Scène 48

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- J'ai besoin de bruit... souffla-t-il avant de boire encore.

- Tu veux que je m'en aille ? Que je te laisse tranquille ?

- Pourquoi ? dit-il cynique. Tu ne veux plus t'amuser avec moi ?

- Tu n'as pas l'air de vouloir t'amuser du tout. Tu as juste l'air de vouloir te bourrer la gueule... Et tu n'as pas besoin de moi pour ça.

- Ingrate, murmura-t-il en buvant encore.

Qu'est-ce qui lui avait pris de s'énerver comme ça ? Après tout, ce n'était pas ses affaires. Si elle voulait se taper ce type qui bouffait à tous les râteliers, s'il voulait la manipuler, qu'ils le fassent. Il n'y avait aucune raison pour qu'il se soit emporté comme ça. Merde, quel con !

Il reposa sa bouteille et massa ses jointures endolories.

- Tu t'es battu ? Avec qui ? demanda-t-elle.

- Avec un con, répondit-il.

Elle haussa les épaules.

- Bon, comme tu veux. Je n'insiste pas.

- Merci.

Il se frotta le visage et soupira.

- J'ai pété les plombs... T'inquiètes, d'accord ?

Il se leva et s'assit près d'elle.

- On va s'amuser, tu veux bien ?

Elle prit sa main dans la sienne et hocha la tête.

- Je te plains, tu sais...

Il posa sa tête sur son épaule.

- Il y a pas de quoi. Je suis qu'un imbécile.

- Dis pas ça.

Elle caressa ses cheveux.

- Tu es beau, tu sais... Quand tu fais un effort, tu es irrésistible.

Elle se pencha pour lui poser un baiser sur le front et renonça à cause de sa robe.

- Et toi tu es belle tout le temps, sourit-il. Mais surtout avec un décolleté plongeant...

Elle caressa doucement sa joue.

- Pervers, fit-elle en se penchant vers lui, tenant sa robe pour la garder sage.

Elle lui déposa un baiser sur le front, sur la joue, puis souffla sur ses lèvres.

- Je ne devrais pas dire ça, mais...

Il releva les yeux de ses seins vers son visage.

- Tu viens chez moi ce soir ?

- J'ai envie de te dire... seulement si tu es sobre.

Il se redressa.

- Aucune chance, soupira-t-il.

- Je ne peux pas être sage pour deux à chaque fois. Des fois, c'est aussi ton tour...

- Je serai sage, promit-il. Ce soir, je ne suis pas en état de faire des folies...

- Bon... D'accord... De toute façon, je sais très bien que même ivre, je n'en ferais pas. Alors c'est d'accord.

- Tu es trop sérieuse, sourit Sad.

- Un peu déjà en couple aussi... soupira-t-elle.

Et pour d'autres raisons aussi...

- Honnêtement, je crois que je préfère qu'on reste amis.

- Pourquoi ? demanda-t-il un peu trop sérieusement.

- Parce que j'ai horreur d'être une parmi tant d'autres, répondit-elle. Et parce que ça n'a plus rien de spontané, c'est trop tard. Eh ! Perds cet air sérieux ! ajouta-t-elle en riant. On dirait que je t'annonce un décès !

Il sourit.

- Non... C'est rien...

Il s'amusa de voir la façon dont elle avait pris son cri de liberté. Elle le prenait vraiment pour un débauché. Sa réputation faisait des ravages. Même avec elle.

- Oublions ça et amusons-nous.

La limousine s'arrêta devant l'Undertaker et Sad la guida à l'intérieur. Il commanda deux verres, tendit le sien à Maelys, puis l'entraîna sur la piste. Ils se défoulèrent sur du métal et lorsqu'ils manquèrent de souffle ils retournèrent boire dans une alcôve.

- Alors... On est officiellement en couple, apparemment. Je suis surprise qu'Ismael ne soit pas venu nous en parler. Je le cherchais pendant que tu étais avec Nihilys.

- Non, éluda-t-il. On sera officiellement en couple si l'un de nous fait une déclaration à la presse.

- Tu veux qu'on fasse l'impasse ?

- J'en sais rien. Ça me gonfle, mais on a tous les deux quelque chose à y gagner... Alors on fait comme tu veux. Faisons à notre façon.

Elle plissa les yeux, amusée.

- Et c'est quoi à notre façon ? demanda-t-elle perplexe. Ivres ?

Il rit.

- On sort ? On hurle notre amour au monde ? C'est le plan ?

- Oui, c'est cool, comme ça. Tiens, regarde... Commençons.

Elle lui montra le type qui prenait des photos d'eux avec son téléphone et se pencha vers Sad pour l'embrasser, simple baiser de cinéma, juste pour la photo. Amusé, il entra dans son jeu et remonta ses mains sur elle avant de la renverser sur la banquette et la dévorer pour de faux. Elle rit et l'enlaça grisée par le bruit et l'alcool. Quand il se redressa le souffle court, elle se perdit dans ses grands yeux noirs et l'admira sans réserve.

- Doucement, ma robe risque d'en montrer plus que prévu, dit-elle avec un clin d'œil.

- Oh oui ! rit-il en replongeant sur elle.

Il déposa un baiser sur son décolleté, puis se redressa, hilare, avant de reprendre son verre.

- Ça m'avait manqué, admit la jeune femme après avoir bu un peu.

- De jouer avec moi ? demanda-t-il.

- Toi tout entier, rectifia-t-elle. Cette semaine était très silencieuse et solitaire.

- J'étais à peu près sûr que tu t'étais empressée de ressauter dans les bras de l'autre connard...

- Quelle piètre opinion tu as de moi, fit-elle d'un air triste. Non... j'ai travaillé, c'est tout. Je cherche un nouveau contrat.

- Il faut que tu le quittes, Mae, souffla-t-il. Ce soir. Même pas face à face. Laisse-lui un message et laisse-le tomber.

- Je ne fais rien que je ne voudrais pas qu'on me fasse, rétorqua-t-elle.

Pourquoi est-ce que c'était si important pour lui ? Ça, elle ne le comprenait pas.

- Je comptais le faire ce soir, mais je n'en ai pas tellement eu le temps. Si j'arrive à le joindre, je lui fixerai un rendez-vous.

- Ouais, soupira-t-il.

Il vida son verre et l'attira à nouveau.

- Allons danser, dit-il.

- Tout ce que tu voudras, beau gosse, soupira-t-elle.

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