Fake ?

Scène 60

- Voilà une qualité que je n'aurais vraiment pas cru trouver chez toi. Tu es un vrai chef.

Maelys savoura son plat puis se redressa d'un air suspicieux.

- Bon, avoue, tu as embauché un traiteur.

- Tu en fais trop. C'est juste des pâtes carbonara, sourit-il.

- Mais elles sont bonnes ! Je n'aurais jamais cru que tu saches ne serait-ce que cuir des pâtes.

- Avec internet on peut tout faire, sourit-il. Bon allez, assez parlé de moi. Raconte-moi comment ça s'est passé. C'est pour quel film ? Je veux tout savoir.

- C'est une adaptation de roman. Nécromants, tu l'as lu ?

- Oui, acquiesça-t-il. En trois tomes, c'est ça ? C'est pour quelle partie ?

- La première, pas la préquelle. J'ai le rôle de la chasseuse. Exactement ce que je voulais, je suis contente, ajouta-t-elle avec un sourire enthousiaste.

- Tu vas être une abonnée des adaptations de Solamadès, alors...

- Oui... ils ont trouvé un filon, ils l'exploitent, et pour moi c'est une voie royale !

Elle poussa un long soupir.

- Ah... ça se présente bien, là.

- Tu vas encore bosser pour Ismael ? demanda-t-il en grimaçant.

- Non, il est sur un autre film, celui que je n'ai pas eu.

- Ça me rassure, souffla-t-il en se cachant derrière son verre.

- Oh, c'est bon, fronça-t-elle. On a rompu, c'est fini, maintenant.

- Ismael est un manipulateur. S'il voulait quelque chose de toi, il n'hésiterait pas à te séduire à nouveau.

- Crois-tu qu'Ismael soit seul à agir dans ce qu'il s'est passé ? J'ai ma part de responsabilité. La séduction, ça marche dans les deux sens, je ne me laisserais pas avoir une deuxième fois.

- Bien. Parfait. N'empêche que je préfère que tu restes loin de lui.

Elle leva les yeux au ciel, mais ne fit aucun commentaire. Après tout, c'était de sa faute à elle s'il n'avait pas confiance.

- Bref... Tu viendras, alors ?

- Je te suivrai comme un petit chien, approuva-t-il.

- Parfait.

Elle reposa ses couverts et se laissa tomber en arrière sur sa chaise.

- Alors prépare ta valise, nous partirons dès que l'équipe sera au complet. Direction Brest.

- Brest ? C'est pas top comme ville... Mais au moins il y a la mer. Faut que je dise à Lys de me trouver un coin où crécher.

- Je peux te réserver une place à mon hôtel, en tant que conjoint ça passerait sur les frais de tournage, proposa-t-elle.

Il grimaça.

- Non, c'est bon. Je préfère nous trouver un petit nid d'amour sympathique.

- D'accord. Nid d'amour, ajouta-t-elle taquine.

- Ouaip. Un nid où on peut faire l'amour à toute heure du jour et de la nuit.

- Oh... Tu viens de dévoyer tout le romantisme de l'expression !

- C'est parce que je suis un dévoyé, sourit-il. D'ailleurs, en parlant de ça, c'est l'heure du dessert...

- Tu as préparé un dessert ? Ou tu comptes le cuisiner, là, tout de suite.

- En fait... J'ai fait de la panna cotta, mais si tu te proposes...

- Une chose à la fois, répondit-elle avec un clin d'œil. D'abord, la panna cotta.