Scène 7

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- Tu as déjà tourné en plein air ?

Sad et Maelys échangeaient les passes d'armes tandis que la caméra enchainait les plans autour d'eux. Censée représenter le passage du temps, cette scène d'un moment complice entre les deux héros laissait place à l'improvisation, même si le combat était parfaitement répété et chorégraphié.

- Oui, mais pas là où on va. Forêt, plaines enneigées... pas avec autant de soleil. Toi si, je crois, non ?

- J'ai tourné à peu près partout, sourit-il. Il va faire très chaud là-bas. C'est difficilement supportable... Mais c'est très beau... Et il y a de quoi s'amuser. J'ai hâte.

- S'amuser ? répéta-t-elle surprise.

- C'est quand on fait pas de trucs sérieux, précisa-t-il gentiment moqueur.

- Connais pas, plaisanta-t-elle. On va là-bas pour le travail, pas pour s'amuser.

- Rien n'empêche de lier l'utile à l'agréable, n'est-ce pas ? La musique, la lumière, l'adrénaline et la foule... Ça détend.

- J'imagine qu'on n'a pas la même manière de se détendre, toi et moi. Alors tu dois être pressé qu'on parte.

- Bah... oui. Pas toi ? C'est vrai que l'escrime c'est ton truc, je l'ai bien vu aux entrainements.

- C'est vrai. Et je n'aime pas la chaleur.

Il rit.

- Pas étonnant pour une fille froide comme toi. Mais qui sait, fit-il avec tendresse, peut-être que tu vas fondre au soleil...

Il s'approcha, rectifia sa garde et lui fit à nouveau face.

- Tu me trouves froide ? remarqua Maelys en tâchant de rester dans le ton de la scène. Je ne le suis pas.

- Non ? Alors ça m'est réservé. Autant pour moi. Un peu mesquine, aussi. Mais ça aussi, ce n'est peut-être que pour moi.

- Et maintenant tu penses que tu as le droit à un traitement de faveur ? Sad... tu es étrange, aujourd'hui.

Il lui sourit, toujours avec la tendresse imposée par son personnage.

- J'essaie de faire connaissance, dit-il simplement.

- Ça fait froid dans le dos, répondit-elle en répondant à son sourire.

- Il va falloir t'habituer.

- Ce que demande le producteur, c'est qu'on fasse courir une rumeur, pas une relation suivie sur le long terme. Il n'y a rien à s'habituer du tout.

- Pfff, heureusement. Mais ce genre de chose fuite toujours d'abord de l'intérieur. Et je ne suis pas un garçon facile.

Cette fois, elle lui sourit franchement, sans perdre pour autant de la retenue de son personnage.

- Tu veux que je te fasse la cour ? se moqua-t-elle.

- Tu passerais pour une fille intéressée, répliqua-t-il. Tu fais quoi ce soir ?

- Je sors avec quelqu'un.

- On va faire la fête à l'Undertaker, ce soir, avec des potes. Si t'as envie d'y faire un tour, même avec ton rencard, sonne-moi. Je t'enverrai un chauffeur. On a réservé la boîte. Ce sera une soirée privée.

- Il y a peu de chances, mais je prends note.

- Cinq minutes de silence, les enfants, annonça Maurizio. Concentrez-vous sur le regard. Surtout toi, Sad. Contrôle tes instincts.

- Il me gonfle, lui, râla l'acteur sans rien perdre de sa contenance.

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