Scène 47

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Sad arpenta la foule à la recherche de son agent et la trouva plaquée dans un coin bouche à bouche avec celui de Maelys. Blasé il se résolut à faire demi-tour. Après tout, c'était à elle de gérer. Si elle était trop "occupée" pour gérer ses affaires, bah tant pis...

Il se fit attraper au vol par un producteur qui commença à lui faire une proposition de film. Passablement ivre et agacé, il l'envoya paitre et disparut par une porte de service. Il avait besoin d'air. Vidant d'un trait la coupe de champagne qu'il avait attrapé au passage, il leva la tête vers le ciel de nuit.

Il ne fallait pas qu'il se prenne la tête. Il détestait ces soirées hypocrites. Ce n'était pas nouveau.

Au moment où il se redressait pour rentrer, il entendit un gémissement sourd. Un peu inquiet, il se dirigea vers la provenance du bruit. Dans un coin sombre, un couple étroitement enlacé se bécotait allègrement. Il allait partir quand il réalisa que cet homme, il le connaissait. Ces cheveux courts noirs, piquetés de blanc. Ce costume impeccable.

Pris de doute, il posa sa main sur son épaule et il se retourna en jurant.

- Dégage connard, tu vois pas que tu gènes ?

Sad resta figé. Il avait vu juste. C'était Ismael. Ce connard était en train de tromper la femme avec qui il trompait sa femme. C'était délirant.

En voyant à qui il avait affaire, le producteur se radoucit.

- Sad, fit-il en se raclant la gorge. Écoute je...

L'acteur ne lui laissa pas le temps de continuer et le frappa. Fort.

- Merde ! cracha-t-il en jetant son verre. Putain de connard ! Tu te sers d'elle et ça te suffit pas ?

Il frappa encore.

- T'approches plus d'elle, salopard, ou je te jure que je te crève.

Il lui donna un autre coup avant de repartir pour la fête. Il attrapa un verre qu'il vida cul sec en cherchant Maelys. Quand il la trouva, il la prit par le bras et l'entraîna dehors.

- On se casse, siffla-t-il entre ses dents.

- Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta-t-elle.

Elle ne lui opposa aucune résistance, mais elle le dévisageait, comme si ça pouvait lui faire comprendre pourquoi il était si en colère.

- Sad ! Calme-toi ! insista-t-elle. C'est plein de journalistes, par là.

- Ouais... souffla-t-il en la relâchant. Je suis chaud, là. Je peux bien m'en faire quelques-uns...

Il passa un bras autour de ses épaules et l'attira plus modérément vers les portes.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Rien, trancha-t-il. J'en ai juste marre de ce bouge.

Ils rejoignirent le tapis rouge, ses journalistes, ses flashs et ses questions indiscrètes. Tendu, Sad semblait prêt à bondir sur le premier venu.

- Tu m'inquiètes, remarqua Maelys en tâchant de garder un air naturel. Parle-moi.

- Lâche-moi ! Je te dis qu'y a rien.

Il attendit, bouillant d'impatience que la limousine les reprenne puis se jeta à l'intérieur, se prenant la tête à deux mains pour tâcher de retrouver un peu de calme. Finalement, il ouvrit le mini bar, en sortit une bouteille qu'il but directement au goulot.

Maelys hésita franchement, debout à côté de la portière de la limousine.

- Ça va mieux ? demanda-t-elle quand il eut reposé sa bouteille.

- Viens, lui dit-il plus calme. Cassons-nous d'ici.

Il se rejeta en arrière et lui adressa un regard suppliant. Elle soupira, mais monta. Elle s'installa en face de lui, elle ne savait pas trop quoi penser. Qu'on lui parle comme ça, elle ne l'aurait toléré de personne, mais lui... lui on lui avait peut-être fait du mal. Il était stressé à cause de son procès, elle pouvait comprendre. Mais que pouvait-elle faire s'il ne voulait pas lui parler ? Parce que si c'était pour aller en boite avec lui pour le regarder se noyer dans l'alcool, ça n'avait guère d'intérêt. La limousine démarra, elle se contenta de dévisager Sad, patiente.

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