C'était la première fois qu'il voyait la version finale du film. Comme à chaque fois, ça lui fit bizarre de se voir dans une autre vie, mais plus encore cette fois, car c'était Maelys qui lui donnait la réplique. Comme les personnages du film, ils avaient surmonté leurs a priori pour découvrir ce qui se cachait au-delà des apparences et partager quelque chose de fort et, il l'espérait, d'indestructible. Maelys était divine et s'épanouissait vraiment derrière la caméra. Son cœur se serra tout du long à la limite du supportable.- Qu'en as-tu pensé ? demanda Maelys au creux de son oreille alors que le générique défilait.
- Qu'on est vraiment trop bon, sourit-il.
- Ce n'est pas la modestie qui t'étouffe ! se moqua-t-elle. Mais c'est vrai. Tu es incroyable et tous les rôles te vont bien. Et maintenant, je rêve d'échouer sur une île déserte avec toi.
- Ça peut se faire, dit-il se levant avec elle pour saluer le public qui applaudissait. Mais c'est toi qui as pris toute la place à l'écran, assura-t-il.
Ils prirent ensuite place sur la scène pour répondre aux questions, puis rejoignirent la petite soirée organisée pour fêter la sortie du film. C'est à ce moment que Sad s'éclipsa avec sa maîtresse.
- Tu te doutes que j'ai préparé quelque chose pour ce soir, n'est-ce pas, souffla-t-il tandis que la limousine les emportait à son appartement.
- Oui, et je me demande bien quoi. Tu as cuisiné ?
- Hum... Non... Je me disais qu'on aurait pas vraiment faim, mais si tu veux je peux commander...
- Pas la peine... Alors ? Qu'as-tu prévu ?
- C'est une surprise, sourit-il. Et pour moi, c'est quitte ou double. Si je me suis lamentablement foiré... Je vais avoir du mal à m'en remettre...
- Tu ne fais qu'aiguiser ma curiosité, remarqua-t-elle.
Il passa un bras autour de ses épaules et déposa un baiser sur sa tempe.
- Un peu de patience, ma belle. Tu as attendu jusque là, tu peux encore attendre quelques minutes.
Elle fit la moue, mais s'exhorta à la patience. Bientôt la voiture se gara devant l'immeuble de Sad et il la guida jusqu'à son appartement.
- Prête ? demanda-t-il devant la porte.
- Oui... Répondit-elle perplexe.
Il déverrouilla et poussa le battant pour dévoiler le couloir obscur où une guirlande dorée traçait un chemin lumineux. Curieuse et intriguée par cette étrange mise en scène, elle suivit la ligne de lumière et poussa la porte vers laquelle elle menait. Aussitôt, une petite boule de poils trottina vers elle et lui sauta au visage pour la léchouiller. C'était un petit chiot blanc minuscule et plein de vie.
- Mais qu'est-ce que c'est que ce petit monstre ? Rit-elle en s'agenouillant devant le chiot.
Il devait être sociable parce qu'il lui faisait la fête même s'il ne l'avait jamais vue avant.
- Elle s'appelle Léna et je suis allé la chercher hier, dit-il d'une voix douce. Pour toi.
- Pour moi ? répéta-t-elle d'une toute petite voix. Oh...
Elle couva le petit chien des yeux et le prit dans ses bras.
- Juste pour moi ou... pour nous ? demanda-t-elle les yeux brillants.
- Et bien je me disais que tu voudrais bien le considérer comme le premier de ta... grande fratrie.
Il s'approcha.
- Je... Ne me sens pas encore prêt à me remarier, mais...
Il caressa la tête du chiot.
- Voilà. Je me suis dit qu'un chien, c'était une marque d'engagement. Et je serais heureux si tu voulais la prendre avec moi.
Il sourit.
- Tu peux aussi trouver ça stupide ou ridicule, je ne t'en voudrai pas...
- Non, non, c'est loin d'être stupide, c'est même... Oh, Sad, je ne sais pas quoi dire.
Elle le serra dans ses bras gardant le chiot entre eux. Il lui sourit et l'embrassa avant de l'entraîner vers le salon.
- Aux débuts de notre couple, Anna était toujours pendue à moi. Elle... m'admirait, je crois, et surtout... Elle avait besoin de moi. Et moi... j'aimais ça. Je suis vraiment un con fini...
Il soupira.
- Et c'est pour ça que notre couple était voué à l'échec. Parce que le jour où elle n'a plus eu besoin de moi, ça a été fini. Tout simplement.
Il mêla ses doigts aux siens.
- Quand je me suis rendu compte que j'étais en train de tomber amoureux de toi, j'ai pris peur. Je me suis dit que tout allait recommencer. Alors je me suis dit que si... je prenais mes distances... Ce serait mieux. Pour nous deux. Mais ça aussi, c'était stupide, parce que je n'ai pas pris en compte ce que tu pouvais ressentir. Je n'ai pas imaginé une seconde que tu pourrais en souffrir... Est-ce que tu veux bien... me pardonner ?

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Fake ?
RomanceMaelys et Sad sont les acteurs principaux du film "Naufragés", tiré du roman à succès éponyme. Il la trouve coincée, elle se méfie de lui. Pour faire le buzz, ils acceptent néanmoins de faire croire qu'ils sont en couple. Mais très vite, les limites...