Scène 80 - Épilogue

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Sad ouvrit la porte de la villa et aussitôt un boule de poils blancs lui sauta dessus.

- Salut ma belle, dit-il en flattant le petit chien. Je suis rentré !

- Papa ?

Deux fillettes de six ans arrivèrent à la suite de Lena et l'agrippèrent. Il les souleva dans ses bras en riant.

- Quel accueil, sourit-il en voyant arriver le petit garçon de trois ans dans le couloir à son tour.

Il reposa ses filles pour prendre Mathias contre lui. Maelys et lui avaient eu Mélissandre et Ilianor par accident. Mais leur arrivée dans leur vie avait été si merveilleuse qu'il avait décidé de commencer à constituer la famille nombreuse dont la jeune femme avait rêvé. Et c'est ainsi qu'elle arrivait maintenant à son tour avec Gwenn leur petite dernière dans les bras.

- Bonsoir les amours de ma vie, dit-il en se penchant sur ses lèvres. Vous avez passé une bonne journée ?

- Géniale, approuva la jeune femme. Et toi ?

Elle lui remit sa fille qui tendait ses mains vers son père et récupéra Mathias.

- Fatigante, soupira-t-il. Mais sûrement pas autant que toi avec tout ces montres. Surtout toi, hein, susurra-t-il en chatouillant le ventre de son bébé. Je suis sûr que tu as rendu ta fratrie folle...

- Elle est sage comme une image ! la défendit sa mère avec douceur.

Elle se rapprocha un peu de son homme et l'embrassa avec tendresse.

- Toi, tu as besoin de te délasser un peu, je me trompe ?

- Ho non... Et c'est ta spécialité, n'est-ce pas ? Peut-être que tu devrais laisser tomber ton boulot et m'épouser ?

Elle plissa les yeux.

- Ah oui ? C'est comme ça ? La femme doit perdre son job pour rester élever les enfants à la maison ? dit-elle faussement vexée. Et si la femme n'obéit pas, pas de bague ? Et bien tu te trompes.

Il rit. Finalement, Sad n'avait jamais fait sa demande. L'arrivée des filles avait, quelque part, scellé leur sort. Pour lui, ça avait rendu la nécessité de cette preuve obsolète.

- Allons... ce n'est pas comme si tu avais de l'avenir dans ce métier avec ton corps tout déformé par les grossesses...

- Alors ça, ça va se payer !

Elle reposa son fils et avec un air de défi, elle quitta la pièce.

- Assume tes mots, et viens te battre. Je ne te laisserai pas salir mon honneur, dit-elle en se dirigeant vers la chambre.

- Ouh... souffla Sad à ses enfants. Il vaut mieux que vous alliez jouer au salon, mes anges. Ça risque d'être violent.

Il leur ébouriffa les cheveux puis alla déposer Gwenn dans son berceau avant de rejoindre sa maîtresse.

- Tu as quelque chose à me dire, amour ? fit-il en croisant ses bras.

- Alors comme ça, tu ne me trouves plus aussi belle ? demanda-t-elle en commençant à défaire les boutons de sa robe. Je ne suis plus digne du grand Sad ? L'acteur chéri de toutes les midinettes ?

- Il faut voir les choses en face... Tu n'es plus de prime jeunesse, ma douce et tendre... souffla-t-il en s'approchant. Ou bien montre-moi le contraire...

- Oh non, mon ange, ça ne marche pas comme ça.

Elle laissa tomber sa robe dévoilant une combinaison de soie et de dentelle noire.

- Voilà comment ça marche. Si tu considères que je ne suis plus à la hauteur, plus de prime jeunesse... alors, vas-y, trouve-toi une maîtresse. Mais moi, je me trouverai quelqu'un qui me considérera à ma juste valeur.

Elle caressa la courbe de ses seins tout en restant hors de portée.

- Ne sois pas bête, dit-il en s'approchant d'elle pas à pas en se déshabillant à son tour. Qui voudrait de toi ? Une actrice de seconde zone qui n'a été que nominée aux Oscars du meilleur premier rôle féminin pour son dernier film, ajouta-t-il avec un petit sourire en coin.

Il lui laissa une seconde pour assimiler l'information. Maelys fronça les sourcils.

- C'est vrai ? demanda-t-elle en récupérant sa robe pour se cacher derrière.

Il hocha la tête.

- Ce n'est pas officiel, mais je l'ai appris de source sûre aujourd'hui.

Elle lui sourit.

- Tu vois, je trouverai bien quelqu'un pour te remplacer, parce que bientôt, tu seras dépassée par mon succès.

Il fit la moue.

- Ce n'est pas vraiment la réaction que j'attendais... Tu devais éparpiller tes vêtements et me sauter au cou... Et après... On aurait fait l'amour pendant des heures et des heures...

- Malheureusement, il y a quelque chose qui compte bien plus à mes yeux que le succès dans mon métier, c'est le regard de mon homme. Et mon homme me trouve défraîchie, vieille et sans talent et voudrait que je laisse tout tomber. Alors... je n'ai pas trop le moral, tu comprends ?

- Je comprends, souffla-t-il en franchissant la distance qui les séparait encore. Je suis un misérable, un moins que rien. Je ne te mérite pas. Je vais tout abandonner et m'occuper de mes enfants pendant que tu poursuivras ton chemin sur la route du succès en me laissant derrière jusqu'à ce que tu trouves quelqu'un à ta juste valeur avec qui tu pourras joyeusement convoler...

- Quelqu'un qui n'aura pas peur de m'épouser, approuva-t-elle d'une voix triste.

Elle lui ouvrit les bras.

- Tu crois que ça existe ?

Il la serra contre lui et la berça doucement.

- J'espère... murmura-t-il. Ne t'en fais pas. Je prendrai bien soin de mes enfants. Adieux...

- Adieux...

Une larme roula sur sa joue, elle se libéra de ses bras et se leva. Il la retint et la jeta sur le lit avant de la surplomber.

- Quelle actrice tu fais, rit-il en la couvrant de baisers brûlants. Tu vas l'avoir cet oscar, j'en suis sur.

- Moi aussi.

Elle le serra contre elle et l'embrassa avec fougue.

- Ce serait génial... Tous les petits jeunes seraient à mes pieds.

- T'es pas possible, ricana-t-il en emprisonnant ses mains au-dessus de sa tête. Tu sais quoi ? Comme c'est encore un peu tôt pour avoir un autre enfant, si tu es couronnée, je t'épouse.

- C'est vrai ?

Elle le dévisagea, ravie.

- Tu me le promets ?

Il haussa les sourcils, surpris.

- C'est important pour toi ?

- Pour moi, c'est un peu comme une preuve, la preuve que tu es vraiment remis de ce qui t'est arrivé, répondit-elle avec douceur.

Il l'embrassa tendrement en glissant ses mains sous sa combinaison.

- Si je l'avais su, lui murmura-t-il, je l'aurais fait bien avant... Tu es mon monde, mon univers. Tu m'as tant offert que je n'aie plus aucun doute d'avoir fait le bon choix. Qu'on a fait le bon choix tous les deux. Je t'aime.

- Moi aussi, mon amour. Moi aussi, à la folie. 

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