Scène 49

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Sad n'avait vraiment pas l'air bien. Ça se comprenait, évidemment, mais Maelys n'aimait pas le voir comme ça. Pour lui changer les idées, elle se lâcha, tenta de le faire rire, joua à l'allumer, se dépensa toute entière juste pour qu'il se change les idées autrement qu'en picolant. Cela tint une bonne partie de la soirée, mais au prix de son énergie. Épuisée, elle rendit les armes.

- Allez, j'en peux plus. Tu m'invites toujours ?

- Ouais... Viens.

Il mêla ses doigts aux siens et quitta le club.

- Tu vis loin ? demanda-t-elle en se laissant guider.

- Je ne vis nulle part, mais j'ai un appartement en ville.

Dès qu'ils eurent mis un pied dehors, des flashs crépitèrent et des voix s'élevèrent.

- Ce sont eux !

- Viens vite ! rit Sad en l'entrainant jusqu'à la limousine.

Elle se laissa entraîner, amusée.

- Ils ont veillé tard... Tu crois que c'est le type avec son appareil photo qui nous a vendu ?

- Bof, il a suffi qu'on nous suive... Ces types-là sont coriaces.

Installés dans la limousine, ils échappèrent aux journalistes et retrouvèrent le calme au son du ronronnement du moteur. Fatiguée, Maelys s'allongea, posa sa tête sur la cuisse de Sad et ferma les yeux. Il caressa ses cheveux et dévia sur sa main qui agrippait son pantalon.

- Tu la portes toujours, remarqua-t-il en jouant avec sa gourmette.

- Évidemment, murmura-t-elle déjà presque endormie.

- Évidemment, répéta-t-il amusé.

Comme elle dormait profondément alors que la limousine s'arrêtait, il sortit, la souleva dans ses bras et l'emporta jusqu'à son penthouse. Maelys se réveilla alors qu'il déverrouillait la porte d'entrée.

- Je suis désolée, souffla-t-elle en resserrant ses bras autour de son cou. Je ne pensais pas que je m'endormirais.

- C'est rien, murmura-t-il en poussant la porte. Te réveille pas.

Il avança dans un long couloir sombre et entra dans la chambre où il la déposa sur le lit. Il se redressa et commença à la déshabiller, défaisant les sangles de ses sandales. Maelys se laissa faire, les yeux clos.

- C'est pour ça que tu me disais de ne pas me réveiller ? souffla la jeune femme le sourire aux lèvres. Parce que tu comptes abuser de moi pendant mon sommeil ?

- Carrément, sourit-il. Tu m'as aguiché toute la soirée, il faut en payer le prix, maintenant...

Il chercha la fermeture de sa robe et la lui retira à son tour. Une main sur sa poitrine, elle lui montra ses cheveux.

- Les épingles, aussi, quémanda-t-elle.

- Bien, madame... dit-il en levant les yeux au ciel.

Il se pencha sur elle et glissa ses doigts dans ses cheveux pour défaire sa coiffure. Tandis qu'il s'exécutait, elle défit les boutons de sa chemise et comme il avait les mains occupées et qu'elle ne pouvait pas la lui retirer ainsi que sa veste, elle s'en prit à sa ceinture puis à la fermeture de son pantalon.

- C'est comme si on allait faire l'amour... murmura-t-il en éparpillant ses mèches sombres autour de son visage.

- C'est vrai.

Elle remonta sur ses bras pour lui ôter sa veste maintenant qu'il avait les mains libres et la lança mollement vers sa robe.

- J'en ai envie, ajouta-t-elle à voix basse. C'est idiot.

- Ouais, dit-il en se laissant tomber à côté d'elle. On est vraiment idiots... Mais tu sais quoi ? Si on franchit la ligne... Ce sera un jour où on sera pas bourrés. Ok ?

- Oui, évidemment. Mais Sad...

Elle se redressa pour le regarder dans la pénombre.

- Les baisers de cinéma, ça ne me suffit plus.

- Quand t'auras plaqué Ismael, je t'en donnerai encore des vrais, souffla-t-il d'une voix vague.

- Attends, je vais chercher mon téléphone, sourit-elle.

À la place, elle se lova contre lui et ferma les yeux.

- Bonne nuit, Sad.

Il déposa un baiser sur son front et resserra ses bras sur elle.

- Bonne nuit, Mae.

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