Scène 54

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- Dis... Maé... souffla Sad les yeux rivés à l'écran. Est-ce que... enfin... Tu voudrais pas... Que toi et moi, on... Enfin, tu vois...

- Est-ce que tu es en train de me proposer une relation d'exclusivité, du sexe ou de dîner ? se moqua-t-elle.

Elle faisait comme si c'était drôle, mais en fait, elle se sentait à deux doigts de s'évanouir.

- En fait, j'ai pas très faim, sourit-il. Alors... Je sais que j'avais prévu tout un programme pour fêter mon divorce, mais comme je compte pas tourner à nouveau avant un moment...

Elle l'agrippa par la nuque et l'embrassa avec une fougue inattendue.

- Je prends tout ce que tu veux bien me donner, dit-elle contre ses lèvres.

Surpris, mais ravi, Sad referma ses bras autour d'elle et l'embrassa à son tour.

- Tu acceptes bien vite, souffla-t-il en la reversant dans le lit. Tu as oublié que j'étais un sale type ?

- Je suis une idiote, les idiotes finissent toujours avec les sales types, répondit-elle en l'attirant à elle.

- Tu n'es pas idiote.

Il caressa sa joue.

- Mais c'est comme ça. Personne ne peut résister à mon charme, fit-il avec un demi-sourire.

En réponse, elle goûta ses lèvres et chercha sa langue pour que leur baiser devienne plus intense. Presque par réflexe, elle lui retira son sweat et son T-shirt, puis caressa les muscles de son dos tandis que son souffle s'emballait.

- Irrésistible, murmura-t-elle entre deux baisers.

Il soupira contre ses lèvres et tira sur la ceinture de son peignoir.

- J'ai envie de toi, murmura-t-il. Maintenant...

- Tu es ivre, remarqua-t-elle en commençant à défaire la ceinture de son pantalon.

- Mais toi non.

Il glissa sa main sur ses contours, caressant sa peau chaude et douce, de ses hanches jusqu'à ses côtes, son pouce effleurant ses seins. Elle se cambra contre lui, les joues rougies de désir.

- Ça commence à bien faire, toutes ces limites, qu'on se pose... gémit-elle. D'un autre côté, tu ne vas pas regretter de ne pas avoir tenu jusqu'au divorce ?

Elle retint ses mains.

- Si, tu vas le regretter.

Il se figea.

- Tu crois ? Pourquoi ? Si on est ensemble...

- Parce que tu y es presque. Parce que tu es ivre.

Il hésita, visiblement tiraillé, puis retomba sur le côté en gémissant avant d'enfouir son visage contre son ventre.

- Ok, souffla-t-il. Dans ce cas, je ne te quitte plus d'un millimètre jusqu'au procès.

- D'accord.

Elle caressa doucement ses cheveux, puis rit en silence.

- J'ai l'impression de m'être brûlée là où tu m'as touchée. C'est fou l'effet que tu es capable de produire sur moi.

Il se redressa pour la regarder de ses yeux brûlants.

- Le procès est dans trois jours. Dans trois jours je te promets un moment de pur plaisir, ma belle.

- J'attends ça avec impatience. D'ici là, plus une goutte d'alcool, ok ?

- Mais je ne suis venu que pour ça ! remarqua-t-il.

- Je sais, mais nos objectifs ont changé. Dis-moi si je me trompe, mais là, on n'en est plus à déprimer, on en est plus loin. Il faut que d'ici trois jours tu sois libre et sobre. Si on y arrive, on aura tenu tous nos engagements. Tu en dis quoi ?

Il fit la moue et se redressa. Il prit la bouteille et but une longue gorgée d'alcool avant de la reposer le plus loin possible.

- Ok. Je vais faire de mon mieux, conclut-il.

- C'est bien. 

Elle reprit la télécommande et se décida rapidement pour un film, histoire de faire baisser la tension.

- Dis, Maé... murmura-t-il. Je... Je te promets de plus boire une goutte d'alcool jusqu'au procès. Demain matin je repartirai parce que c'est trop dur de t'avoir là, mais juste après le procès... Tu m'attendras ?

Elle lui ébouriffa les cheveux.

- Évidemment, où veux-tu que j'aille ? Est-ce que je peux t'apporter un peu de soutien ?
- Tu me crois quand je te dis que je n'ai pas battu ma femme ? demanda-t-il après un silence.

Elle caressa doucement son torse.

- Sans le moindre doute.
- C'est tout ce dont j'ai besoin, assura-t-il. Tu m'accompagneras ? Je veux dire... Juste m'emmener, repartir avec moi...
- D'accord. Comme tu voudras. Tu es nerveux ?
- Ouais... Ça va être horrible. Je vais me faire démonter par ma femme pendant des heures... C'est pas top comme petite fête...
- Ça ne va pas se passer comme ça. Vous avez tous les deux des avocats. Ce sont eux, dans le calme, qui vont trancher selon les informations que vous leur avez données et sans doute une enquête, à cause de l'accusation. Ce ne sera qu'une formalité.
- T'es mignonne...

Il se redressa à peine pour pouvoir l'embrasser et se cala dans ses bras.

- Bonne nuit, Maé.
- Bonne nuit, Sad.

Elle se laissa doucement sombrer, même si elle aurait voulu pouvoir rester éveillée pour le bercer et le rassurer. 

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