Fake ?

Scène 32

Leur repas achevé, Sad et Maelys retournèrent sur le plateau de tournage. Maurizio les couva du regard tout l'après-midi, et ce même si Maelys avait l'impression d'agoniser sous la chaleur. Et entre la voix grave de Sad, ses yeux de braise, ses gestes et le soleil de plomb, elle n'avait pas idée de comment elle parvenait à survivre.

Le soir, après une douche, Maelys retrouva Sad chez lui.

- Tu veux renoncer ? demanda-t-elle malicieuse. Tu ne te sens pas capable, c'est trop hardcore pour toi comme sortie ?

Elle restait sur le pas de la porte, elle avait passé un paréo léger sur un maillot de bain et relevé ses cheveux.

Sad arriva, en caleçon de bain et chemise noire ouverte sur son torse glabre.

- Idiote, dit-il en attrapant sa clef magnétique.

Il faisait de son mieux pour ne pas trop la regarder pour qu'elle ne voit pas à quel point il la trouvait belle dans cette tenue légère. Il fallait dire qu'elle avait un corps magnifique et depuis le début du tournage, il avait eu assez d'occasions de s'en rendre compte.

- Éprouvons ton courage. Si j'ai prévu tout un programme, tu me fais confiance et tu te laisses guider ?

- Je suppose... dit-il en haussant les épaules.

- Et... tu n'as pas oublié, tu m'as proposé quelque chose, à midi.

- Je n'ai pas oublié, acquiesça-t-il avec un demi-sourire. Ce sera pour cette nuit.

- En toute amitié, hein ? s'inquiéta-t-elle électrisée.

Il rit.

- Évidemment, répondit-il d'une voix chaude.

- Bien, alors allons-y.

Au moment où ils sortaient, quelqu'un frappa à la porte de Maelys. Elle se retourna et tomba des nues en voyant Ismael. Il la remarqua et lui sourit.

- Bonsoir, Maelys. Tout va bien ?

Elle acquiesça et répondit à son sourire. Elle sentait des papillons s'ébattre dans son ventre. Mais il y avait autre chose aussi, comme si tout à coup elle le voyait plus vieux et moins parfait qu'avant.

- J'ai entendu des éloges à n'en plus finir de la part de Maurizio sur ton travail d'aujourd'hui, remarqua-t-il.

- C'est vrai que ça s'est bien passé, admit-elle flattée par son regard appréciateur.

- Je me disais que peut-être tu aurais envie de passer la soirée avec moi.

Sad passa un bras autour des épaules de Maelys.

- Désolé, monsieur Maudraira, dit-il avec un sourire d'ange, mais Maelys et moi on a prévu de sortir ensemble là. On a un programme chargé, alors on vous laisse ? ajouta-t-il en interrogeant Maelys du regard.

Maelys hocha la tête avec l'impression de réussir une épreuve olympique.

- Oui, je suis désolée, ça tombe mal... bonne soirée monsieur.

- Bonne soirée, dit-il avec un regard impénétrable.

Maelys poussa un long soupir dès qu'ils furent hors de portée.

- Je l'ai fait ! jubila-t-elle pour Sad. Enfin... Tu as fait l'essentiel, mais c'est déjà bien !

Sad ne répondit pas tout de suite, le visage fermé.

- Et tu ne vas pas regretter ?

- Non, ça doit cesser, affirma-t-elle. Ça ne peut plus durer. Le plus vite sera le mieux, il faut juste que je trouve la force...

Il se tourna vers elle et lui sourit enfin.

- C'est bien, dit-il en lui ébouriffant les cheveux.

Elle repoussa sa main d'un air grognon, mais en réalité, elle était fière. Elle l'avait déjà remarqué, il avait de l'influence sur elle. Pas étonnant, c'était un ainé dans la profession. C'était normal qu'elle l'admire un peu.