Scène 76

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- Salut, Jack, ça fait une paye...

Sad tendit la main au réalisateur qui la lui serra avec vigueur.

- Sad ! Quelle bonne surprise ! Tu as l'air en forme pour un mourant.

- Un mourant ? répéta l'acteur sceptique.

- À voir les photos de la presse, c'est un peu ça, rit-il. Tu es venu voir la performance live de ta petite chérie ? ajouta-t-il en adressant un clin d'œil à Maelys.

- Non, dit-il en resserrant son étreinte sur l'épaule de la jeune femme. Je suis juste venu l'accompagner. Je dois retourner bosser. Et puis... Je ne veux pas vous gêner.

- Dommage. On se recontacte à l'occasion ?

- Ouaip, pas de problème, fit-il en s'éloignant avec Maelys.

Il salua encore quelques personnes avec qui il avait déjà travaillé, puis se tourna vers sa maîtresse.

- Ça va aller ? lui demanda-t-il.

- J'ai l'impression d'être ta petite sœur, sourit-elle amusée. Plus personne ne va oser m'approcher et on va me donner du "mademoiselle" si tu continues.

Elle lui déposa un baiser sur la joue.

- Merci de m'avoir accompagnée.

- S'ils t'embêtent, appelle-moi et je leur casserai la figure, se moqua-t-il en se penchant sur ses lèvres.

Elle l'embrassa longuement, tendrement.

- Une fois par jour, tu m'as promis, souffla-t-elle contre ses lèvres.

- Je n'ai pas oublié, murmura-t-il. Tu vas me manquer. Mais c'est bientôt fini... Enfin... relativement...

- Oui.

Elle lui donna un nouveau baiser et s'écarta.

- Je t'attendrai autant de temps qu'il le faudra. Je te le promets.

- En l'occurrence, c'est moi qui attends ton retour avec impatience, dit-il en reculant.

- Très bientôt.

Elle lui fit un petit signe de la main et se dirigea vers les maquilleuses. Son regard croisa celui de l'autre garce qui semblait calmée pour le moment. Bien, c'était déjà ça de pris. 



- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'as pas le droit de m'approcher ! Va-t'en. Je te préviens tu ne me feras pas changer d'avis ! Mardi tu seras en appel et je vais te saigner à blanc, sale porc.

Sad considéra Anna avec calme. Est-ce que c'était à ça qu'il ressemblait ? Oui... Sans doute. Une boule de haine et de rage... Ça lui paraissait tellement loin tout ça maintenant.

- Ne t'en fais pas, je ne compte pas entrer, ni approcher, lui dit-il. Anna... Je suis juste venu... m'excuser. Et te dire que même si je n'ai pas toujours été aussi parfait que tu l'aurais voulu, que je l'aurais voulu, moi aussi, je t'ai aimé de tout mon être. Et je suis vraiment désolé de ne pas être arrivé à te rendre heureuse.

Il recula.

- Voilà. C'est tout. À mardi.

Il tourna les talons sans un mot de plus.

- Attends tu me fais quoi là ? hurla-t-elle. Tu essaies de te faire passer pour un gentil garçon ? Tu essaies de me faire culpabiliser c'est ça ? Sale con !

- J'essaie rien du tout, Anna, sourit-il en appelant l'ascenseur pour quitter son immeuble. Maintenant, j'en ai fini avec toi, et j'espère que tu seras heureuse.

Il lui fit un petit signe de la main en disparaissant dans la cabine. Ça c'était fait.

Dès qu'il eut quitté l'immeuble, il sortit son portable.

- Salut, chérie. La journée a été longue. Tu m'as manquée.

Le sourire aux lèvres, Maelys s'installa sur les rochers à côté desquels elle marchait.

- Toi aussi, mon ange. Je suis épuisée. Et toi, ça va ?

- Ça va parfaitement bien. Je suis en bonne voie vers la paix de l'esprit.

Il monta dans la voiture qui l'attendait et referma la porte.

- Ça, c'est une excellente nouvelle. Tu vas faire quoi ce soir ? Tu sors en boite et tu vas te noyer dans l'alcool et la débauche ? se moqua-t-elle.

- Excellente idée. Je me disais qu'on aurait pu se faire une séance de détente par vidéo conf, mais ton idée est bien meilleure...

- Non, non... pour une fois que tu as une idée, je m'en voudrais de te contrarier, rit-elle. Je t'accorde toute ma soirée. Je vais m'installer sur la plage pour te faire envie... bon en vrai, ça pue l'algue... mais ça tu n'en sauras rien.

- Tu es sure ? Parce que je ne veux pas te forcer, hein ? fit-il, malicieux.

- Certaine. Ne t'en fais pas, mon Sad, j'adore te faire plaisir.

- Tu es adorable...

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