Fake ?

Scène 35

  Sad s'occupa d'elle longuement, voluptueusement avant de se redresser, le corps en feu.

- Ma dette est épongée ? demanda-t-il en essuyant ses mains dans une serviette.

- Elle l'est, avec les intérêts, affirma-t-elle. C'est génial.

Elle se redressa et s'étira, dos tourné à lui.

- Tu m'apprends ?

- Sans cobaye, ça me paraît difficile... remarqua-t-il.

- Donne-moi ton dos, j'essaie et tu me guides.

- Hum... Ok... dit-il en ôtant sa chemise.

Elle attendit qu'il soit allongé et s'installa à califourchon sur lui sans prendre la peine d'enfiler autre chose que la culotte qu'elle portait. Elle récupéra un peu de monoï et le fit chauffer entre ses doigts avant de glisser ses mains sur sa peau. En substance, elle reproduisit les gestes qu'il avait faits sur elle en savourant l'exploration de son dos. Sad était beau, sa peau chaude et douce parfaite pour les caresses, ses muscles souples, elle s'échauffait rien qu'à s'imaginer plaquer ses seins contre lui pour un tout autre type de massage.

Cette fois, il était cuit, complètement cuit... Si la masser l'avait échauffé, là, il était carrément brûlant. Ils jouaient à un jeu qu'ils savaient tous les deux dangereux. Ils jouaient avec le feu. Est-ce qu'ils sauraient s'arrêter avant de s'y brûler ?

- Est-ce que je m'y prends bien ? demanda Maelys le sourire aux lèvres.

Il soupira.

- Pas trop mal, souffla-t-il.

- Tu m'en vois ravie.

Elle massa sa nuque, son dos, jusqu'au-dessus de ses fesses, s'attardant longuement, et profitant de chaque caresse volée. Mais elle fit de son mieux pour garder son calme, rester zen. Pas facile... Elle le sentait se détendre de plus en plus sous ses doigts et sentait qu'elle avait du pouvoir sur lui, et c'était bon. Lorsque ce pouvoir commença à lui échapper parce qu'elle devenait de plus en plus incapable de ne pas se pencher sur lui pour baiser sa peau, elle le libéra et s'esquiva.

- Ne t'endors pas, fit-elle en s'esquivant vers la salle de bain, un bras sur ses seins.

- Aucun risque, souffla-t-il en enfonçant son visage dans le matelas, je suis bien réveillé, là...

Elle rit et revint un moment plus tard. Elle avait passé un peignoir. Elle s'approcha de lui et s'assit sur le lit.

- On est arrivé au bout de notre programme. Tu veux qu'on se mate un film ou tu préfères dormir ?

Elle avait l'air parfaitement naturelle. Mais en fait, il lui fallait une volonté de titan pour ne pas se jeter sur lui et l'embrasser sauvagement.

- On ferait mieux de dormir, murmura-t-il en basculant vers elle, mais je ne suis pas contre un film.

- Tu veux regarder quoi ?

Puis avec une petite moue, elle ajouta.

- Tu m'en veux ? Parce que je crois que j'ai un peu dépassé les bornes, là... et j'ai pas envie que tu me prennes pour une allumeuse.

Il se redressa, amusé.

- T'inquiètes. On est deux à jouer à ce jeu-là. Et on le sait bien. Par contre...

Il grimaça.

- Ce serait bien qu'on sache s'arrêter aussi...

- On a posé nos limites. Je pourrais par erreur dépasser les miennes, mais pas les tiennes, j'ai trop de respect pour toi.

Il lui adressa un demi-sourire.

- T'es mignonne. Passe-nous une comédie romantique bien gnangante. Ce serait le top.

- Il y a Deadpool, plaisanta-t-elle en regardant la liste des films en VOD.

- Parfait, acquiesça-t-il.

- Ok, cool, viens !

- Je vais me changer et j'arrive, dit-il en se levant.

Il prit le sac qu'il avait laissé là pour ne pas avoir à déranger Nihilys tous les matins et s'enferma dans la salle de bain. Il revint vêtu d'un simple pantalon de coton noir. Elle lança le film et s'installa à côté de lui. C'était de la torture, et elle en était consciente, mais c'était aussi un jeu, et elle ne pouvait pas s'empêcher de jouer.

Il referma ses bras sur elle et appuya sa joue sur le haut de sa tête. En fait, c'était reposant, parce qu'ils avaient fixé leurs règles et qu'il pouvait jouer avec en se disant qu'elle ne chercherait pas plus. Rien qu'il ne pourrait donner. C'était bizarre, mais reposant.