Scène 39

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- On a été sage pendant deux semaines... commença Sad.

- Et alors, répondit-elle en remontant ses mains sur son torse. Et tes principes ?

- Anna continue à me pourrir la vie même après trois mois de séparation... murmura-t-il.

- Tu l'aimes ?

- Je l'ai aimée. Vraiment. Maintenant, je la déteste. Plus que quiconque.

- Et... elle veut divorcer ou c'est seulement toi ? Je n'ai pas l'impression qu'elle te voulait du bien, mais comme il ne faut pas croire les tabloïds...

- C'est moi qui ai demandé le divorce quand j'ai découvert qu'elle me trompait. Mais elle a déposé une demande en même temps qu'une plainte pour violence conjugale. On s'est marié sans contrat et tout est à moi. Quand le divorce sera prononcé, elle se retrouvera sans rien. C'est pour ça qu'elle tente de me faire cracher le plus possible sous n'importe quel prétexte.

Maelys remonta une main sur sa nuque.

- Dernière question... tu es croyant pratiquant ?

Il rit.

- Non... C'est juste que... J'aimais Anna. Ça n'allait plus très fort entre nous ces derniers temps, mais je ne l'ai jamais trompée. Mais elle si. Et... je...

- Je crois qu'au point où vous en êtes, ça ne lui fera ni chaud ni froid si je t'embrasse... Mais ce que je me demande, c'est si toi tu en as envie.

Il se mordit la lèvre puis s'approcha lentement.

- Psychologiquement, je pense que je le regretterais, murmura-t-il tout près de son visage. Et puis...

Il déposa un baiser à la commissure de ses lèvres et s'écarta.

- Tant que tu n'auras pas largué l'autre connard, c'est hors de question, sourit-il en nageant à reculons. Je ne serai pas l'amant de la maîtresse.

- C'est vrai...

Elle secoua la tête.

- Je n'arrive même pas à croire qu'on en soit là. Tu es bien plus sage que moi, on dirait.

- Je ne suis pas sage, mais j'ai beaucoup souffert ces derniers mois. J'ai pas mal désillusionné aussi.

Il bascula légèrement en arrière pour regarder le ciel.

- Mais dans deux semaines, je serai libre. Et alors là...

Il sourit.

- Je me taperai tous les premiers rôles féminins avec qui je tournerai, des mannequins, des chanteuses... Tout ce qu'on m'a collé sur le dos toutes ces années et que je n'ai pas pu faire. Ouais. Je vais me faire plaisir.

Là, Maelys grimaça, dégrisée. Ah, ouais... D'accord. Là, le charme était complètement rompu, et c'est d'ailleurs ce qui lui fit comprendre qu'il y avait bel et bien eu un charme. Son respect de ses principes lui avait fait presque croire qu'elle était quelqu'un de spécial pour lui. Quelle connerie...

- Les mecs, soupira-t-elle simplement.

Il rit.

- Et ouais...

Il se rapprocha d'elle et chatouilla ses côtes.

- Mais grâce à toi, je me serai bien amusé quand même.

Elle le repoussa et le gicla en riant, encore plus amère.

- Et si on sortait de l'eau et qu'on allait dans un endroit où il y a du bruit et de l'alcool ?

- Quel revirement, fit-il cynique.

- Ce ne serait que justice, un peu de la soirée comme moi, un peu de la soirée comme toi, non ? Ce n'est qu'une suggestion.

Il s'approcha, prédateur.

- J'ai envie de passer une soirée de folie... de faire... des bêtises... C'est trop dur d'être sage. Ça ne me ressemble pas d'être sage...

Elle gronda et tenta de reculer. N'y parvenant pas, elle le gicla.

Il plongea, l'attrapa et la coinça contre lui. Pourquoi lui faisait-elle cet effet ? Pourquoi alors que toutes les autres le révulsaient, l'insupportaient ? Juste parce qu'il avait franchi la ligne ? Parce qu'il avait appris à la connaître un peu ? Il avait envie de tout envoyer balader. Ses principes à la con, son idylle avec son producteur... Tout... Pour l'embrasser, lui faire l'amour maintenant... Mais non... Parce qu'après avoir déballé ses grandes idées, céder maintenant aurait fait de lui le dernier des cons.

- Allons-y, souffla-t-il. Si tu en as envie.

- Je crois que c'est la première fois que j'en ai vraiment envie, soupira-t-elle. Allons-y.

Elle plongea sous l'eau une dernière fois pour en profiter puis nagea pour rejoindre la plage la première en direction de leurs vêtements.

Il gémit pour la lune et plongea à son tour avant de la rejoindre. Parfois, vraiment, il se trouvait stupide.

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