Fake ?

Scène 74

Maelys se retourna et raccrocha, le cœur battant à toute vitesse. Bon sang, elle avait encore plus mal, maintenant.

- Je... je ne m'attendais pas à ce que tu viennes. En fait, je pensais que tu n'attendais que ça, que je te laisse tomber.

Il s'avança jusqu'à elle et s'arrêta à un mètre.

- Je suis venu parce que je crois en ce que tu m'as dit hier. Je crois aussi que pour que tu me quittes comme ça c'est que tu dois être très malheureuse. À cause de moi. Que pour que tu changes de discours aussi vite, c'est qu'il t'est arrivé quelque chose de difficile. Je suis venu parce que je crois en nous. Est-ce que j'ai tort ?

Il écarta légèrement les bras.

- Si c'est le cas... Je suis là, face à toi. Alors, vas-y. Dis-moi que tout est fini.

Elle se mordit la lèvre et fondit en larme.

- Non, tu n'as pas tort, admit-elle en cachant son visage dans ses mains.

Il fit le pas qui les séparait et la serra contre lui.

- Je sais que... J'ai été horrible avec toi. Pas directement. Mais en agissant comme je l'ai fait, j'ai nié tout ce que tu pouvais ressentir. Je n'ai jamais... Jamais voulu te faire de mal. Je te le promets. Et je te promets aussi que je vais changer si tu m'en laisses l'occasion. Je sais que c'est convenu comme discours, mais... Tu vois... J'ai subi la crise. Je suis sobre et je suis venu jusqu'à toi. Et quelque part, j'espère que ça te suffit pour me croire.

Elle hocha la tête et l'étreignit plus fort. Elle se redressa un peu et chercha ses lèvres pour lui donner un baiser désespéré et salé. Il lui répondit avec force et la garda longuement contre lui.

- Moi aussi, je vais me battre. Pour nous. Pour toi, murmura-t-il. J'ai été lâche. Mais c'est fini maintenant.

Elle s'écarta et le regarda dans les yeux.

- Pardonne-moi. Tout ça, c'est un tout. Et j'imagine que la nuit blanche que je viens de passer pour aller te voir n'y est pas pour rien. On va faire de notre mieux tous les deux, parce que ça en vaut la peine, n'est-ce pas ?

Il hocha la tête.

- Tu en vaux la peine. Viens, rentrons.

Elle prit sa main dans la sienne et emmêla ses doigts aux siens.