Fake ?

Scène 53

Maelys sentit son cœur s'emballer. Elle glissa ses mains dans son dos et se laissa embrasser avec délice comme on s'abreuve à une source d'eau fraîche en plein désert.

- Oh, mon dieu, ça en valait la peine, souffla-t-elle avant de l'embrasser encore.

Il rit contre ses lèvres et la souleva dans ses bras pour la sentir tout contre lui.

- J'ai fait une croix sur mon mariage, aujourd'hui, souffla-t-il.
- Tu ne l'avais toujours pas fait ? s'étonna-t-elle.
- Je croyais... Mais Anna est venue aujourd'hui et je...

Il rit encore.

- Je me suis rendu compte que j'attendais qu'elle me demande d'oublier tout ça et de revenir. C'est con, hein ? J'ai cru qu'elle était venue me dire ça... Mais non. Anna... Je l'ai perdue. Voilà. Je l'ai perdu il y a longtemps et je ne peux rien y faire. Mais ça y est. Cette fois c'est bon. Je l'ai assimilé. Je me suis débarrassé de tout ce qu'il me restait d'elle, de nous. Voilà... Moi aussi, je suis libre, maintenant...

Il enfouit son visage dans son cou en resserrant ses bras sur elle. Elle le berça doucement contre elle, tendre, triste pour lui.

- Dommage... tu es ivre, dit-elle dans une tentative de plaisanterie.

Il rit.

- Oui... Complètement. Et je suis venu te saouler aussi. Alors, allons-y, dit-il en la reposant au sol. Guide-moi.

Il sortit deux bouteilles de son sac qu'il lui colla dans les mains avant de retirer rapidement ses chaussures.

- Viens, on va se mater des comédies musicales. Ou des films de cul, il n'y a plus que ça à la télé à cette heure, dit-elle en le précédant dans l'appartement.
- Super, acquiesça-t-il en la suivant, massant son torse endolori.
- Qu'est-ce que tu as ? demanda-t-elle en remarquant son geste. Tu es malade ?
- Quoi ? Non. Juste passablement bourré... Est-ce que tu as passé la journée devant les films de culs et les comédies musicales ?
- Je cherchais des films, mais je n'ai trouvé que des jeux débiles... Je t'ai appelé quand il n'y a plus eu que du porno.
- C'est rassurant de voir que je suis juste au-dessus du porno en termes d'intérêt.

Elle rit et l'entraina dans son lit, un très grand lit bas devant une grande télé avec quelques consoles de jeu vidéo.

- Alors... porno, érotique... ou érotique ou porno, constata-t-elle en zappant. Je ne regarde jamais la télé d'habitude, on se demande pourquoi.
- Lance un VOD, proposa-t-il.
- Bien monsieur.

Elle lui laissa le choix du film et déboucha une des bouteilles pour avaler une longue gorgée d'alcool.

- Comment ça s'est passé ton audition ? demanda-t-il en parcourant les propositions. À part Ismael.
- Bof, répondit-elle pensive. Ça n'a pas l'air d'avoir convaincu. Il leur fallait toujours des choses impossibles... Tant pis, l'ambiance ne me plaisait pas. Je trouverai autre chose. Tu as du boulot en vue, toi ?
- Oh... moi, tu sais... Je suis plutôt du genre à laisser Nihilys trier les propositions...

Il lui adressa un petit sourire suffisant.

- Le succès... Tout ça... Tu connaitras ça, toi aussi, un jour, fit-il moqueur.

Elle posa la bouteille et lui chatouilla les côtes.

- Ça va, ce n'est pas la modestie qui t'étouffe !

Il rit et retint ses mains.

- Non, arrête... J'ai mal aux abdos, là...

Il attrapa la bouteille et but à son tour.

- J'aimerais bien tomber sur un projet qui me parle vraiment. Je vais peut-être faire une pause jusque là, histoire de... passer à autre chose... Dans tous les sens de ma vie.
- Oui... Ça se comprend...

Elle s'installa contre lui, récupéra la bouteille pour boire un peu puis perdit son regard sur les films que Sad faisait défiler.