Fake ?

Scène 58

Un peu plus tard, allongé dans le lit de Maelys, Sad caressait le dos de la jeune femme blotti contre lui, pensif.

- Maé... Je peux te poser une question un peu... gênante ?

- Vas-y, approuva-t-elle.

- Toi et moi... C'est sérieux ?

Elle se mordilla la lèvre.

- J'en ai l'impression. Pourquoi ? Tu veux pas ?

- Si... Enfin... Oui... C'est juste... Je me demandais si c'était juste...

Il sourit.

- Un plan cul ou un peu plus que ça... Je me demandais ce que t'en pensais.

- J'en pense... que c'est plus qu'un plan cul, pour moi. Sinon on aurait pas attendu autant, on aurait pas fait les choses bien. Mais après, je ne sais pas... ce que tu veux.

- Ce que je veux, moi, c'est pas me prendre la tête. Et je suis sûr que toi aussi.

- En effet, dit-elle avec un petit soupir. Je n'attends rien de toi. Mais je... je tiens à toi. Tu me plais.

Il lui sourit.

- Voilà, souffla-t-il. Tout est simple. Et c'est bien.

Il joua avec ses cheveux.

- Dans la continuité du sujet... J'ai fait toutes les analyses requises après l'infidélité de ma femme, commença-t-il.

- Oh... Est-ce que tu es en train de me suggérer qu'on économise sur les préservatifs ?

- C'est l'idée... Là... Ce serait sérieux, tu vois ?

- Oui, je vois. Normalement, moi c'est bon aussi, mais je referai faire mes analyses.

Il déposa un baiser sur son front.

- Ouais... Comme ça on pourra faire l'amour n'importe où, n'importe comment. Notre relation prendrait du galon, plaisanta-t-il.

- Ça va être cool.

Elle posa ses mains sur ses joues et attira son visage à elle pour l'embrasser.

- Il faut que j'y aille.

- Déjà, fit-il boudeur.

- Oui. Je te donne des nouvelles très vite, je te le promets. Et si j'ai le contrat, on fête ça ?

- C'est un rôle qui te fait envie ? demanda-t-il.

- Oui, beaucoup.

- Dans ce cas, si tu l'obtiens, je cuisinerai pour nous.

- Oh... ça, ça me tente bien. À ce soir mon homme.

- À ce soir, beauté. Bonne chance.

Il l'embrassa longuement puis la relâcha. Elle récupéra ses vêtements, passa par la salle de bain pour se remettre en état puis s'habilla.

- J'y vais... oh, attends !

Elle se dirigea vers son bureau, fouilla dans un secrétaire et revint avec quelques clefs qu'elle lui jeta sur le lit avec un clin d'œil.

- Ça peut toujours être utile...

Sad la regarda partir en jouant avec le trousseau, le sourire aux lèvres. Il adorait Maelys. Vraiment...

Une ombre passa sur son visage. Oui... Il l'adorait. Elle était belle, vive, douée... pour tout un tas de choses... Mais... Il avait adoré Anna. Il l'avait même aimée éperdument. Et voilà où il en était maintenant...

Il regarda les clefs, soucieux. Est-ce que ça n'allait pas un peu vite ? Est-ce qu'il n'était pas en train de suivre le même chemin que celui qui l'avait conduit au désastre ?

Il inspira profondément, manquant soudain d'air. Il était en train de se monter la tête. Tout allait bien. Maelys et lui profitaient simplement de l'instant. Il n'y avait pas de quoi angoisser.

Il se laissa tomber en arrière et attrapa son téléphone pour lui envoyer un message.

"Bonne chance, ma belle. Je commence à cuisiner ;)"

"Merci, je veux te voir en tablier quand je reviendrai. ;)"

Le sourire aux lèvres, elle rentra dans le bureau où elle était attendue.