autre temps. Il ne pouvait pas s'empêcher de sourire devant la tenue de soubrette que Maelys avait retrouvé. Il adorait ce costume.

- Je préfère avoir toute ma tête pour jouer, répondit-elle en s'asseyant à côté de lui.

Elle posa les doigts sur la fausse plaie qu'elle avait à la tête, gênée par l'excès de maquillage.

- J'ai mis toute la journée d'hier à m'en remettre...

Il rit.

- J'ai passé la nuit à répéter pour ne pas m'endormir... Tu es allé voir ? Il va falloir faire trempette et elle est gelée...

- Ça va être génial, j'adore l'eau, et le froid, on s'y habitue.

- Si on ne refait pas quinze fois la prise, ça ne durera pas longtemps. Tu as dû prendre ton pied dans les scènes de piscine, alors...

Elle lui sourit et hocha la tête.

- Pas toi ? On dirait que tu n'aimes rien, ici.

- Moi ? J'aime rien de rien. Tu as entendu Lys ? Je suis un blasé de la vie. L'argent, le succès, tout ça...

Il attrapa une pierre et la lança dans l'eau.

- Ah bon ? Il y a pourtant bien quelque chose qui te fait te lever le matin. La plage de sable fin ?

- Mon agent ? proposa-t-il.

- Parce que tu l'aimes bien ou parce qu'elle est sans pitié ?

- Parce qu'elle vole mes couvertures...

- Oui, j'imagine que c'est une bonne raison. Et le fait que tu n'aimes rien, ça a un rapport avec ton divorce ? Ou tu as toujours été comme ça ?

Il se leva.

- Je n'ai aucune envie de parler d'Anna. Le divorce sera prononcé le mois prochain et d'ici là, je n'aborderai pas le sujet avec qui que ce soit.

Il s'avança vers l'eau et commença à entrer lentement.

- Ok... souffla-t-elle. Il me sort la réponse toute faite pour les journalistes.

Elle se doutait qu'il avait dû répéter son speech un paquet de fois et que ça ne devait pas être agréable, mais il était hors de question que la conversation se termine de cette manière.

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