Scène 26

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Ils quittèrent la voiture et entrèrent dans le club que Sad avait choisi. Bruit, monde, Maelys se sentit immédiatement agressée, mais fit comme si de rien était.

Sad déposa un gros billet devant le barman.

- C'est open bar, lui dit-il. Une vodka rouge et un hydromel pour commencer. On sera là-bas, ajouta-t-il en lui montrant une alcôve protégée par des barrières de velours carmin.

Il guida Maelys jusque là, discuta avec le videur qui leur ouvrit.

- Alors ? fit Sad à son oreille en passant un bras autour de ses épaules. On en est où dans notre relation ? On a couché ensemble, c'est ça ? Et tu ne l'assumes pas ?

- Quoi ? fit-elle perdue. Ah... euh... oui, j'imagine. Pourquoi ce serait moi qui n'assume pas ?

- Parce que c'est toi qui étais furieuse, ce matin...

Elle grimaça. Cette façon de parler tout près d'elle, de la serrer contre lui, ça lui donnait des frissons.

- Bon, d'accord. Ça devait pas être génial parce que je n'en ai pas gardé le moindre souvenir, ajouta-t-elle moqueuse. Et la suite du programme, c'est quoi ? Tu m'emmènes en boite et tu me saoules pour remettre le couvert ? C'est nul...

- Carrément... Non. On s'est fâché, on s'est fait gronder et on fait la paix, avant de réaliser notre grand amour...

- Qui dit réconciliation, dit cadeau, remarqua-t-elle. Je pense qu'on n'en est pas plus loin que ça, sinon ça va trop vite.

- Un cadeau ?

Sad fouilla ses poches.

- Je dois avoir un chewing-gum si tu veux, ricana-t-il.

- Garde le pour quand tu auras bu et que tu voudras m'embrasser, dit-elle en faisant la moue. Bien, et sinon, comment est-on censé mener des réconciliations ? Ah ! Oui, forcément.

Elle prit leurs verres et lui remit le sien.

- Trinquons à notre réconciliation sourit-elle. Je trouve rien de mignon à te proposer, mais ce sera déjà ça.

Sad trinqua avant de retirer la gourmette qu'il portait au poignet et de la lui tendre.

- Prends-en soin, parce que j'y tiens, lui dit-il.

Maelys se mordit la lèvre et l'accepta. Elle la passa et noua ses bras autour de son cou. Alors elle se pencha sur ses lèvres. Elle l'embrassa, mais pas pour de vrai, un baiser de cinéma dont on ne voit rien et où les lèvres se frôlent à peine, ils en avaient déjà échangé plusieurs avec ce film, mais celui-là la perturba un peu. Ce n'était pas pareil hors d'une scène. Même si quelque part, c'en était une aussi...

Par réflexe, Sad lui donna la réplique, passant ses mains dans son dos comme s'ils échangeaient le plus tendre des baisers. Il s'écarta lentement les yeux mi-clos, puis lui sourit.

- Buvons, dit-il en reprenant leurs verres. À l'officialisation de notre relation.

Elle avala une gorgée d'hydromel.

- Voilà, murmura-t-elle. Ça, c'est fait. Et en dehors de tout simulacre...

Elle trinqua à nouveau avec lui.

- J'espère qu'on arrivera à s'entendre. Je t'ai toujours admiré en tant qu'acteur.

- Tu as volontairement auditionné pour le rôle ? demanda-t-il sur le ton de la conversation en se renversant dans le siège.

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